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Caleb Nichols – Stone Age is Back

lundi 13 octobre 2025, par marc


De la part de Caleb Nichols solo (sans Soft People ou Port O’Brien donc), on a connu ses délires divers et variés, extrapolation de l’univers des Beatles ou auto-biographie fantasmée. Ces albums comportaient leur content de fulgurances pop mais elles n’en étaient qu’une des composantes d’un concept plus vaste. Le propos est ici à la fois plus large (ce n’est pas un album conceptuel) et plus resserré autour de l’écriture. Abouti donc, et très réussi comme on va le voir.

Dans les critères de réussite du genre il y a forcément l’immédiateté mais aussi une certaine versatilité. Il entre ainsi directement dans le vif du sujet avec le très tranchant et catchy Awooo ! qu’il considère comme son morceau le plus débile. Ce n’est pas faux mais c’est ça qui est réjouissant aussi.

Mais on droit aussi à des morceaux plus rêveurs comme Quartz Age ou Call Me If qui n’ont besoin que d’un arpège de guitare pour exister. Sur ce dernier, la mélancolie renoue avec son héritage d’Elliott Smith qui aurait eu la gniaque des Beatles (faites un effort quoi...). Le reste banlance entre ces deux pôles, aboutissant à de belles choses simples comme Car Park, des perles pop comme Slate Age ou des morceaux en apensanteur (Stone Age Is Mad). La spontanéité a aussi été poussée en avant, l’album ayant été enregistré en 5 jours et comportant un maximum de premières prises.

Peut-être parce qu’il était en train d’écrire son doctorat en ‘queer ecopoetry’ (sic), Caleb Nichols s’est concentré sur des morceaux pop en diable et qui constituent son album le plus immédiatement plaisant.

    Article Ecrit par marc

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