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Pukkelpop 2004 - Récit

samedi 21 août 2004, par Fred, marc


Le Pukkelpop, qu’est ce qu’on en a pas entendu parler cette année. A chaque nouveau morceau à la radio, l’annonce du commentateur se terminait dans près de la moitié des cas par un "Ils seront au Pukkelpop"... On pouvait donc imaginer que l’affiche avait de quoi retenir l’attention d’un public venu de tous horizons.

Couvrir un tel évènement de manière exhaustive est évidemment impossible, c’est pourquoi nous vous livrerons dans les lignes qui vont suivre ce que nos pauvres neurones ont retenu de ces trois jours épiques. A fin d’éviter les redites, les parenthèses à répétition et la concertation, on se corrigera mutuellement la copie. Une chronique à 4 mains si on veut. Ce qui fait 1.3 lettres par doigt. Donc encombrement de clavier en perspective. Allez, hop, on y va…

Jour 1

Arrivée presque tardive sur les lieux après avoir subi les ralentissements de l’E314 et les conséquences de la confiance aveugle que nous avions en notre sens de l’orientation, nous prenons notre barda, remontons le parking et nous dirigeons vers le camping.

Aaah, le camping ! Un sujet d’émerveillement et une raison de se déplacer en Campine à lui seul. Utilisant le compas que je n’ai pas dans l’œil, j’estime ses dimension à 500 m X 1500 m, bourré de tentes séparée uniquement par quelques malheureuses allées heureusement délimitées à l’avance. Hors des allées méthodiquement nettoyées, règne un chaos assez invraisemblable, comme si on avait semé sans concertation des graines de tentes et que la pluie de la nuit avait fait pousser le tout . La logique nous poussa à choisir un endroit simple pour poser notre tente afin de la retrouver la nuit venue : le bout du camping. Je n’ose imaginer le désarroi de certains obligés de passer la nuit à la belle étoile en short et T-shirt, par manque de mémoire visuelle et de sens de l’orientation nocturne...

Bon, 19h bien faits, il est temps de laisser la tente fraîchement montée pour aller se gaver de décibels Bon, on a déjà raté Peaches, Keane et Within Temptation mais on va se rattraper et en plus, c’était juste de la curiosité....

On traverse la plaine sous le "brut" de Papa Roach qui nous gratifie de leur nouveau single en avant première "getting away with murder". Nous tout ce qu’on demande c’est qu’il finisse au plus vite, pour pouvoir voir le premier concert intéressant sur la scène juste en face.
Premier groupe, première bonne surprise : The Killers un groupe dont le rock aux accents seventies ne manque pas de nous rappeler Franz Ferdinand (plus que deux fois dodo). Tout d’abord, on se dit que les Smiths ont traumatisé la pop anglaise pour encore longtemps. Et puis, en jetant un coup d’œil sur le programme (en néerlandais, on est en Flandre, la vraie, pas celle des bilingues mais bon, c’est plus authentique et moins agressif comme ça) on apprend qu’ils viennent de Las Vegas. On ne peut plus se fier à rien…

Vu également de manière rapide, Feist a retenu notre attention dans la catégorie chanteuse à voix. A rapprocher de PJ Harvey et Alanis Morrisette plutôt que de Lara Fabian bien entendu. Scotcher en deux titres c’est pas facile mais là elle y arrive. A réecouter
Ensuite après les errements nécessaires à notre hydratation et notre nutrition, nous avons vu la fin du concert de Phoenix qui nous à convaincu qu’on peut être français, chanter en anglais, faire de la musique pseudo electro et la jouer avec des instruments en concert. Recommandable.

Velvet Revolver nous a fait peur. Non que la musique soit impressionante (oubliable au possible), mais le volume sonore nous a fait craindre pour la suite. Mais non, fausse alerte, ce sont juste eux qui voulaient absolument traquer le silence jusque dans les moindres recoins des autres scènes. Monsieur SLash, faut arrêter maintenant. On n’est plus à Wembley en 1992 et le monde autour de vous a changé. Nous aussi d’ailleurs. Et si l’écoute occasionnelle de use your illusion peut raviver des souvenirs et faire se demander comment on a pu écouter ça sérieusement (réponse est facile : on avait 15 ans), le gloubiboulga revivaliste est vraiment pompant. Ca se voit qu’on n’aime pas ?

Allez hop, un petit tour au Marquee pour découvrir que les Dandy Wharhols sont beaucoup plus mous sur scène que sur album : déception tempérée par une ambiance plus psychédélique que prévu où les morceaux catchy ne parviennent pas à surnager. Mais bon, la main stage avait alors de quoi nos remonter le moral avec les Offspring. Rien de transcendant à attendre ici si ce n’est un pèche d’enfer des chansons qui marchent même si on ne les connaît pas toutes (genre ‘j’ai passé dix ans dans un bathyscaphe et c’est qui ces gens ?’). Sans prétention mais en parfaite adéquation avec ce qu’on attend d’eux : de la musique qui fait bouger la tête comme si on avait encore les cheveux longs.

