jeudi 8 mars 2007, par
Voyage sonore de proximité
Alors que les sorties et annonces de poids lourds (Arcade Fire, Andrew Bird, LCD Soundsystem, Modest Mouse) se succèdent à une cadence qui me fait un peu peur, je m’offre une pause. J’en profite donc pour livrer quelques impressions sur un album que j’écoute. J’aime bien écrire sur ce que j’écoute, je ne sais pas si vous avez remarqué. C’est amusant de penser qu’un lecteur régulier va faire une drôle de tête en voyant cette critique au menu de ce site. Autant l’annoncer d’entrée, je connais le compositeur derrière cet album. Voici donc la critique de proximité, à la limite de la critique dont vous êtes le héros.
Vais-je une fois encore faire preuve de coquetterie et invoquer un manque de vocabulaire et d’expérience en matière de musique électronique ? Je vais me gêner tiens... Même s’il faut préciser que j’en écoute beaucoup plus que je n’en parle. Si l’éclectisme est une qualité qui plaît d’emblée sur ce Shut The Blinders Pull The Curtains, il y a quand même une certaine unité de ton. Et un ange tutélaire est incontestable : Amon Tobin. Il s’agit d’un parrainage plus qu’encombrant, tant le Brésilien s’est hissé haut dans la sphère des compositeurs de haut vol.
Il est amusant de voir la version finalisée d’un morceau dont on a connu les évolutions. The Tramel Trip par exemple, est un des morceaux les plus accessibles. Le groove est vraiment réussi. Il reçoit ici un traitement plus luxueux (et vaguement inquiétant). L’insertion d’instruments lui a été inspirée, dit-il, par Dani Brillant (un peu comme si Joy Division déclarait avoir eu une intuition en écoutant Annie Cordy). Le résultat est plus varié mais moins uniformément dansant. Mais vous avez compris que le but n’est pas de le sortir en single. Dans un registre aussi léger, Spaceship pourrait être considéré comme de l’IDM s’il n’était plus sombre. L’univers de D-Brane n’est pas exactement celui de l’eurodance, vous l’aurez compris. Mais il a le bon goût de ne pas sombrer dans la complaisance glauque et de truffer ses paysages sonores de pulsations rythmiques. J’avais dans l’idée qu’une musique faisant taper du pied était facile. Avec le temps, je me rends compte que c’est vraiment nécessaire. Je me réjouis donc d’autant plus du mélange de Breakbeat et de trompette sur Wissarb Glitz.
Un de mes moments préférés est Boundaries of Olfaydoz et son accélération industrielle, dans l’acception du terme qu’en avaient Eintürzende Neubauten. Il se paye même le luxe de ne pas faire exploser le tout. Je m’en voudrais de ne pas signaler que certains passages sont à réserver à des oreilles un peu averties (Effervescing Gin). Il vous faudra aussi un mot des parents pour Nobody But, You, So Wise qui me déconcerte encore. J’ai semé des petits cailloux mais je me suis quand même perdu. Mais pour faciliter la tâche de l’éventuel critique, il met lui-même les étiquettes. Certaines n’adhèrent pas. Renseigné comme Porn Groove, Intravenal avec ses incrustations de BO que je n’ai pas reconnu ne conviendrait pas comme bande son d’un film heu... burlesque.
Dans la confection de ce genre de musique, le cheminement est aussi important que la destination. C’est donc agréable d’avoir un compte-rendu d’une étape. De quoi sera faite la suite ? On peut dire que finalement, les pistes sont nombreuses. Peut-être qu’en gagnant en confiance les morceaux oseront sortir en étant plus nus. La simplicité (pas l’indigence) est peut-être la chose la plus difficile à réussir. Il n’a pas encore tout lâché, c’est normal et palpable. Encore une fois, à vous de voir si cette musique vous est destinée. Elle l’est pour moi en tous Je vous encourage donc à vous rendre sur le site et télécharger gratuitement le tout. C’est cadeau c’est bonheur. Je vous l’emballe ?
