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The Ultimate Dreamers - Paradoxical Sleep

mercredi 12 février 2025, par marc


Ce qui est étonnant avec les retours, c’est qu’on ne sait jamais combien de temps ils vont durer. Groupe actif dans les années ’80, ils étaient revenus il y a deux ans le temps d’un Echoing Reverie qui montrait un savoir-faire et une versatilité qui n’était pas à la portée du premier débutant. Ils sont donc de nouveau là pour de bon et on peut dire que les qualités perçues alors ne se sont pas émoussées sur ce Paradoxical Sleep dédié à Philippe Pascal (Marquis de Sade, Marc Seberg).

D’emblée une grosse guitare vient perturber Digging. C’est lourd à souhait mais le morceau retombe au sol, histoire de donner plus de relief encore à ces éruptions. On les retrouve donc à la croisée des traditions cold d’obédience guitare ou synthé. Ici, les deux cohabitent avec bonheur. C’est en combinant ces brouillards de guitare et un engagement supérieur qu’ils donnent leur meilleur, comme sur The Knife. Mais ils peuvent aussi doser les beats à l’envi ou s’enfoncer dans le plus synthétique et mystérieux Energene. Mais ils n’hésitent pas à placer Kids Alone dans la lignée d’un Sisters of Mercy ou tenter l’échappée en français sur Envoler.

Les versions cd ont droit à deux bonus et on y détecte un des meilleurs morceaux. Awakening présente une vision qui fait la part belle aux brouillards de guitare. Le genre de chose qui nous avait ravis quand on a découvert Deerhunter, il y a déjà longtemps en fait...

L’expérience de The Ultimate Dreamers n’est jamais aussi patente que dans leur propension à décliner un style indéniable au gré des envies et des effets. Il en résulte un album cohérent et varié, qui passe d’une ambiance à l’autre au sein d’un genre cold qu’ils maitrisent comme personne.

    Article Ecrit par marc

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