lundi 12 août 2024, par
Si le Bruxellois d’origine écossaise Dan Barbenel a décidé d’officier sous le nom de Mr Diagonal plutôt que Mr Lignedroite, c’est sans doute parce qu’il sait que son écriture a tendance à prendre la tangente, ce qui nous avait déjà plu. Pour augmenter la confusion, ces enregistrements de morceaux composés depuis 2018 est présenté comme un accompagnement de son one-man-show qui sera présenté à Edimbourg et se situe donc en marge de sa discographie studio dont le prochain volet (probablement final) sortira au printemps 2025.
Décalé est un attribut trop souvent utilisé pour garder sa pertinence pourtant il serait bien pratique ici. Parce qu’il y a ce dialogue permanent entre le premier degré. C’est donc occasionnellement ample mais n’est jamais sirupeux non plus, comme en témoigne California. La tendance générale de cet album pourrait être qualifiée de Comédie musicale alternative. En tous cas, vu notre longue aversion au genre, ceci est vraiment une exception. Comme on en fait pour Neil Hannon par exemple. Mais ceci est moins soyeux, et ce n’est pas le moindre de ses charmes. Les cordes n’ont jamais le temps de se faire mielleuses, atteignant un équilibre instable, peut-être, mais un équilibre indéniable.
Le résultat est aussi moins disparate que prévu, entre l’émotion d’un Brixton Pastoral et la grosse pastiche d’I Feel Terribly Bad et puis il ne faut pas grand’chose à Sleepwalkers pour convaincre. Can’t Kill The Love s’éloigne du canon et part dans une pop synthétique, tout en gardant cette ironie mordante qui plait tant. Le talent certain et singulier de Mr Diagonal se confirme en tous cas.
Certains albums résistent. Non pas à l’écoute, celui-ci nous accompagne depuis trois mois. Mais à l’analyse. Leur fluidité n’aide pas le critique. Mais sera appréciée par l’auditeur, on vous le garantit. Eilis Frawley est une batteuse à la base, notamment au sein de Kara Delik dont on vous reparle prochainement. C’est manifeste au détour de morceaux comme People qui s’articule autour de cette (…)
C’est sans doute une contradiction, mais on peut conserver un excellent souvenir d’un album ancien tout en confessant avoir loupé ses successeurs. Heureusement, le hasard (et les distributeurs) sont là pour nous remettre sur le droit chemin. Issu d’une scène suisse dont on ne cesse de (re)découvrir la profondeur, ce groupe de Lausanne nous offre une nouvelle expérience sonore.
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C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)