mercredi 28 juin 2023, par
S’il n’est pas immédiatement associé à une scène folk historique, le pédigrée de Rufus Wainwright ne laisse pas de doute. Il est le fils de Loudon Wainwright III et Kate McGarrigle (chanteurs folk proches de la scène de Laurel Canyon) après tout et tant qu’à rester en famille ses sœurs Lucy et Martha sont là, sa tante Anna McGarrigle aussi. Mais ce n’est pas vraiment un album familial pour autant, il y a sur ce Folkocracy une liste d’invités assez incroyable. On va la donner d’emblée comme ça c’est fait. Vous aurez donc droit à Anohni, Andrew Bird, David Byrne, Brandi Carlile, Sheryl Crow, Madison Cunningham, Susanna Hoffs, Chaka Khan, John Legend, Van Dyke Parks, Nicole Scherzinger, Chris Stills et Chaim Tannenbaum.
Le turbulent Rufus semble mener deux carrières en parallèle, une faite de chansons sur des albums classiques et toujours de très haute tenue et puis des chemins de traverse plus étranges, qui vont d’un opéra (Prima Donna) à des reprises de concerts de Judy Garland en passant par la mise en musique de sonnets de Shakespeare. Ceci est moins ambitieux sur le papier mais confirme son éclectisme.
Sachant que la base du répertoire proposé ici est le copieux songbook américain, il n’y a qu’à se baisser pour ramasser. Mais s’il y a des morceaux traditionnels et non signés, d’autres sont des reprises de morceaux (vaguement) plus récents comme Twelve Thirty de Mamas And The Papas, autres membres de la scène de Laurel Canyon. Mais il ne se cantonne pas à ça, déployant son goût (et un talent affirmé) pour des morceaux plus proches de la comédie musicale comme ce Black Gold de Van Dyke Parks (qui assure le piano) ou bien carrément du Schubert. Logiquement, la version du classique Cotton-Eyed Joe avec Chaka Khan est assez éloignée de Rednex. Et c’est très bien comme ça.
Evidemment, on a tout de suite identifié les morceaux les plus en phase avec les goûts de la rédaction (depuis un temps, c’est juste moi, je le rappelle...) comme ce Harvest de Neil Young avec Andrew Bird. C’est le genre de morceau qui résiste à tous les traitements de toute façon et celle-ci se pose comme une des meilleurs. Autre attraction sur le papier, le duo avec Anohni sur son propre Going To A Town qui tient lui aussi ses promesses. On se souviendra d’ailleurs que Rufus était allé relever ce qui reste un des meilleurs albums de tous les temps (I Am A Bird Now).
Il se lance même en hawaïen avec Nicole Sherzinger (oui, celle ses Pussycat Dolls) qui est originaire d’Hawaï. Non, il n’a peur de rien. Mais ce qui est important, c’est que cet album est très très beau, produit avec goût par Mitchell Froom. Au-delà du caprice de l’artiste qui peut inviter qui il veut, il sert surtout d’écrin à sa voix exceptionnelle et se présente comme un album désormais classique.
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