mardi 29 août 2006, par
Il vaut mieux privilégier la qualité à la quantité. C’est ce qui découle de l’écoute des plus rares productions neo-cold-wave de cette année. En effet, si 2005 a vu une déferlante de groupes s’inspirant clairement du début des années ’80 avec plus ou moins de réussite (certainement en matière de morceaux, presque pas au niveau des albums), la source semblait tarie, en attendant que tous ces groupes sortent un hypothétique second album. Cette année, on a seulement eu droit à I Love You But I’ve Chosen Darkness et ce Iliketrains. Si j’ai pu penser du bien des Texans, ceci est encore plus fort.
Le premier arpège a ceci de troublant qu’il installe immédiatement une ambiance de revival des musique froides de l’aube des années ’80 mais que les pédales d’effets semblent subtilisées à des groupes post-rock (Explosions In The Sky que je me surprends à citer souvent) plus contemporains. On sait qu’on n’entendra pas de bossa, que la guitare ne sera jamais acoustique.
A Rook House For Bobby pourrait fort bien faire partie du répertoire de The National, le final très dense excepté. On peut dire la même chose de Beeching report. Mais quand le son est moins touffu, la sauce prend moins bien que chez les New-Yorkais (le début de The Accident). Car ce sont ces finaux somptueux qui conférent de l’intensité aux morceaux. Le reste se révélant parfois plus difficile à mémoriser (No Military Parade, Stainless Steel). Le procédé est systématique puisqu’il clôture presque tous les titres, même ceux qui commencent dans l’anodin intimiste, mais il est diablement efficace. Les guitares brouillardeuses du shoegazing reviennent de temps en temps comme on l’a entendu chez Film School.
Si la voix est très belle, la musique est suffisamment consistante pour tenir toute seule (le son de guitare très Explosions in the Sky sur Stainless Steel). Du post-rock donc, comme il est admis que ce dernier est un avatar instrumental d’un certain noisy-rock. C’est ce qui distingue Iliketrains d’autres comme Editors ou I Love But I’ve Chosen Darkness dont les morceaux reposent sur des structures pop plus classiques (Echo And The Bunnymen, etc...). Pour rester dans les allusions crépusculaires, citons aussi les choeurs à la Bad Seeds sur The Beeching Report.
J’avoue une satisfaction coupable à mêler ces étiquettes. Je vous dois un glossaire, j’en prends bonne note.
C’est un pur produit du moment. Ce qui devait être un groupe de genre se révèle être un savant mélange de styles divers tellement typique de notre époque tordue. Résumons : de la musique froide et hantée début eighties avec une voix à la The National, des finaux intenses et longs en bouche de shoegazing plus des structures et des effets de post-rock. Le mélange est destiné à un public très particulier donc, peu friand de gaudriole et que ne rebute pas une mélancolie austère. C’est donc en tant que coeur de cible que j’exprime mon attachement.. (M.)
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
Une fois ces généralisations balancées, penchons-nous (…)
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