lundi 28 avril 2025, par

Les frontières entre la musique et l’art contemporain sont poreuses et Denis Frajerman a toujours su s’immiscer dans les interstices. Que ce soit en tant que membre de Palo Alto, à la manœuvre des imposantes Variations Volodine ou sur de beauxalbums solo, il a toujours trouvé l’équilibre entre exigence du propos et beauté du résultat. Il sait aussi s’entourer comme on le verra.
Inspiré d’une certaine idée du planant seventies comme Pink Floyd, Klaus Schulze ou Neu, cet album pousse beaucoup plus loin que ces ancêtres l’élaboration patiente et inspirée d’un climat. Difficile de rentrer dans le détail de deux pièces de 21 minutes chacune mais on peut tout de même distinguer les deux volets.
Le premier est notamment marqué par l’impeccable légèreté de frappe de Loïc Schild. Oui, on peut installer une tension et des mélodies avec des cloches (des bols thibétains en fait) pour en faire quelque chose de léger mais prenant, avec une utilisation poussée des sons de vent.
Le second volet est articulé autour du piano très libre de Marc Sarrazy. Il sait se fondre dans le son ou le secouer, le relancer ou au contraire l’apaiser. Le trio propose donc une œuvre inspirée et d’une variété qui se dévoile au fil des écoutes. Un cheminement pas si tranquille mais qui réussit le tour de force de garder sa pertinence sur la longueur.
Les fusions de classique et d’autre chose sont légion et peuvent prendre une grande variété de formes. De l’amplification symphonique aux tentations plus pop de chanteuses de formation lyrique comme Shara Nova (My Brightest Diamond) en passant par les frontières rendues poreuses par des artistes comme Rufus Wainwright. Le cas qui nous occupe avec le trio basé à Copenhague est encore différent (…)
C’est un chant doux et du piano qu’on entend sur le beau Mater qui lance cet album. Puis les choeurs évoquent plus le classique contemporain. Ce premier brillant morceau fait plus que planter le décor, il anticipe la diversité de ce qu’on entendra sur le sixième album de la musicienne Belge Valérie Leclerc.
Si les références littérales sont rares, on peut néanmoins la situer dans un (…)
Yann Tiersen est un artiste qu’on croit connaitre depuis longtemps, mais qu’on a aussi appris à redécouvrir régulièrement depuis un peu plus d’un quart de siècle. De la valse aux confins du post-rock en passant par l’électronique analogique et le piano solo, il a beaucoup essayé avec un bonheur certain. Cet album-ci n’explore pas une nouvelle piste, mais deux. Vous pouvez même choisir l’ordre (…)
Parmi les nombreux projets de Christine Ott (citons aussi The Cry ou Theodore Wild Ride en sus de ses albums solo), Snowdrops est sans doute le plus ambient, celui qui fait la part la plus belle aux textures de son. Avec son comparse Mathieu Gabry, ils ne reculent devant aucune évocation. Sur ce troisième album, c’est un monde plus minéral qui est considéré.
De façon plus atmosphérique, ce (…)
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La présentation du second album de Saint Sadrill name-droppe James Blake, Mark Hollis, Scott Walker et St Vincent. Ambitieux évidemment, contre-productif peut-être mais on ne peut nier une certaine pertinence là-derrière. Ce qu’on peut en déduire aussi, c’est que si ces climats amples et les surprises font partie de vos plaisirs d’écoute et si aucun des exemples ne vous rebute, vous prendrez (…)
A une époque où la modernité n’est plus une vertu cardinale, il peut être étonnant de retrouver cette conjonction de talents (Avey Tare, Panda Bear, Deakin et Geologist) aussi en forme après près d’un quart de siècle d’existence. Avec Time Skiffs, on pouvait clairement parler d’une nouvelle période pour le groupe, un revirement vers plus de musique ‘figurative’ par opposition aux brillants (…)
On ne peut nier l’importance de la jeunesse, le mythe tenace du premier album. On sait qu’il y aura toujours des albums venus de nulle part pour récompenser notre patience et notre dévouement. On n’a qu’une seule chance de faire une bonne première impression et la jeune Israélienne Tamar Aphek la saisit à pleine mains. Son premier album (il y a eu un EP avant ça) démarre sur les chapeaux de (…)