Mais non, la sensation de la soirée a bien entendu été le DJ set de Magnus, animé par un Tom Barman qu’on ne pourra décrire que sous influence. Il faut le voir, la clope au bec, mimer des intros ‘dance’ avec les mains, comme un improbable Jean-Michel Jarre technoïde et sous acide. Un Set mémorable... mais pas le seul de ce festival.
Bon, après s’être trémoussé dans la "petite" boilerroom (Il y a huit scènes, donc trois concerts simultanés en permanence) nous nous réjouissions de pouvoir le faire en plein air devant la main Stage avec Faithless. Enfin, nous nous réjouissions mais avions cependant la crainte d’avoir droit à un set équivalent à celui de Werchter, il y a 3 ans. Et effectivement, la bande à Maxi Jazz nous a refait le coup. Deux ou trois morceaux frénétiques, et puis une bouillie de soul, funk, electro molassonne agrémentée des déblatérassions de ce chanteur gourou qui à décidément beaucoup trop de choses à raconter. Ce qui intéresse sur Cd ne transporte pas toujours les foules. Dont acte.

Nous fuyons donc vers la tente avant le raz de marée humain pour tenter de grappiller quelques heures de sommeil. En camping, il est rare qu’on implore la pluie de tomber mais là, pour refroidir les ardeurs gueulantes de pochetrons tardifs, il fallait une petite aide du ciel. Dieu est Flamand et il m’écoute. Merci mon Dieu

Jour 2

Le deuxième jour, bien sûr, on arrive bien tôt, histoire de n’en pas rater une miette. Et puis non, il n’y a rien encore, donc on traine sur l’énorme plaine parsemmée de châpiteaux. Il n’y a que là qu’on peut croiser Tali et sa pop mâtinée de breakbeats. Les jambes se dérouillent un peu. Qui peut nous réveiller complètment ? Bloodhound gang bien sûr ! Un long échauffement puis les chose pas sérieuses commencent : catapulte lance-tee-shirt, blagues anti-Hollandais (on a dû les briefer) et l’éternel combat public de gauche / public de droite. Sauf que là, les perdants (qui devaient beugler le Hey ya de Outkast - chouette reprise d’ailleurs - se virent privés de son, le groupe ayant fermé les enceintes et déménagé vers l’autre côté de la scène. Quelques tubes plus tard, c’est terminé et on est en forme, on peut y aller, maintenant, la kiriek est au frais et nous sommes chauds. On retourne alors au hasard de la plaine, vers les dancehalls pour voir si il est déjà l’heure de se coltiner de l’electro. Non, pas encore visiblement. Alors on déprime un rien devant Zornik, un des groupes flamands qui montent. Leur fan-club est nombreux et dans la catégotrire socio-professionnelle des suiveurs de Muse et Coldplay ils ont quelques arguments.

L’avantage des affiches pléthoriques (et celle-ci en fait partie) c’est qu’on peut aller rigoler quelques minutes en allant voir ce qu’on ne peut pas aimer. On ne risque que d’être agréablement surpris. Mais quand il s’agit de Melissa Auf der Maur, on n’a même pas envie de rire. D’acoord, sa pose rock’n roll exercée chez Hole et les Smashing Pumpkins est impeccable, d’accord sa frimousse a dû être agréable à regarder il y a dix ans, mais on comprend tout de suite pourquoi elle officiait dans ces deux formations en tant que bassiste : elle n’a ni voix intéressante ni composition convanquante à proposer. On s’allonge un moment avant de partir.

C’est qu’on ne voudrait pas rater The Streets. Alors l’attitude ’Je reste au fond pour plus vite me barrer’ fait place à ’Je m’approche assez tôt pour mieux voir’. Car depuis le premier album et la prestation de Werchter l’an passé, on sait qu’on tient là un compagnon. Mais voilà, si la précision du groupe sur scène est on ne peut plus indéniable, ce qui est un exploit au vu de la loghorrée verbale proposée, Mike Skinner n’est pas dans un grand jour. Alors qu’on s’attendait à de nouveau recevoir des cannettes pleines et ouvertes sur l’occiput, il se contente de jeter son gobelet de thé en carton par terre, l’air pas très heureux de ne pas pouvoir cloturer son set un peu en avance. Dommage. Son comparse tentant de masquer la méforme de son leader en surjouant un peu, donnant un aspect un rien trop r’n’b à l’ensemble. On les reverra de toute façon un jour ou l’autre.

Le temps de traverser la plaine (une des trois plaines en fait) pour écouter Bloc Party, qui tient la route sur cette mouvance où officient déjà Franz Ferdiand et autres Radio 4. Dès qu’un album complet sort, on vous en reparle.

