Accueil > Critiques > 2023

Aïtone - Follow

vendredi 21 avril 2023, par marc


Ne pas se considérer comme la mesure de toute chose, proposer des albums qui nous ont plu sans nous faire chavirer, c’est une règle de base de la critique. Comme on peut le déduire des références très ronflantes qui parsèment le dossier de presse (Radiohead, Pink Floyd, The Beatles et Arcade Fire, un record du genre...), l’artiste français revendique des influences anglo-saxonnes.

A ce titre, on peut le placer dans un registre de compatriotes fameux qui vont de Cascadeur à H-Burns. Il y a des dizaines de façons de susciter de l’émotion avec quelques éléments d’électronique mais celle qui est privilégiée ici est plutôt dans le sillage des moments apaisés d’Archive, avec cette émotion qu’il faut susciter à tout prix (Happy Tought) avec une voix très très expressive mais qui ne touche pas comme celle, disons, de Finn Andrews pour reprendre une réussite (exceptionnelle il est vrai) récente. Cette approche-là n’est pas notre truc, on l’a déjà confessé, mais comme c’est fait avec sincérité et compétence, on ne boude vraiment pas son plaisir. On préfère surtout quand la musique se fait plus vaporeuse (As Fire We Fall) ou quand une pulsation relance l’intérêt de Cold & Fever ou encore la belle densité de Le Temps De l’Autre.

Le son est rond et dense, les morceaux sont impeccablement finis. Peut-être trop léchés pour les amateurs de son plus indé. L’émotion pure point moins mais ce n’est pas non plus le but recherché. On ne peut pas faire de reproche objectif, c’est seulement une question d’attentes et cet album pourra combler les vôtres.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Patrick Watson - Uh, Oh

    Quelques semaines après la sortie de cet album, vous en connaissez sans doute la genèse mais pour la traçabilité, rappelons qu’un soir de 2023, en concert à Atlanta, la voix de Patrick Watson l’a complétement lâché. Et pas qu’un peu, il s’est retrouvé muet du jour au lendemain avec peu d’espoir de guérison. L’idée d’un album chanté par des artistes féminines a alors germé et une fois sa voix (…)

  • Kisu Min – Rudolf Steiner House

    Le nom de ce groupe polonais signifie ‘Embrasse-moi’ en esperanto et on peut dire que ce caractère direct se retrouve un peu sur cet album. Il montre en tous cas une belle agilité pour mêler des aspirations un peu froides à des envies plus brouillardeuses. Ce ne sont certes pas les premiers à tenter et réussir le crossover (on pense à The Day) mais ils apportent leur propre touche, à la fois (…)

  • Comley Pond - The Old House

    On vous avait déjà parlé de cette formation française à l’occcasion d’un EP sympathique qui montrait de belles dispositions. On change résolument de braquet ici avec 21 titres pour 40 minutes de musique. Mais la longueur n’est pas la seule évolution, la consistance et la constance sont aussi de la partie.
    Et puis il y a un concept, on peut voir cet album comme une visite de maison (forcément (…)

  • Destroyer - Dan’s Boogie

    Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
    Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)