vendredi 25 août 2006, par
Du folk-rock tirant vers le punk (sisi), avec une voix de survivant tout en gardant un grand sens de la mélodie qui fait mouche ? C’est ce que réussissent les Two Gallants dès le premier morceau de leur second album. Cinq minutes se sont déroulées et on sait qu’on a une porte d’accès pour revenir sur cet album.
Le folk mêlé au rock au sens fort large est revenu sur le devant de la scène, et les artistes qui en font (en vrac et pour ne reprendre que ceux critiqués dans nos colonnes, Jana Hunter, Bright eyes, Sons and daughters, The White stripes, Marissa Nadler, Cocorosie ou Shearwater) le font avec une variété qui fait plaisir à voir. Faire de la musique roots, folk (même country n’est plus un gros mot depuis qu’on redécouvre les perles de Johnny Cash) est une nouvelle possibilité pour tout qui a quelque chose à dire. On peut associer à cette tradition certains Nick Cave acoustiques. Mais l’ambiance ici est moins plombée (encore que les paroles restent plutôt désespérées), sans doute due au plus jeune âge des deux protagonistes. Un autre détail amusant est la nationalité du duo : ce sont des Californiens. Ce qui explique le côté plus festif et distancié. Mais ils restent bien dans la tradition des narrations folk depuis la nuit des temps (trois titres dépassent les neuf minutes).
J’aime les gens qui chantent sans retenue, sans souci de faire joli, juste pour que les sentiments transpirent, pour que les paroles, viscérales, prennent leur sens. D’ailleurs c’est moins direct, mon attention se relâche quelque peu (The prodigal song). La plus pure douceur passe par contre très bien, du fait de cette voix concernée qui évite le lisse. Mais le déchaînement d’une fureur punk n’est jamais loin, surgissant de l’intro ou les montées nerveuses de 16th ST. dozens que vient parfois contrebalancer la torpeur d’une trompette.
"I’ll keep you in my collection of regrets" chantent-ils. Non, on va les garder dans notre réservoir de musique sincère, viscérale et accessible. Un genre de pendant festif aux récentes expériences des White Stripes. (M.)
On apprécie toujours le retour d’un ami de longue date, surtout s’il reste empreint d’une grande beauté. Comme on l’avait signalé à la sortie du précédent Years in Marble, il s’éloigne d’influences comme Nick Drake (avec un picking virtuose) pour favoriser un mid-tempo qui coule de source comme South, Brother qui relate ses retrouvailles avec son frère qui vit en Espagne. La finesse d’écriture (…)
On l’a dit, on connait remarquablement peu d’artistes pour les plus de 2000 critiques écrites ici. Pourtant quelques camaraderies virtuelles ont pu se développer. A force de commenter les albums de The Imaginary Suitcase, j’ai même eu droit à une écoute préliminaire de cet album. Ceci est juste une petite mise au point au cas où vous viendrez fort légitimement douter de mon objectivité en la (…)
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
Un écueil fréquent auquel se frottent les artistes à forte personnalité est la répétition. Quand on a un son bien défini, un univers particulier, les variations sont parfois trop subtiles pour être remarquées ou remarquables. Si vous avez écouté deux albums de Stereolab vous savez de quoi on veut parler. Si on identifie un morceau de Fink assez vite, il y a malgré tout suffisamment d’amplitude (…)