Par contre, on ne vous reparlera plus de The Darkness. Eux ont été traumatiosés par Queen et le glam’. Gros carton en Angleterre où l’alibi du second degré a suffi à faire monter le soufflé. Mais une tenue extravagante ça se regarde trente secondes et puis voilà. La voix de fausset sans la moindre excuse mélodique à tous les coins de couplet, non, on ne peut plus...
Il est l’heure de se sustenter, l’affiche de fin de journée est costaude et sans répit.

Magnus est une récréation, on le remaque tout de suite quand Tom Barman entamme le concert de dEUS. C’est dans cet espace-là qu’on le sent exprimer tout son gigantesque potentiel. Très nerveux, comme ayant peur de rater son retour dans le groupe-phare d’une génération. mais dès l’intro de Tunpike, intrumental torturé à souhait, on sait qu’ils sont revenus pour de bon. Les morceaux les plus emblématiques sont là. J’ai failli perdre des membres sur epogo de Suds and soda mais l’intensité dégagée est totu bonnement incroyable. Comment maîtriser du bruit sans tomber dans le magma sonore ? Comment garder intact l’esprit de titres vieux de dix ans et proposer en avant-première des nouveaux morceaux pas encore sortis ? Comment faire vibrer des dizaines de milliers de personnes à l’unisson ? Comment les mener au bord de l’apoplexie pour un Roses d’anthologie ? Les réponses ne sont pas simples et à l’heure actuelle dEUS est un des rares groupes de la aplnète à pouvoir y répondre. Cette musique est d’une richesse infinie et on compte les jours qui nous séparent de la sortie du prochain album. Un des si pas LE grand moment de ce festival.

Surenchérir là-dessus est impossible si on joue sur le même terrain. Les anglais de Chemical Brothers n’en ont cure (non, pas de jeu de mot douteux ici). Ils savent la puissance de leur son, ils ont confiace en la force de leur compositions et ils ont bein raison. La musique électronique fait partie de nos vies à tous et ils en sont en partie responsables. Impeccable, je ne vois pas grand’chose d’autre à dire. Un must. Underworld nous a déjà éreintés avec un set hystérique de bout en bout qui épuise après un quart d’heure. Plus posé, ce set-ci tient la distance sur la longeur.
Retour dodo dans le camping. Cette nuit il ne pleuvra pas et donc on dormira moins bien.

Jour 3

La journée commence par un démontage, histoire de ne pas devoir replier la tente ce soir dans le noir. Des gens attendent notre emplacement comme des vautours. Il en arrive encore. c’est vraiment peuplé la Flandre, on croirait pas...

Pas de round d’observation ce samedi. On commence par Ghinzu. Le son trop fort nous avait gâché leur prestation du verdur’ rock, alors on avait des craintes. Mais le seul reproche finalement qu’on pourrait adresser à cette matinale (14 heures c’est le matin ?) prestation c’est : trop court. On n’a pas eu l’occasion d’interroger des spectateurs ne connaissant pas le phénomène (connu en Belgique francophone, il sortent leur album début septembre en France) mais ils ont pu se poser des questions. Si l’interprétation est impeccable (on ne convainc pas avec Blow en ouverture si on est aproximatif), le show de ces indécrottables grandes gueules est toujours aussi spectaculaire. Je comprend qu’on puisse ne pas aimer ce genre de pan-pan-t’es-mort-avec-ma-guitare-debout-sur-mon-clavier, nous on en redemande... Au même moment que Ghnizu se produit Monsoon, qu’on ne peut décemment pas aller voir. On ne peut donc vous en dire que tout le bien qu’on nous en a dit, mais là aussi, ce n’est que partie remise.

Le temps mort est plus long aujourd’hui. Qu’à cela ne tienne, on prête l’oreille à gauche et à droite. Mais rien n’accroche, ni Chicks on speed ni rien d’autre. Un coup de pompe ? C’est ce qu’on va voir avec les cossais de Franz Ferdiand. Qui à part leur famille avait entendu parler d’eux il y a un an à peine ? Après un - excelent - album seulement, les voilà sur la main stage, drainant la toute grande foule. Morceaux ciselés, ambiance festive et estivals, on se voit mal bouder son plaisir. Les voir sur scène augmente encore l’impression ’sixties’ qui se dégage de l’album : ils ont des têtes de figurants d’happy days...Un prestation quasiment trop propre, où seul la voix était légérement en dessous de l’album.

L’ennui naquit un jour de l’uniformité. C’est en restant fidèle à cet adage qui nous mettons le cap sur la boilerroom, salle de bal du coin. Andy Fletcher n’est pas précédé d’une fameuse réputation qu’il ne tarde pas à confirmer. Le claviériste de Dépeche mode a vraiment l’air de s’emmerder et ce qu’il passe n’est vraiment pas emballant.

