mercredi 24 mai 2023, par
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
Toujours aussi léger et aérien, mais un poil plus classique, l’évolution de DM Stith lui permet de ne pas sonner comme un album sorti en 2010 tout en préservant ses charmes. Doomed ! nous rappelle qu’il nous avait enjoint à danser comme si on était en feu. Il maitrise cette répétition des paroles, ces dédoublements comme sur In The Glare ou alors des chœurs en suspension. C’est un vrai morceau pop, limpide mais au traitement qui le rend spécial. On ne sait toujours pas comment il fait, pour être si unique alors que rien pris séparément ne semble étrange.
Plaisir d’un autre temps ? Non, pas vraiment. La nostalgie peut venir de la présence de la toujours précieuse Shara Nova (My Brightest Diamond). Le temps est d’ailleurs une préoccupation soulevée par cet album dont la pochette est probablement une photo de Proust.
Time is not an arrow/Time is a grenade/And you’re holding it the wrong way
Unique mais pas sans liens ou évocations, on sent un ton élégiaque à la Radiohead sur Fidget Spinner. Ces morceaux coulent de source, tous et l’effet est cotonneux et chaleureux à souhait. Plus organique que des choses comme Panda Bear, le cachet est donc plus intemporel. Cette beauté se moque des modes musicales, c’est un des enseignements de cet album de DM Stith. En continuant à pratiquer son style qui ne s’inscrit plus dans son époque, il garde pourtant toute sa pertinence et sa singularité.
Oh, un album surprise ! Enfin, quand Space Invaders et Alphabet City sont sortis le 17 août, un album semblait se profiler. Il avait déjà un titre, une tracklist, une date de sortie des collaborations et puis hop, tout s’est calmé avant que l’annonce officielle se fasse en concert la veille de la sortie. Etrange tactique sans doute mais qui peut aussi trouver des justifications. Annoncé comme plus (...)
Un petit coup d’oeil à son Bandcamp ne laisse pas beaucoup de doute sur ses préoccupations. Le neuvième album de l’artiste de Philadelphie est concerné par la question du genre. Mais ce n’est pas ce qui frappe d’emblée à l’écoute de cet Homo Anxietatem, c’est plutôt la voix. Haut-perchée, elle est une des caractéristiques les plus remarquables de cet artiste.
Elle peut être une limitation aussi, jouant (...)
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Maintenant je me sens optimiste. Ma couleur préférée est le rose. J’espère que vous allez apprécier cet album.
Ce n’est pas le genre de citation qu’on attend de la part de Michael Gira pour présenter ce The Beggar. Certes, on n’attendait pas un aphorisme désespéré, mais quand on connait Swans et leur aura de danger, il y a de quoi être un peu intrigué. Mais rassurez-vous, même si les changements de (...)