lundi 23 octobre 2023, par
Partons du principe que vous êtes aussi béotien.ne que moi. Le blast-beat est une technique de batterie qui superpose des doubles croches effectuées aux pieds et aux mains à un tempo élevé pour créer un mur du son. Bref, un hénaurme roulement de batterie supporte tous les morceaux, en permanence. Comme une fin de morceau épique qui durerait 44 minutes. A l’instar d’une plongée dans de l’eau un peu froide, il faut se lancer mais on s’y fait. Pensez tout de même à sortir avant d’avoir les lèvres bleues.
Trounce est le projet de Jonathan Nido, fondateur de Hummus Records et guitariste de Coilguns. Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, c’est de cette formation qu’était issu Louis Jucker, dont on vous a parlé avec enthousiasme récemment. Ces garçons balayent un spectre bien large on dirait.
Et de fait, le sens mélodique est là, le chant est un chant (pas de grunt ou growl en vue, c’est déjà ça). Enfin, sur The Seven Sleepers ça hurle quand même et c’est une entrée en matière plutôt exigeante. Sur The Goose and the Swan ça pousse quand même mais l’effet est plus héroïque que vraiment violent. Les riffs sont spectaculaires et on peut profiter d’un Codex réjouissant. Bon, on secoue inévitablement la tête sur The Wheel mais tous les 4 temps sinon c’est pas possible. The Circus est plus léger en blast-beats et en devient plus digeste, presque une ballade dans ce contexte
Parallèlement à cet album sort le volet live, enregistré au festival Roadburn. En fait, c’est en tant que projet original pour le festival de Tilburg que ce groupe est né. La fureur sonore est toujours là mais on perçoit la batterie comme un roulement qui supporte le tout, pas comme une omniprésence. Et ça dégage une force scénique indéniable. On retrouve tout l’héroïsme de The Goose and the Swan le presque recueillement de Many Waters Cannot Drown Love.
Parfois on se demande où exactement se trouvent nos limites, musicalement parlant. Voici pour moi un élément de réponse. Et la fréquentation répétée de cet album a amené un vrai plaisir que je n’attendais pas. Sans les blast-beats permanents ce serait une expérience plus douce sans doute. Mais la pousser aussi loin a été revigorant, je vous le conseille avec les précautions d’usage.
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Much ado about nothing
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