vendredi 9 juin 2023, par
Même si c’est contre-intuitif parce que le post-rock est essentiellement instrumental, le style a souvent été engagé. Entre les revendications de Godpeed You ! Black Emperor et la protection de la Grande Barrière de Corail de Selfless Orchestra, les exemples abondent. Le collectif parisien Bravery in Battles est présent sur le combat environnemental comme en témoigne la copieuse musique du film The House We Live In.
Ce qui nous vaut un album fort long (81 minutes tout de même) truffé d’intervenants qui vont d’Hubert Reeves à Mélanie Laurent. D’une manière générale, les morceaux avec ces discours sont moins spectaculaires, histoire de ne pas noyer le texte sous la musique. L’intention est très louable mais rend l’album plus contemplatif aussi. Du coup, on n’atteint pas systématiquement les sommets d’intensité que l’on connait chez ses coreligionnaires. On pense à ce que peut proposer un Mono par exemple mais encore une fois, c’est la nature de cet objet musical.
Comme souvent, le séquencement d’un album du genre est très important. Plutôt que varier les climats sur de longs morceaux, c’est dans leur enchainement que les variations se font. Par exemple, après la calme mise en bouche d’A Ball of Rock, les cordes d’Earthlings attaquent tout de suite.
Comme toujours, on guette les secousses qui arrivent inévitablement. Sur Concept par exemple. Ou alors Parmi Les Millions où la distorsion qui fonctionne indéniablement. Et on ne peut que dodeliner de la tête sur Commons. Le nombre de couches sonores est assez impressionnant d’une manière générale, puisqu’ils font souvent appel à des cordes en renfort. Les morceaux plus directs comme The Market peuvent quant à eux évoquer Mogwai.
Le combat environnemental est indéniablement l’enjeu majeur de notre époque et on ne boudera jamais son plaisir devant un album de post-rock compétent, et d’autant moins qu’ils se font plus rares en nos oreilles depuis plusieurs années. Sans doute plus dilué que les exercices purement musicaux d’autres ténors du genre, cet album montre une ampleur sonore vraiment remarquable.
La musique, ce n’est pas seulement ce qu’on entend, c’est aussi ce que l’on projette. Fort de cet adage un peu ampoulé, on peut admettre que de la musique instrumentale puisse avoir un contenu politique. Et les Canadiens de Godspeed You ! Black Emperor en connaissent un rayon en la matière. Leur huitième album n’est pas tellement un cri de révolte ou un appel à la paix inenvisageable à l’heure (…)
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
Une fois ces généralisations balancées, penchons-nous (…)
Si on avait croisé le chemin de Vincent Dupas quand il officiait en tant que My Name Is Nobody, on était passés à côté de ce projet qu’il partage avec Jean Baptiste Geoffroy et Jérôme Vassereau (ils sont aussi tous membres de Pneu). Le troisième album en onze sera donc l’occasion de faire la découverte.
On sent dès le début de We Grew Apart que le morceau ne restera pas aussi désolé et de (…)
l y a plusieurs expressions qui attirent immédiatement notre attention. Et big band n’en fait pas vraiment partie. Mais il faut reconnaitre que les effectifs pléthoriques sont aussi une belle façon de susciter l’ampleur. C’est précisément ce qui rend Oootoko immédiatement sympathique.
Impossible donc de valablement tenter le jeu des étiquettes. Même le terme générique de ’musique (…)
Si vous pensez que le matraquage des Jeux Olympiques de Paris n’est pas suffisant (consultez, c’est un conseil), sachez qu’il y a en marge de l’évènement sportif une Olympiade Culturelle. C’est dans ce cadre que ce Möbius Morphosis a été composé, en tant que musique du nouveau spectacle monumental créée par le chorégraphe Rachid Ouramdane . Il rassemble sur scène plus de 100 artistes issus du (…)
On avait déjà croisé le chemin de Sébastien Guérive, apprécié cette sculpture sur son qui dégage une majesté certaine mais sans grandiloquence. Cet album ne fait que confirmer et appuyer cette impression.
C’est le mélange d’organique et d’électronique qui est la plus grande réussite, ce qui permet à la fois de ménager l’émotion et de garantir une pulsation basse, cardiaque qui n’est pas un (…)
Il est toujours difficile exercice de commenter des musiques de film sans voir le film ou la série dont il est question. Pourtant, le compositeur japonais Akira Kosemura a toujours su nous proposer des albums qui tenaient tout seuls sans le support visuel. Et c’est une gageure parce que la base de sa musique est le piano solo.
Mais ce qui se confirme au long de ces 31 courtes pièces, c’est (…)
Il est toujours étrange de se frotter à une musique qui se présente comme une simple composante d’un projet. Dans le cas qui nous occupe, ceci est un livre audio qui se veut le prequel d’un spectacle actuellement en tournée. Si le recul et la connaissance de la pièce nous manque, l’objet peut s’appréhender seul, rassurez-vous. Parce que l’histoire est indépendante notamment.
Non, ce n’est (…)