samedi 26 août 2006, par
La quête de l’album spleenesque ultime continue. C’est une quête qui est destinée à rester vaine. Car, au fur et à mesure de l’avancée des découvertes, le champ s’étend d’autant. C’est donc en explorateur fourbu que j’ai mis pied sur la planète Holden. Les trois premiers albums des Français m’étant inconnus (plus pour longtemps), c’est avec une oreille neuve que ces petites douceurs amères me sont révélées.
La voix de la chanteuse est jolie, ou, plus exactement, exprime une humanité palpable. La voix de fille qui n’est plus petite, qui chante sa façon d’être plutôt que sa tristesse, convient parfaitement à la musique qui l’enrobe.
Des références françaises ? Je n’en vois pas immédiatement puisque ici les sons sont à des lieues du folk-rock d’un Mickey 3D (comparaison pas gratuite, les moments non-plaintif-gratuits ni ironiques et donc oniriques du combo de Saint-Etienne peuvent s’en rapprocher vaguement). Et puis, on fouille sa mémoire et on repense à un des meilleurs Jean-Louis Murat, Dolorés, son oeuvre la plus froide, juste avant le virage plus américanophile et la logorrhée actuelle. Le temps qu’on se fasse à l’idée, qui vient faire un duo avec la chanteuse sur L’Orage ? L’Auvergnat lui-même. La vie est bien faite, quand même...
En tous cas, l’écriture penche plutôt vers les productions anglo-saxonnes. Pour fixer les idée, j’ai pensé aux tout vieux Cardigans d’il y a 12 ans (Quelque chose en moi) ou encore à du Spain en plus aéré (le son de guitare de Dès demain).
Il m’a fallu plusieurs passages sur Madrid pour en saisir tout le potentiel. En effet, c’est de l’ouvrage travaillée à laquelle je ne suis pas habitué et vers laquelle j’éprouve moins d’affinités. Supporter un solo de saxophone nécessite une belle ambiance à installer. Et c’est le cas alors je range mes sarcasmes.
Mais, à parler franchement, les moments (encore) plus lents me laissent encore perplexe (Les cigales, l’essentiel, En septembre), ce qui constitue une part pas négligeable de ce Chevrotine en fait et rend l’écoute exhaustive de l’album pas toujours facile. Par contre, certains morceaux sont plus immédiatement accessibles et donc recommandables (Ce que je suis, Sur le pavé).
Alors que la première écoute m’avait désigné l’écriture de cette critique comme une punition, la subtilité d’écriture et d’interprétation ont finalement suscité mon adhésion alors que le style pratiqué avait tout pour me rebuter.
La découverte d’une musique intimiste de qualité est toujours un plaisir pour moi. A vous de le partager ou pas. (M.)
Même si un peu de documentation est souvent fournie, c’est souvent au moment de boucler un article qu’on vérifie des faits, qu’on collecte des informations. Bref, alors que je m’apprêtais à dire que la voix du chanteur de iAROSS me faisait furieusement penser à celle de Colin Vincent entendu chez Volin et Muet, il se fait que c’est lui aussi qu’il a été guitariste de cette formation. Mais (…)
Rien n’est plus plaisant que de constater l’évolution des artistes. On avait déjà rencontré l’univers particulier de Sophie Djebel Rose, apprivoisé son ton particulier, on apprécie d’autant plus la façon dont elle élargit elle-même son univers. Moins folk, plus franchement gothique, ce second album la rapproche d’artistes comme Anna von Hausswolff dont elle ne partage pourtant pas la rage (…)
Un talent ne vaut rien s’il n’est pas utilisé. C’est peut-être ce qui pousse Garz à composer et écrire pour des spectacles, pièces de théâtre et autres documentaires. Ce sont ces morceaux, soigneusement triés qui constituent ce Sur Commande. Le résultat donne l’impression d’écouter un album varié plus qu’une compilation hétéroclite. Un excellent point, déjà.
Plus qu’un chanteur, Matthieu (…)
‘Faute avouée est à moitié pardonnée’. C’est sans doute cet adage que Pierre Lapointe a eu en tête au moment de nommer cet album. Parce que oui, c’est plus démodé que jamais.. Pas hors du temps, pas hors-mode, non, c’est empreint d’une nostalgie d’une ancienne façon de faire de la chanson française, comme si rien ne s’était passé depuis Charles Aznavour. ’Démodé’ est en l’espèce un euphémisme (…)