mercredi 27 septembre 2023, par
Oh, un album surprise ! Enfin, quand Space Invaders et Alphabet City sont sortis le 17 août, un album semblait se profiler. Il avait déjà un titre, une tracklist, une date de sortie des collaborations et puis hop, tout s’est calmé avant que l’annonce officielle se fasse en concert la veille de la sortie. Etrange tactique sans doute mais qui peut aussi trouver des justifications. Annoncé comme plus libre et moins introspectif, ce Laughing Track n’est pas un assemblage issu des sessions de son prédécesseur mais un album de morceaux testés en tournée et enregistrés depuis, quand ils n’ont pas été tout simplement composés lors d’un soundcheck. Il en résulte un caractère forcément plus disparate mais qui ne dévie pas souvent de la ligne de son prédécesseur d’avril.
On a assez exprimé notre irritation envers la détestable habitude de sortir des versions augmentées d’albums après quelques mois pour ne pas admirer cette copieuse livraison d’inédits cinq mois à peine après First Two Pages Of Frankenstein. Si cet album nous avait plu et a depuis beaucoup été écouté, on ne peut pas dire que cette satisfaction ait été unanime. Un peu terne selon certains, cette manifestation de savoir-faire avait laissé à beaucoup un goût de trop peu. Disons-le d’emblée, ce clan des sceptiques ne changera sans doute pas radicalement d’avis avec celui-ci.
Alphabet City est un bon morceau engageant. Paul’s In Pieces maintient assez de vitesse pour qu’on pense tenir l’album plus rentre-dedans qui avait un peu manqué. Comme sur son acolyte de 2023, le ton est toujours discret, ce qui donne aussi plus de relief aux morceaux qui sortent du moule, comme Space Invader dont la fin plus intense rappellera aux fans plus anciens pourquoi ils chérissent des morceaux comme Cherry Tree ou About Today en concert (on rappelle au passage que le Cherry Tree EP est sublime). Sans doute parce que cette fois-ci, Bryan Devendorf a enregistré sur une vraie batterie plutôt que sur les programmations de First Two Pages of Frankenstein. L’autre moment de bravoure est placé en toute fin avec le saignant Smoke Detector qui montre qu’on peut être libre et solide à la fois. Composé à l’arrache, on espère qu’il est une promesse pour le futur.
Parce que ce Laugh Track est surtout rempli jusqu’à la gueule de morceaux brouillardeux comme Turn Off The House ou Tour Manager. Laugh Track est aussi fort beau, mais on a aussi l’impression d’avoir déjà entendu Coat on a Hook. Il faut être clair, on adore mais on voudrait ne pas entendre que ça sur les 5 prochains albums.
Comme tout album de The National qui se respecte, il y a des invités qui ont déjà accumulé quelques cartons d’invitation d’ailleurs. Et fidèles à leur habitude, ils viennent plutôt jouer les utilités que les premiers rôles. Mais on ne boudera jamais une occasion de retrouver Phoebe Bridgers ou Bon Iver (pour un morceau antérieur à FTPOF mais qui étrangement n’y figurait pas). Plus surprenante est la présence de Rosanne Cash mais sa prestation est impeccable, au second plan comme tout le monde.
Album jumeau de First Two Pages of Frankenstein, Laugh Track en a les forces et les faiblesses. Plus disparate sans doute mais contenant aussi quelques surprises, il s’adresse à ceux qui ont une grosse fringale du groupe de Brooklyn que seule une double ration peut rassasier. Il faut le dire aussi, seule la séquence en fait un album moins mis en avant. Dans les faits, il vaut largement le plus attendu First Two Pages of Frankenstein. Mais plus important, il va donner un espoir aux amateurs qu’un relatif revirement est possible.
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