lundi 13 novembre 2023, par
Rien n’est important/J’écris des chansons/Comme on purgerait/Des vipères
Jean-Louis Murat survit grâce à ses chefs-d’œuvre et cette citation est venue assez naturellement à l’écoute du second album de Feldup. Celui qui s’appelle Félix Dupuis sur sa carte d’étudiant et nous avait séduits avec A Thousand Doors, Just One Key en 2020 (déjà chez les indispensables Talitres) nous revient dans une disposition bien différente. Côté pile, c’est un youtubeur de premier plan à ce qu’on devine de notre point de vue largement quadragénaire. Côté face, il a quelques vipères à purger sous la forme d’agressions relatées ici.
Pas de voyeurisme cependant, même si le ton très direct pourra impressionner ceux qui se pencheront sur les textes. Tout comme le deuil était au centre d’un album comme A Crow Looked at Me de Mount Eerie, le contexte infuse tout ce disque. Et ça a des conséquences bien évidemment. Outre une affinité qu’il faudra trouver, la forme s’en trouve transformée. Le texte passe en premier et la métrique doit s’adapter, faire des contorsions parfois. La voix aussi s’emporte, s’échappe aussi, parce que la sincérité est la vertu cardinale aussi.
De plus, les longs morceaux qui dégagent un côté épique indéniable suivent les circonvolutions de ce qu’ils décrivent comme une relation vraiment toxique sur Stared From a Distance. C’est donc abrupt, bien plus exigeant que ce qu’on lui connaissait.
Mais pour le reste les qualités débusquées auparavant sont toujours là. La source est toujours la même veine un peu alternative des années 90-2000, ce qui implique en l’espèce qu’une solide dose d’héroïsme est convoquée. Quand les morceaux se font plus compacts, on songe toujours aux Strokes sur ces morceaux comme Shove It ou Crying as a Weapon. Il y a plus infâmant comme comparaison convenons-en.
Surmonter un trauma par la création artistique, voilà le cheminement qui est au centre de cet album. Tout d’abord, espérons qu’il ira durablement mieux et que ceci a pu l’aider, parce qu’on découvre une nouvelle facette de ses personnalités humaine et artistique. On ne sait pas encore si c’est une étape (forcément indispensable) ou si cette expérience va infuser toute son œuvre (comme celle de Christine Angot par exemple) mais on écoute un document poignant où la rage est une conséquence plus qu’un but. Et on sait qu’on n’a pas fini d’être surpris par Feldup.
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