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Wyatt E - amāru ultu qereb ziqquratu Part 1

lundi 20 janvier 2025, par marc


Le style, les ambiances de Wyatt E. étaient déjà connues et on les retrouve toujours avec autant de plaisir. A la lisière de choses connues (post-rock, doom), ils ont toujours su ajouter une touche personnelle. Il existe des exemples de post-rock avec des ambiances proche-orientales. Citons Esmerine ou Oiseaux-Tempête mais ceci a une coloration différente. L’ambition est d’explorer l’ancienne Babylone avec les yeux de captifs venus de Jérusalem (rappelons que c’est la ville où le group s’est formé).

Et pour mettre en son cette idée, ils ont déployé les moyens, convoquant aussi bien instruments divers (saz, violon, sitar, bugle...) que deux batteurs jouant simultanément pour mieux simuler le grondement d’une foule. Le résultat est à la hauteur, comme les aventures de Godspeeden Mésopotamie.

Les ambiances ont toujours été plus pesantes, et on profite de ces climats ici aussi. Le premier morceau se fend déjà en son milieu et c’est exactement la giclée d’adrénaline sombre qu’on est venus chercher. Des pics et vallées, des moments d’exultation lente et puissante, de belles belles éruptions sur The Diviner’s Prayer. On profite aussi de deux belles voix féminines. Celle de Tomer Damsky (déjà présente sur āl bēlūti dārû) sur Im Leyla et celle de Nina Saeidi sur Gods of the Night.

Même au coeur de l’orage, cette musique ne se départit jamais de sa majesté, comme en témoigne l’étreinte remarquable du long final Ahanu Ersetum. Bref, on a encore une fois eu notre dose de morceaux démesurés et d’émotions fortes sur ce nouvel album de Wyatt E. Vivement la seconde partie donc.

    Article Ecrit par marc

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2 Messages

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