jeudi 31 octobre 2024, par
La présentation du second album de Saint Sadrill name-droppe James Blake, Mark Hollis, Scott Walker et St Vincent. Ambitieux évidemment, contre-productif peut-être mais on ne peut nier une certaine pertinence là-derrière. Ce qu’on peut en déduire aussi, c’est que si ces climats amples et les surprises font partie de vos plaisirs d’écoute et si aucun des exemples ne vous rebute, vous prendrez sans doute du plaisir à l’écoute de ce second album de Saint Sadrill.
Dans les références citées, le côté hymne avec sons étranges de Pebble peut par exemple ramener à St Vincent première époque, surtout si on se rappelle qu’elle vient de l’innombrable collectif The Polyphonic Spree. On se dit aussi que si les soubresauts d’I Look at the White Balconies étaient poussés à l’extrême, on serait dans le territoire de Xiu Xiu. Mais on ne s’en approche pas vraiment ici, la santé mentale d’Antoine Mermet toujours à la manœuvre semblant plus rassurante.
Et la créativité s’exprime aussi différemment. Si ce Frater Crater commence en mode discret, on sait que les surprises sont là, tapies dans l’ombre. Les accalmies n’en sont pas vraiment si on en juge par Empty Chair vs Lonely Seat qui termine dans un brouillard mystérieux. On sait qu’on doit attendre des morceaux toujours en évolution mais loin d’être insuivables. Une sympathie s’en dégage, sans qu’on comprenne toujours pourquoi, et elle ne sera jamais écornée.
Saint Sadrill s’appuie souvent sur des motifs répétitifs (Best Joke, This Morning in the Ring) mais ces morceaux ne se résument pas à ces gimmicks, ils restent bien riches. C’est sans doute sur le Seven Days Minus One Week final que ça fonctionne le mieux, que la simplicité et la luxuriance s’accommodent le mieux.
Toujours ample et un peu délirant, Saint Sadrill ne ressemble finalement qu’à lui-même et c’est très bien comme ça. On vous convie donc à ce voyage.
Les frontières entre la musique et l’art contemporain sont poreuses et Denis Frajerman a toujours su s’immiscer dans les interstices. Que ce soit en tant que membre de Palo Alto, à la manœuvre des imposantes Variations Volodine ou sur de beauxalbums solo, il a toujours trouvé l’équilibre entre exigence du propos et beauté du résultat. Il sait aussi s’entourer comme on le verra.
Inspiré d’une (…)
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MamaKilla (on prononce ‘Mama kiya’ visiblement) est un power-duo avec Stéphane Del Castillo au chant et à la guitare, Boris Barzul à la batterie et aux samples. La formule est souvent reprise, notamment pour faire beaucoup de bruit ou assumer de bons délires psychédéliques. C’est un peu le cas ici, mais si on vous en parle, c’est surtout parce qu’il y a autre chose.
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Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
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Certains albums résistent. Non pas à l’écoute, celui-ci nous accompagne depuis trois mois. Mais à l’analyse. Leur fluidité n’aide pas le critique. Mais sera appréciée par l’auditeur, on vous le garantit. Eilis Frawley est une batteuse à la base, notamment au sein de Kara Delik dont on vous reparle prochainement. C’est manifeste au détour de morceaux comme People qui s’articule autour de cette (…)