La série ’membre de groupe connu’ continue avec Graham Coxon, qui ne convainc pas vraiment, faute à des titres moins accrocheurs. Il aurait pas dû se fâcher avec Damon Albarn. Maintenant, sa théorie qui voulait qu’il fasse tout dans Blur ne tient pas la route, comme en témoigne aussi le dernier album de Blur sans lui...

Les réserves d’énergie sont nécessaires pour ce qui va suivre puisqu’on va vers le concert de Soulwax. Un son pas à la hauteur, surtout, vont repousser encore un peu le vrai retour des frères Dewaele. Ils sont capables de mieux mais on ne leur en veut pas. Pas grave, les calories inutilement ingurgitées vont trouver à s’exprimer sur le set de Miss Kittin. Elle est vraiment contente d’être là , tout sourire, même un pêu surprise de la chaleur de l’acceuil. Si la critique a été tiède pour son premier vrai album à elle toute seule, ses prestations de Djette valent le déplacement. L’ambiance est survoltée et on bouge, danse, saute comme si notre vie ne dépendait. Un Disque-Joxckey, c’est un type qui met des disques dans une soirée, normalement. Ici aussi, sauf que la domension est out autre. Certains morceaux sont les siens (éventuellement avec Felix da housecat, qui l’accompagne ici en attendant son propre set qui suivra) et ses choix sont excellents. Elle en est tellement fière parfois qu’elle exhibe la pochette au public. Réservé aux connaiseurs que nous ne sommes pas.

On reste jusqu’à la fin puis on se décide de marcher vers le Club.
Permière consternation : 50cents. Il n’a clairement rien à faire là. Un concert de rap dans toute sa caricature, avec des puts your hands up à la place des paroles ; une musique répétitive harassante a fini de nous echever. C’est moche, les baudruches médiatiques perdues dans les artistes... Et puis le concert suivant a été déplacé vers l’autre extrémité du terrain.

Enième changement de style pour le concert d’Archive. On est vraiment dans un autre monde. La moyenne d’âge est la plus élevée jamais constatée ces derniers jours, l’éclairage est faible, le chapiteau trop grand... Une ambiance receuillie et unique. Le concert nous ramène dans le temps, celui du rock progresif des Pink Floyd du milieu des années septante. Mais en plus précis, comme si eux savaient où ils veulent aller. Des morceaux lents comme on n’en a plus entendu depuis des jours (personne n’aurait osé un titre comme Goodbye sur la mainstage) et des climats qui prennent le temps de s’installer confèrent à ce concert quelque chose d’unique, surtout en vue de ce q’on a déjà vu à ce moment. Un bon ballon d’oxygène qui nous rappelle qu’on aime aussi ce genre de choses délicates et travaillées.

On se regroupe (pas difficile vu le nombre de gens et on va à la rencontre The White stripes. Enorme succès de l’an passé, on avait un peu peur il faut bien dire, précédés qu’ils étaient par leur réputation d’intransigeance. et s’ils allaient tout balancer ? Hé bein non. On a usé Elephant sur nos platines et ce qu’on entend, on ne le connait pas. Groupe vraiment bicaphale, composé de Jack white à la guitare et au chant et de sa comparse/amie/ex-femme/soeur (les différentes versions ne concordent pas sur ce sujet) qui essaie de le suivre avec son bagage pas très virtuose. On peut dire que c’est du foutage de gueule tant c’est aride, et ceux qui n’ont entendu qu’un seul morceau à la radio vont en être pour leurs frais. Mais finalement, les sont incroyables sortis de la guitare de Jack et les choix courageux des morceaux (du Robert Johnson ?) s’apparentent bientôt à une mission d’éducation du jeune public. Intriguant tout au moins. Un rappel cependant, le sourire en coin pour interpréter (à deux rappellons-le) le tant attendu Seven Nations Army.

Il nous reste du peps. Et même s’il ne nous en était pas resté, on aurait quand même bondi pour 2 many dj’s. Certains morceaux entendus l’après-midi même finissent d’achever la foule qui réagit bie promptement. On décide de partir cependant, sachant que ce goût de trop peu seul forge les vrais bons souvenirs.

Epilogue

On reviendra. On reviendra pour la bonne ambiance, pour la pléthode de bons groupes, pour l’éclectisme qui vous fait découvrir, voir des gens qu’on veut voir, danser sur simple demande. Les noms sont plus grands qu’à Dour et Werchter nous semblera bien mesquin avec deux scènes, ce qui oblige des transhumances gigantesques si on veut éviter Pink, des gens qui y sont plus sympathiques (un francophone est une curiosité plus qu’un ennemi en Campine) nous ramèneront immanquablement ici.


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