vendredi 1er mars 2024, par
L’essoufflement est un phénomène bien connu en musique. Un des mécanismes pour le contourner est de s’entourer. Autour des deux membres fixes du projet (Pierre Dungen et Lara Herbinia), il y a toujours eu une effervescence créative, ce qui leur permet non seulement d’évoluer mais de présenter avec ce quatrième album une sorte de synthèse et leur opus le plus abouti et enthousiasmant.
Chanson littéraire. C’est probablement un label que les auteurs eux-mêmes refuseront. Et ils auront raison parce que toute tentative de sérieux trop prononcée est contrebalancée par une envie pop et ludique. Baby Relax donc, rien n’est sentencieux. L’autre bonne nouvelle, c’est que la forme est avenante, laissait de place pour que les ambiances s’installent. Comme Miossec dans son genre, ce sont les collaborations qui définissent la mise à forme, et, de là, une bonne partie de la réussite.
Après Feu.e qui rassemblait des artistes venus d’horizons divers et variés, tout ici a été composé et joué par Yan Péchin (Brigitte Fontaine, Alain Bashung, Hubert-Félix Thiéfaine,…) et on peut dire que c’est la bonne idée qui sous-tend la réussite de cet album. Il arrive à la fois à apporter de la cohérence et de la variété. Il peut ainsi provoquer un occasionnel décalage (ou contrepoint) entre la douceur d’un americana policé et une confession sur En Découdre ou proposer une guitare un peu déstructurée sur la fin de Demande à John, voire amener Gaïa dans des terres plus déconstruites. Il apporte une vraie profondeur en tous cas.
Si aucune allusion musicale n’est trop littérale, on ne peut s’empêcher de déceler un petit air de Bashung sur Fais Démarrer ou de Gainsbourg sur Baby Relax. Demande à John est un peu à Fante ce que Jim de Jean-Louis Murat est à Harrisson, soit une intervention d’un auteur en tant que personnage en quête de soi-même.
On s’en voudrait aussi de ne pas constater que dans les éléments, ceci pourra évoquer la terre, alors que l’air était couvert par Anna et Roby et le feu par... Feu.e. Chaque album a sa coloration, tout va bien.
Derrière une pochette qui frappe (signée Lara Herbinia bien évidemment) se cache mon album préféré de Bertier et on ne peut voir ça que comme un signe positif. Il n’y a plus qu’à le porter à la connaissance de son public potentiel parce que le plaisir augmente avec le partage.
Le morcellement des plateformes d’écoute m’empêche d’avoir une vue complète des écoutes mais pour l’année 2024, Chasseur était très haut dans les rotations. C’est un signe comme un autre que l’album En Diagonale avait plu et résistait aux hautes rotations. Il en est de même ici vu qu’on peut le considérer comme plus percutant et constant.
Cela dit, la formule reste la même, c’est toujours (…)
Jeanne Cherhal est une chanteuse moderne. Elle n’a en tous cas jamais reculé devant la dualité entre chansons d’amour et chansons sur la condition féminine, on ne décèle ici aucune déviation de sa trajectoire en la matière. Paradoxalement, c’est le conseil mal informé d’un exécutif de maison de disque qui lui a suggéré que ça pourrait être pas mal, pour elle, d’écrire des chansons féministes (…)
“Un disque de rock’n’roll en solo. Tout comme le chanteur sur la pochette n’est pas Chuck Berry, l’oiseau n’est pas un marabout mais un jabiru d’Amérique.”
Même la lacunaire introduction est du Nicolas Jules pur jus, ça ne change pas. Ce qui change, et c’est une excellente nouvelle c’est que ses albums sont disponibles sur Bandcamp, qui reste une façon efficace de soutenir les artistes et (…)
Normalement, on se concentre exclusivement sur l’aspect musical des choses. Même les musiques de film, série ou danse sont vues pas le simple prisme auditif. On va faire une exception ici parce qu’on l’a lu, Mes Battements d’Albin de la Simone. Et on a bien fait tant c’est un bonheur de sincérité et d’humour. Ce sont des anecdotes, un peu, des histoires courtes, des instantanés écrits et (…)