lundi 10 mars 2025, par
’C’est de la musique de drogués’. Le genre de phrase qu’on entend ou qu’on s’entend dire à propos de trucs soit claqués au sol soit ancrés dans une époque moins restrictive sur les psychotropes. Le cas qui nous occupe est très différent puisque le musicien électronique Moshe Fisher-Rozenberg de Toronto est aussi psychothérapeute et a recréé une musique supposée accompagner un trip au LSD.
Habitué des projets hors-normes (illustrer musicalement de la peinture par exemple), il a recombiné des extraits de Strauss, Scriabin ou Holst pour obtenir ceci. Pas d’inquiétude, cette musique s’apprécie sans support chimique. Psychédélisme léger, guitares en retrait, voix vocodées, il prend soin de nous et ce résultat est aéré à souhait.
Avec trois morceaux pour 54 minutes, l’album du trio italien Oniorosshi fait clairement dans du post-rock au long cours. Le groupement est d’ailleurs arbitraire, on aurait pu envisager de découper encore tant ces morceau peuvent présenter des facettes différentes tout en s’éloignant des poncifs loud/quiet/loud
Pyramid propose du chant assez planqué dans le mix et la guitare se ce morceau enlevé s’éloigne du post-rock pour se lancer dans des soli déstructurés plus proches du hard-rock peut-être, voir carrément metal sur Egg. Quand Labotrinthus se structure autour d’un gimmick plus torturé, il en devient plus rude. On ne va pas se mentir, il faut s’armer de son petit piolet pour attaquer le mont Onioroshi mais force est de constater que la vue est belle et qu’on ne regrette pas le voyage.
Quand Tommaso Variscoa entamé sa série de 6 EP sur les notions de guerre et de paix, nous étions encore dans le monde d’avant. Un peu anxieux peut-être mais pas encore dans le marasme mondial actuel. Mais ce second EP ne joue pas la carte anxiogène mais celle de la douceur et de l’émotion.
Plus acoustique et toujours livré avec générosité, cet EP est celui dont on avait besoin, sans le formuler peut-être. La belle voix de Nadine Haberi sur To Move On confère à ce morceau tous les attributs d’un hymne intime. Et puis le piano et la guitare acoustique peuvent rendre Stay In My Bed carrément poignant. La beauté classique comme promesse de paix ? C’est le pari pris brillamment par Tommaso.