mardi 19 septembre 2006, par
Prévenez vos genoux, The Rapture revient
Si nous ne sommes pas narcissiques au point de se relire souvent, les critiques publiées au début du site (il y a trois ans déjà) sont souvent marquées au sceau de la naïveté. C’est avec des oreilles neuves que nous avons abordé le premier album de The Rapture. La vague de revival post-punk n’en était qu’au début, les dancefloors n’avaient pas encore absorbé la masse de rock tord-genoux, DFA nous était inconnu et une cloche de vache était encore incongru comme son. Loin de moi l’idée de penser qu’on ait mûri mais c’est avec 300 albums écoutés depuis (ce n’est pas une hyperbole, il y en a même plus que ça) qu’on attend The Rapture au tournant dans l’exercice toujours périlleux du second album. Le piège nous est tendu autant qu’à eux.
Avec le recul, que nous proposait Echoes ? Un punk-rock-disco dansant, des perles véritables (House Of The Jealous Lovers, Sister Saviour, I Need Your Love) tout en minimalisme et guitares acérées. Un style qu’ont pratiqué, à des degrés divers et avec des réussites diverses Bloc Party,The Futureheads, The Rakes, Infadels ou !!! sans compter les futurs All Is Love. On sent de plus venue d’Angleterre une nouvelle scène prête à en découdre sur des Beats plus électroniques (Klaxons, on en reparlera certainement). Voilà, le décor est planté, on peut entamer l’écoute proprement dite.
Et elle part mal. Ils se sont assagis et ne font plus danser. C’est ce qu’on pense d’abord quand on se trouve face à un genre de The Killers aseptisé Don Gon Do It. On fait monter un peu la sauce sur le la plage titulaire. Les choses sérieuses n’ont pas encore commencé. Car elles vont commencer. Dès le troisième titre (Get Myself Into It qui devrait constituer le single qui va tirer cet album), qui nous emmène dans les eaux surchauffées du premier album. Et là, c’est parti, la marmite est en ébullition. Pas toujours bouillante, elle ménagera des crescendos qui ne fonctionnent que sur la longueur.
S’ils sont passés de DFA à Mercury, on sent planer sur First Gear l’antécédent qu’est le quasi-classique Yeah de LCD Soundsystem. On peut également convoquer les New-Yorkais de !!! qui pratiquent ce funk à la fois froid et dansant. Du moins dans la longueur nécessaire pour bien profiter de l’ambiance installée. Tant qu’on est dans les influences, le refrain de The Sound nous oblige à citer les Talking Heads. Le gross riff de guitare apporte alors une agréable diversion.
Sur scène, The Rapture met en application certains principes du punk : c’est une technique parfois limitée qui permet l’efficacité. C’est d’ailleurs quand le chant s’essaie à plus de professionalisme (The Devil) qu’il est plus anodin. Par contre, c’est dans le registre musical plus restreint du premier album que c’est efficace (Whoo ! Yeah-Alright Uh… Huh, sisi c’est le titre). C’est là la force de The Rapture, la possibilité de se surpasser trois ou quatre fois par album. Le risque étant alors de considérer le reste des morceaux comme moins à la hauteur. Mais sur la longueur, l’album, s’il n’a pas le côté irréprochable des premiers albums de Franz Ferdinand ou Bloc Party, tient mieux la route que celui des Infadels par exemple. C’est de toute façon par tranche d’une ou deux tueries (j’en dénombre trois ici, proches du premier opus) que The Rapture se déguste le mieux.
Comme sur le premier album, il y a un moment d’apaisement (Live In Sunshine) comme aurait pu en pondre Death In Vegas. Cependant, ce n’est pas ce qu’on attend d’eux et je reste sur ma faim. Mais c’est placé en toute fin d’album, comme pour nous laisser nous essuyer. Les deux premiers morceaux apparaissent aussi sous un jour nouveau
Moins froid et métronomique, plus cohérent que le premier opus, Pieces Of The People We Love replace The Rapture à sa place : au milieu du dancefloor et dans le wagon de tête du rock à danser.
Une certaine distance vis-à-vis des artistes qui sont critiqués ici rend incongrue la proximité géographique. 1480 est un morceau ici mais aussi un code postal. Y a-t-il une école wallonne de la turbulence ? Si on se réfère à La Jungle et ceci, ce n’est pas impossible. Est-ce une coïncidence s’ils font tous deux partie du catalogue Rockerill ? Nous ne le pensons pas.
Mais cet album produit (…)
Le post-punk anglais avec morgue est un genre très particulier dans lequel les Londoniens de Squid s’étaient distingués. Il faut dire que ce substrat est utilisé dans tellement de contextes pour tellement de résultats, de Bloc Party à Black Country New Road en passant par Art Brut qu’on peut le décliner de bien des façons.
Et Squid balaie à lui seul une belle partie du spectre, allant même (…)
Cet imposant album d’un trio lillois nous semble familier sans que ce ne soit exactement identique à quoi que ce soit. Si on tente de retrouver son chemin, on est très vite tentés de s’y perdre pour mieux s’y fondre. Le chant très expressif dès Deer Flight, un peu comme si Patrick Wolf s’était mis au post-punk poisseux et éructait (aboyait même sur Revenge). On y secoue lentement la tête (…)
On va être tout à fait honnêtes, on n’avait jamais entendu parler du Bruxellois Rodolphe Coster malgré un parcours visiblement déjà fourni, avec un gros pied dans la musique de danse contemporaine. Mais ce n’est pas le plus important, on a copieusement apprécié cet album immédiatement familier.
New York est ici un endroit d’enregistrement ici mais aussi un style, avec une forte dose de (…)