vendredi 25 août 2006, par
Si la prestation live de Film school au Botanique de Bruxelles au mois de novembre dernier s’est quelque peu estompée dans mon souvenir, c’est moins par la faute de la prestation des Américains que de celle, estomaquante, de The National dont ils assuraient la première partie.
Le chant, la mélodie comme l’intonation du premier morceau On & on font naïf, un peu amateur, contrastant avec le son travaillé du mur de guitare. C’est cette réserve, ajoutée à une certaine uniformité, qui empêche de complètement se livrer à cet album. Mais comme il s’agit d’un premier, tous les espoirs sont encore promis.
La marque de fabrique de ces chansons est cette propension à s’animer à mi-parcours, par une accélération maintenue jusqu’au bout. Un mur de guitares se dresse alors fièrement. C’est une caractéristique récurrente, l’intérêt et l’intensité grandissent au long du morceau. Pas une musique pour impatients et autres nerveux donc. Pas pour mélancoliques chroniques non plus, l’écoute en boucle pouvant agir comme un calmant puissant. Ce procédé marche surtout sur 11:11. Les guitares se font plus acérées et le morceau décolle dès le début, accélère, se calme, est habité de plus de vie. La fin est elle aussi une réussite, plus nerveuse mais toujours maîtrisée. Un genre d’Engineers après une cure de magnésium. Seul Garrisson se présente comme un intermède de bidouillage de bande. Dans le plus pur style My Bloody Valentine de Loveless.
Ce mélange de mélancolie sur un mur de guitares a quelques précédents brillants : Le Wish de Cure et le Time for the rest of your life de Strangelove, ce qui nous ramène quand même respectivement quatorze et douze ans en arrière. Mais ça permet de trancher un peu sur la vague actuelle de revival, Editors (ressemblant surPitfails) et Interpol en tête. Le son en effet est moins daté ’vintage eighties’ et est plus typique des shoegazers à la Ride. Une musique de brouillard (cette critique est écrite lors d’un dimanche après-midi humide, solitaire et froid), d’où surgissent ça et là des taches de couleur. De la mélancolie soutenue par des nuages de guitare ? On l’a déjà fait mais Film school le refait très bien (M.)
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Apparemment, le groupe a commencé en tant que duo de (…)
Le charme de la lourdeur
La musique forte, j’en écoute fort peu. Le rock suisse, ce n’est pas non plus ma spécialité. Mais l’occasion aidant, j’apprécie d’autant mieux cette dose forte et subtile. C’est malin, j’aime beaucoup mais les comparaisons, le vocabulaire me manquent pour faire plus que vous le conseiller. On va donc essayer de se débrouiller..
Comme beaucoup d’âmes sensibles, je (…)
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