lundi 30 septembre 2024, par
Noyé dans un flot continu de sorties et d’envois, on a sans doute du mal à évaluer l’effort insensé requis pour sortir un album. Si on a attendu entre les EP et cette collection plus complète qui sort chez La Couveuse, le temps a fait son œuvre et visiblement poli le propos de la Belge Clemix. Ce qui marchait par surgissements s’est mué en style, avec un album paradoxalement plus constant que ses prédécesseurs. Autre étrangeté, les deux singles éclaireurs (Je Pleux et Tout Mais Pas La Salsa) prennent beaucoup plus de goût dans le contexte de l’album.
On ne va pas tenter de percer ce mystère, expliquer le plaisir ne l’augmentera pas. Et plaisir il y a, indéniablement. Dès le premier morceau en guise de présentation, elle montre le recul nécessaire, le ton de la confidence mais pas d’épanchement non plus. Bien quoi. Et puis tout reste solide. Le beat n’est jamais décoratif. Elle est comme ça, un peu mélancolique peut-être mais une certaine énergie reprend toujours le dessus. Ou pas nécessairement comme le montre le touchant Sous Les Fleurs Du Jardin.
Le ton a beau être plus pop, il s’articule toujours autour du piano, ce qui en fait un hybride bien plaisant. Cet instrument peut se faire plus ludique et jazz (sur C.L.E.M.I.X.) mais peut aussi garantir la sobriété et l’émotion de Sous Les Fleurs Du Jardin morceau plus émouvant. Dans les pianistes chères à nos coeurs, notons que la seule ressemblance littérale est Jeanne Cherhal sur Ces Petits Trucs Moches.
Si elle confesse ne pas aimer la salsa, elle adore plein d’autres musiques gorgées de soleil tout autant honnies ici. Mais le morceau a un chouette gimmick de cuivres qui nous incite à la mansuétude. On ajoutera aussi quelques discrets marqueurs nationaux (croquettes de crevettes et cuberdon, le genre de truc qui ne va pas trop ensemble à la base, mais qui est-on pour juger...)
On ne sait pas si le temps a eu un rôle positif ou négatif dans la genèse de ce premier album complet mais force de constater qu’il a permis à Clemix d’aboutir à une proposition cohérente et sans point faible. Merci, le temps !
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Comme souvent, le (…)
l y a plusieurs expressions qui attirent immédiatement notre attention. Et big band n’en fait pas vraiment partie. Mais il faut reconnaitre que les effectifs pléthoriques sont aussi une belle façon de susciter l’ampleur. C’est précisément ce qui rend Oootoko immédiatement sympathique.
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Suivre des artistes, découvrir de prometteurs EP et puis écouter leur premier album qui confirme tout le potentiel soupçonné, c’est vraiment un des plaisirs de cet étrange hobby. Et dans les EP qui nous avaient vraiment plu (et pas qu’à nous si on en juge par l’ampleur de leur tournée), le duo bruxellois se plaçait assez haut. Gaelle Souflet et Sam Huge nous reviennent donc US qu’ils ont (…)