vendredi 26 avril 2024, par
On avait approché l’univers de l’Italienne Charlie Risso par le biais d’un fort joli EP de pop synthétique baignée d’ambiances nordiques, ce qui était un peu étrange pour une Génoise (de la ville, pas la pâtisserie).
On la retrouve dans ce registre qui avait tant plus sur un morceau comme Keep The Distance quand Railroad semble lorgner du côté de Ladytron, en présente la densité en tous cas. Mais si on se retrouve en terrain connu, elle étend très sensiblement son univers, et ce dès l’ample Alive sorti en single.
C’est lors d’une résidence d’artiste à laquelle participait aussi Hugo Race, collaborateur de Nick Cave et auteur de fort recommandables albums solo. La conjonction des voix fonctionne indéniablement sur The Wolf en tous cas. Au rayon des inflexions de la belle voix, on se situe quelque part entre Lana Del Rey et Brisa Roché, une étrange combinaison sur le papier mais qui évite les comparaisons trop frontales. Et si ces rapprochements sont très occasionnellement littéraux (Good Track), c’est une impression très fugace parce que ses plaisirs sont différents. Et puis surtout, il y a sur quelques morceaux comme Bring Me To Life, By The Lake ou Burning The Ashes une ampleur qui ne peut qu’emporter l’adhésion.
Elle évoque David Lynch comme influence mais les qualités de cet Alive ne sont pas à chercher du côté d’ambiances étranges et cinématiques mais au contraire dans une belle ampleur et une verve qu’on n’a pas vus venir. Seul le final Time évoque clairement les sons utilisés par Angelo Badalamenti.
On l’a déjà souvent signalé, on aime beaucoup les EP parce qu’ils sont souvent plus réussis et cohérents que des albums. Passer de l’un à l’autre avec succès ne va jamais de soi mais certains artistes relèvent le défi avec brio. Charlie Risso profite du format long pour étendre son univers musical et montrer qu’elle a bien plus à offrir qu’une douceur nordique. La série de morceaux puissants proposés ici est en tous cas une vraie réussite.
https://charlierisso.bandcamp.com/music
Certains albums résistent. Non pas à l’écoute, celui-ci nous accompagne depuis trois mois. Mais à l’analyse. Leur fluidité n’aide pas le critique. Mais sera appréciée par l’auditeur, on vous le garantit. Eilis Frawley est une batteuse à la base, notamment au sein de Kara Delik dont on vous reparle prochainement. C’est manifeste au détour de morceaux comme People qui s’articule autour de cette (…)
C’est sans doute une contradiction, mais on peut conserver un excellent souvenir d’un album ancien tout en confessant avoir loupé ses successeurs. Heureusement, le hasard (et les distributeurs) sont là pour nous remettre sur le droit chemin. Issu d’une scène suisse dont on ne cesse de (re)découvrir la profondeur, ce groupe de Lausanne nous offre une nouvelle expérience sonore.
On avait (…)
How come you, too, assume your opinion counts ?
Si cette phrase eut être rude si elle est adressée à un critique du dimanche comme votre serviteur, il prend une autre dimension quand il traite du droit des femmes à disposer de leur corps. Parce que chez la Suissesse Gina Eté, le fond est consubstantiel de la forme. Et cette forme prend encore de la hauteur après un premier EP et un album qui (…)
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)