vendredi 18 octobre 2024, par
Jamie Stewart est un artiste qui fait de la musique excitante. De combien pouvez-vous dire ça ? On ne veut pas dire qu’il a toujours tout réussi, tout le temps, mais on prend toujours de ses nouvelles avec une curiosité certaine. On sait qu’on va être surpris, un peu secoués et peut-être même un peu soufflés. Ou même beaucoup soufflés dans le cas qui nous occupe, à savoir le successeur du plutôt opaque Ignore Grief.
Le duo s’est maintenant transformé en trio depuis la dernière tournée. Outre Stewart et Angela Seo, ils ont embarqué un batteur qui avait travaillé avec Devo et les Sparks, David Kendrick. Et c’est peu dire qu’il s’intègre bien. Il apporte un martèlement dingue à Pale Flower, et une pulsation assez irrésistible sur T.D.F.T.W. Ce genre de morceau nous fait réaliser qu’ils savent se rendre étouffants mais pas trop, ou qu’on a développé une grosse résistance à ces choses.
La santé mentale au cœur de ses préoccupations, de façon consciente ou non. Et la face la plus visible est ce chant à la limite de l’explosion sur cet incroyable premier morceau Arp Omni, avec ces cordes synthétiques qui établissent la tension sans la relâcher. On pense aussi à Jonathan Meiburg qui chanterait avec un revolver sur la tempe.
I have done nothing right/my entire adult life
Les cris et la surexpressivité de Pina, Coconut & Cherry vont certainement dérouter le profane mais pour prendre une facile analogie cinématographique, on est plutôt dans le film de genre qui génère une tension étouffante plutôt que dans le gore. Et puis ils gardent cette façon incroyable de faire de la danse claustrophobe (Common Loon), à planter les riffs de clavier imparables de Veneficium, morceau noisy percutant du plus bel effet. Il faut dire que la mise en son est comme toujours confiée au renommé John Congleton qui avait reçu l’instruction ‘go crazy’ et qui s’exécute modestement.
Introduction pas trop exigeante à un univers toujours surprenant, ce court album au titre kilométrique confirme Xiu Xiu dans son statut de groupe indispensable. Au-delà de la connivence, cet album est sans doute un de leurs plus percutants.
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
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On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
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Ça fait belle lurette que le style de John Grant a évolué, et on ne cherche plus depuis longtemps des traces de son fantastique Queen of Denmark. Mais on sait aussi que ce qu’on a aimé à l’époque se trouve toujours sous une forme différente. On le découvre au détour du son profond de Marbles par exemple.
Triturer sa voix est un choix étrange quand on sait à quel point c’est un de ses atouts (…)