Accueil > Critiques > 2023

Shamir - Homo Anxietatem

vendredi 18 août 2023, par marc


Un petit coup d’oeil à son Bandcamp ne laisse pas beaucoup de doute sur ses préoccupations. Le neuvième album de l’artiste de Philadelphie est concerné par la question du genre. Mais ce n’est pas ce qui frappe d’emblée à l’écoute de cet Homo Anxietatem, c’est plutôt la voix. Haut-perchée, elle est une des caractéristiques les plus remarquables de cet artiste.

Elle peut être une limitation aussi, jouant souvent sur le même registre mais elle passe aussi sur la relative douceur de Wandering Through. Elle peut surtout transcender un morceau comme Without You. Et quand il éructe (Our Song, Without You), l’intensité s’en voit encore grandie pour des morceaux qu’on n’oubliera pas de sitôt.

Cet engagement total fait le sel de cet album toujours plaisant mais qui peut compter sur ces sursauts pour devenir occasionnellement brillant. On va donc se concentrer sur ces moments-là. On n’avait plus entendu cet héroïsme depuis des débuts de Bloc Party (Crime). C’est puissant, indéniablement.

Vous entendrez aussi du blues acoustique sur The Devil Said The Blues is All I’ll Know comme si un Prince éméché reprenait Robert Johnson ou comme si Rosmary Reid se prenait pour Robert Plant. Amusant et surtout là pour prouver une versatilité plutôt que servir de tête de gondole si vous voulez notre avis. Parce que l’essentiel est dans les plusieurs morceaux incandescents interprétés comme si sa vie en dépendait. C’est pour ceux-là que vous irez et que vous y reviendrez plus que probablement.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

3 Messages

  • Shamir - Homo Anxietatem 19 août 07:34, par Laurent

    Trop bien, j’ignorais complètement que Shamir avait déjà sorti un nouvel album ! Assez solidement convaincu par le précédent, qui date de l’an passé à peine, je vais consacrer quelques écoutes attentives à ceci et revenir vers vous dans les plus brefs délais. Merci beaucoup pour cette présentation, on vous écrira.

    repondre message

  • Shamir - Homo Anxietatem 23 août 05:49, par Laurent

    Conclusion : tu as raison, on revient bien régulièrement à ces morceaux brûlants (Our Song en particulier) qui font un bien fou. Assez différent de son album précédent, ce "Homo Anxietatem" a fait ma journée et celles d’après...

    repondre message

    • Shamir - Homo Anxietatem 24 août 09:38, par marc

      J’avoue que je viens de le découvrir et ce genre plus rock me plait beaucoup. Il ne faudra sans doute pas attendre la suite trop longtemps vu sa productivité.

      repondre message

  • Beirut – Hadsel

    Bien honnêtement, quand on a découvert Beirut en 2006, on ne se doutait pas qu’on allait suivre le jeune Zach Condon pendant plus de 17 ans. Cette musique fortement influencée par les fanfares balkaniques a suscité d’emblée l’intérêt mais le procédé semblait trop étriqué pour s’inscrire dans la longueur. On avait tort, forcément, et ceci en est un nouveau rappel.
    En première écoute, ce Hadsel est plutôt en (...)

  • Animal Collective – Isn’t It Now ?

    A une époque où la modernité n’est plus une vertu cardinale, il peut être étonnant de retrouver cette conjonction de talents (Avey Tare, Panda Bear, Deakin et Geologist) aussi en forme après près d’un quart de siècle d’existence. Avec Time Skiffs, on pouvait clairement parler d’une nouvelle période pour le groupe, un revirement vers plus de musique ‘figurative’ par opposition aux brillants collages (...)

  • Caleb Nichols - Let’s Look Back

    L’artiste qui aura fait le plus parler de lui en 16 mois est un prix qui ne rapporte rien sinon des critiques multiples et sans doute un peu de confusion de la part d’un lectorat débordé. Bref, après avoir pris congé de Soft People, l’actif Caleb nous a donné un album un opéra rock Beatles queer puis deux EP qui mélangeaient chansons et poèmes autour du personnage semi-autobiographique de Chantal. Sa (...)

  • Sufjan Stevens – Javelin

    Chez Sufjan Stevens, il y a les choses qu’on admire et celles qu’on adore et ce ne sont pas nécessairement les mêmes. Et si chez les fans de la première heure le meilleur était au début, c’est sans doute son fantastique Carrie and Lowell qui a été le plus acclamé et est considéré comme la ‘base’ de son style. Parce que Sufjan, c’est bien plus large que ça, entre albums hénaurmes et risqués, ambient pas (...)