lundi 3 avril 2023, par
Il y a sur ce premier album du Français Quentin Sauvé un grain particulier qu’on a déjà rencontré chez des compatriotes Uniform Motion et Iamstramgram, voire même The Callstore). Bref, une écriture soignée, un lyrisme maitrisé et un son qui apparaît comme un rien synthétique, ubiquité oblige. On avait déjà professé un goût pour cette pop savante (dans l’acception proche de l’épopée savante). Même au travers de l’occasionnelle luxuriance, on sent tout de suite l’homme seul aux manettes et c’est très bien comme ça.
Un bon album est composé de bonnes chansons qui doivent être proprement composées et exécutées. Ce sont des fondamentaux qui sont respectés ici. Horizon logiquement proposé en single séduit immédiatement grâce à sa fausse simplicité. Il maitrise en tous cas cet art consommé de l’arpège électrique lancinant et d’une manière générale, on sent le soin pris à développer les sons de la six-cordes, quitte à ajouter des effets sur Punches pour en oblitérer la nudité.
Malgré un passé dans des musiques plus noise et hardcore, il ne fait jamais usage frontal de la distorsion. Pourtant, Random Streets semblait un bon candidat mais le son reste clair. Et c’est déjà bien efficace comme ça mais bon, on ne peut pas s’empêcher d’être curieux. Et même quand le son se fait plus électrique sur Tunnel, il semble provenir d’une guitare acoustique triturée.
See You Soon prend au passage quelques nappes de synthé et c’est très beau. L’expressivité n’est pas identique bien évidemment mais on se rappelle les émotions de Loney, Dear. Ici, la voix prend résolument les devants et le fait bien, poussant même fort à l’occasion. C’est cette conjonction d’une guitare typique et d’une forte expressivité qui fait sa marque de fabrique. On distingue cependant une petite touche de Villagers sur le plus acoustique Loophole. Evidemment, un style ne fonctionne que parce que les morceaux sont bien fichus et tout ce temps passé avec Quentin dans nos oreilles le confirme, ils le sont sacrément.
Anglais né au Pérou, Caesar Spencer réside aujourd’hui en France. Une origine qui lui permet de présenter un mélange subtil entre traditions anglo-saxonne et française s’était déjà retrouvé sur Maxwell Farrington et le Superhomard. Disons-le d’emblée, la voix est un peu plus assurée ici et est une des points positifs de cet album. Nous verrons qu’il y en a bien d’autres.
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