vendredi 5 mai 2023, par
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. C’est via un album soyeux qu’on écoute encore beaucoup 20 ans après qu’on a fait connaissance du talent tellement attachant de Leslie Feist et on n’a jamais décroché parce qu’elle ne nous a jamais déçus non plus.
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. Et c’est avec le délicieusement psychédélique In Lightning qu’elle revient vers nous après six années d’absence. On y retrouve toutes ces circonvolutions weird-folk, cette époque où tout le monde écoutait Animal Collective et aimait ça. Si on ajoute sa voix unique, on fond tout de suite et on se prépare à un voyage musical. Sauf que non, on ne bougera finalement pas beaucoup.
On ne va pas s’en plaindre non plus, cette veine acoustique lui va évidemment très bien au teint. Surtout qu’elle garde cette propension à suggérer qu’elle chuchote pour chaque auditeur individuellement et puis ces mélodies fondantes. Il ne lui faut qu’une guitare sèche pour convaincre et il y a une poignée de morceaux purement acoustiques pour s’en souvenir. Après un enchainement abrupt de son morceau le plus luxuriant et des plus secs de l’album, elle tente et réussit la voie médiant avec cordes et voix dédoublées sur le très réussi I Took All of My Rings ou Become The Earth. Folktronica ? Pas vraiment, c’est du Feist avant tout. C’est donc libre, avec de belles harmonies vocales sur Hiding Out In The Open, et le plus fondant et étoffé Borrow Trouble emporte encore une fois la mise.
Si cet album souvent très discret pousse à tendre l’oreille en dehors de morceaux de bravoure, on retrouve toute la singularité de Feist. Elle n’a pas changé une équipe qui gagne et on retrouve les fidèles Mocky et Chilly Gonzales. Il faut donc parfois aller chercher les pépites mais on sait qu’on va passer encore beaucoup de temps avec ce Multitudes parce qu’il grandit encore en nous.
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