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Séance de Rattrapage #112 - Holbrook, Guillaume Léglise, Caleb Nichols

vendredi 14 avril 2023, par marc


Holbrook - Aliens (EP)

Cet EP du trio français Holbrook est un peu froid comme on aime. Et aussi chaud comme on aime. Mais pas tiède parce que ça, on aime moins. Ils ont déjà deux albums au compteur et on sent tout de suite qu’ils ont déjà un style.

Nari Nari contient déjà son pesant de gimmicks mais ils peuvent aussi se faire plus langoureux sur Borders ou privilégier une belle lenteur majestueuse sur Fantasy. On est parfois du côté d’un post-punk fiévreux, avec une guitare tendue en fond, une rythmique compétente et une belle voix grave. Ils revendiquent donc un mélange de froid et de chaud et en effet, le rapprochement le plus pertinent qu’on trouve est Tv On The Radio, et ce n’est pas rien. On ne dira jamais assez le plaisir renouvelé d’écouter un court EP dont tout, absolument tout fonctionne.

Guillaume Léglise - Auto-Fictions

De même qu’il serait dommage de se forcer à prendre un bain moussant, il faut attendre le moment propice à la musique de Guillaume Léglise tant sa légèreté assumée est à privilégier quand le mood y est. Avec le renfort d’invitées vocales et de clips sont articulés comme une mini-série (d’où le nom), il nous livre un album ouaté, baigné d’ambiances synthétiques occasionnellement relevées de guitares curesques.

Cette légèreté assumée peut se révéler un piège à attention, certes, mais cette évanescence permet aussi de beaux moments en apensanteur (Elle) et par opposition donne un beau relief à des sons plus directs ou à des moments relatif emballement qui font mouche (impeccable A La Lueur De L’Eau). Bref, laissez-vous un peu aller et Guillaume Léglise se charge du reste pour un moment qu’on est revenus chercher encore et encore.

Caleb Nichols - Chan Says & Other Songs (EP)

Et si Caleb Nichols était un des secrets les mieux gardés de la pop actuelle ? Après un album conceptuel dans ses intentions mais enthousiasmant dans le résultat, le chanteur.euse (gender fluid oblige) de Soft People et ancien membre de Port O’Brien se présente en tout cas comme une voix qui compte. Cet EP comporte deux versants. On préfèrera sans doute le premier, composé de ’chansons’ d’une belle luxuriance. Chan Says par exemple se présente comme Eliott Smith qui tenterait le pastiche de Beattles avec un son de pop indé de maintenant. Ou alors une version pop sixties d’of Montreal.

L’autre versant est plus âpre puisque qu’il est constitué de poèmes qui reviennent sur sa jeunesse et questionnent aussi le genre (’Chan’ étant le diminutif de ’Chantal’, le nom qu’iel aurait en tant que fille) tout en gardant une légèreté dans le son qui fait passer le tout d’un coup d’un seul. Bref, une petite excursion qui comporte son lot de gratification.

    Article Ecrit par marc

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