Accueil > Critiques > 2024

Oootoko - Oootoko

vendredi 10 mai 2024, par marc


l y a plusieurs expressions qui attirent immédiatement notre attention. Et big band n’en fait pas vraiment partie. Mais il faut reconnaitre que les effectifs pléthoriques sont aussi une belle façon de susciter l’ampleur. C’est précisément ce qui rend Oootoko immédiatement sympathique.

Impossible donc de valablement tenter le jeu des étiquettes. Même le terme générique de ’musique instrumentale’ ne convient pas puisqu’on retrouve les voix de Benni, Letica Collet (Condore, Dan San) ou Elena Lacroix (Eosine). Dans ce genre pas vraiment post-rock et pas tout-à-fait jazz, on avait déjà croisé des projets atypiques et souvent engagés comme Selfless Orchestra, Bravery In Battles et The Aquatic Museum.

Si on retrouve occasionnellement quelques poussées (sur Leonore notamment), c’est surtout la majesté de morceaux comme Theme of Parallax ou Malo qui frappe. Et puis tant qu’on est en groupe, autant faire valoir sa diversité qui peut alors se décliner dans la mélancolie ample de Gipsy Waltz ou le petit côté orientalisant d’Elvas, celui qu’on retrouve chez Esmerine par exemple. En bonne compagnie quoi. On ne peut donc pas succomber à tout et à titre personnel et la relecture d’un traditionnel irlandais par Liam O’Maonlai (Hothouse Flowers) semble un peu longuette mais c’est vraiment du détail.

Jamais on n’a l’impression qu’ils sont trop nombreux ou se bousculent. La gestion des ressources humaines de ce projet initié par le violoniste Damien Chierici est magistrale si vous voulez notre avis. Tout comme un film spectaculaire a aussi des scènes intimes, un violon peut tenir seul les avant-postes de Tahitou Garden, vite rejoint par un accordéon. On apprécie ça ici comme on l’a aimé chez Yann Tiersen. Bref, l’union fait vraiment la force et ce collectif a beaucoup à proposer.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Mono – Oath

    Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
    Une fois ces généralisations balancées, penchons-nous (…)

  • Binidu - //

    Si on avait croisé le chemin de Vincent Dupas quand il officiait en tant que My Name Is Nobody, on était passés à côté de ce projet qu’il partage avec Jean Baptiste Geoffroy et Jérôme Vassereau (ils sont aussi tous membres de Pneu). Le troisième album en onze sera donc l’occasion de faire la découverte.
    On sent dès le début de We Grew Apart que le morceau ne restera pas aussi désolé et de (…)

  • Midas Fall - Cold Waves Divide Us

    Il ne nous est jamais arrivé de penser qu’une voix manquait à des morceaux. Même quand Albin de la Simone a jeté sur un album instrumental ce qui est devenu plus tard de ’vraies’ chansons, l’élément vocal ne semblait pas indispensable. Dans le cas de Midas Fall par contre, le chant a toujours semblé de trop, redondant par rapport à la majesté du post-rock qui l’entoure. On aborde donc cet (…)

  • Séance de rattrapage #121 - Carmen Sea, Chris Garneau, Chistine Ott

    Carmen Sea – Sorry (EP)
    Parmi les inspirations étranges, le quatuor parisien Carmen Sea en a une qui détonne. Cet EP est en effet basé sur un accident routier qu’ils ont subi un soir de retour de concert. Ils s’en sont sortis indemnes et avec une énergie qui les a poussés à relater tout ça sur cet EP. Enfin, quand on dit ‘relater’ tout est relatif parce que la musique est essentiellement (…)

  • Clemix – Endorphine

    Noyé dans un flot continu de sorties et d’envois, on a sans doute du mal à évaluer l’effort insensé requis pour sortir un album. Si on a attendu entre les EP et cette collection plus complète qui sort chez La Couveuse, le temps a fait son œuvre et visiblement poli le propos de la Belge Clemix. Ce qui marchait par surgissements s’est mué en style, avec un album paradoxalement plus constant que (…)

  • Auguste Lécrivain - Miranda

    On avait parlé d’un premier album sensible du jeune artiste belge Auguste Lécrivain. Si vous avez écouté (c’est bien), sachez que l’évolution est manifeste. Exit la chanson française ‘canal historique’, exit les tentations bossa, voici le temps d’un groove plus en phase avec son époque. Plus qu’un ravalement de façade, on peut parler de reconstruction, mais avec les matériaux d’origine. Un (…)

  • Asia – Le Temps d’Aller Mieux (EP)

    A l’époque d’un premier album aux teintes folk en anglais qui nous avait beaucoup plu, quelques morceaux sortis discrètement (ou pas officiellement) avaient ouvert la voie vers la langue maternelle de la jeune Bruxelloise. On en avait brièvement parléd’ailleurs, manifestant une curiosité certaine. Le résultat est maintenant là, et on peut déjà dire qu’il plait aussi.
    Comme souvent, le (…)

  • Ultra Sunn - US

    Suivre des artistes, découvrir de prometteurs EP et puis écouter leur premier album qui confirme tout le potentiel soupçonné, c’est vraiment un des plaisirs de cet étrange hobby. Et dans les EP qui nous avaient vraiment plu (et pas qu’à nous si on en juge par l’ampleur de leur tournée), le duo bruxellois se plaçait assez haut. Gaelle Souflet et Sam Huge nous reviennent donc US qu’ils ont (…)