Ah oui, le site : http://www.kokubo.be
On a déjà exprimé nos sentiments contradictoires pour cette artiste qui ne l’est pas moins. Elle est aussi comme ça, entre figure qu’on pourrait rencontrer dans un pub et art contemporain. Et sa musique le reflète aussi, avec des tendances disco directes mais toujours tordues.
Son premier album pour le label Ninja Tune s’annonce avec une pochette assez hénaurme qui donne une idée de la confiance qui (...)
On le répète souvent parce qu’on est chaque fois surpris de l’omniprésence de la musicienne française Christine Ott. Et sa productivité est aussi surprenante. Ainsi, six mois après le second album de Snowdrops et l’ayant croisé récemment en solo ou avec Theodore Wild Ride, la voici dans un nouveau projet. Ce n’est jamais pareil, seule l’exigence et la qualité sont constantes. Aussi ce mélange de tortueux (...)
Peu d’artistes se sont révélés aussi vite omniprésents que l’impeccable Fabrizio Modonese Palumbo. On a plongé dans sa collaboration avec Enrico Degani, découvert qu’on l’avait croisé chez Almagest ! puis réécoutés avec Larsen, en [collaboration avec Xiu Xiu, en tant que ( r ) ou maintenant sous son nom propre. Le tout en moins de deux ans.
L’album dont il est question aujourd’hui est une collection de (...)
On avait déjà confessé un goût prononcé pour ceux qui abordent la chanson française avec des envies résolument indé. Dans ce contingent, Volin nous avait beaucoup plu et on retrouve son leader Colin Vincent avec plaisir sur ce nouveau projet. Si on retrouve la même propension à garder des textes en français sur des musiques plus aventureuses, le style a un peu changé.
Accompagné de Maxime Rouayroux, (...)
On n’a pas vu la série Love Is __ qui n’a connu qu’une seule saison sur la chaine d’Oprah Winfrey mais on devine qu’elle repose sur l’intime, qu’elle ne regorge pas de zombies et de poursuites en voiture. C’est l’impression que se dégage de ses musiques composées par le Japonais Akira Kosemura et sorties sur son label Schole Records dont on vous reparlera bientôt.
L’absence forcée de support visuel ne (...)
The Tobin Replica
Résumons, j’avais déjà introduit le travail de Frank Riggio dans la critique de son premier album Visible In Darkness l’année dernière, et tenté de décrire son univers, de pister ses influences parmi les Cinematic Orchestra, Bonobo, DJ shadow, et bien évidemment Amon Tobin.
Si ce premier album marquait encore une certaine distance avec ce dernier, force est de constater que, cette (...)
Ma surprise de l’année
"Inattendu ! Tout simplement inattendu cet album de Xploding Plastix ". Bon d’accord, je mets tellement de temps à écrire une critique, que quand je la finis, mon engouement du début (sorti en septembre tout de même) a tous les airs d’un rosbeef froid... cela dit, ce n’est pas mauvais non plus.
Donc, il y a desfois comme ça où l’on attend quelque chose, on scrute le net à (...)
La technique ne vaut que par ce qu’on en fait. Ce lieu commun prend tout son sens avec l’Allemande installée à New-York Charlotte Greve. Sa formation jazz est évidemment immédiatement identifiable mais la matière proposée ici en dévie sensiblement, ou plus précisément la pervertit avec une mine gourmande.
Il faut dire que la matière première de cet album, ce sont les voix du chœur berlinois Cantus (...)
S’il est plaisant de découvrir un artistes à ses débuts, de tracer son évolution, il peut aussi se révéler valorisant de le prendre en cours de route, avec une belle progression. On ne décèle pas tout de suite le potentiel de la chose mais il apparait bien vite que le potentiel du compositeur norvégien est indéniable.
Arpy commence de façon un peu douce, mélodique, simple. Mais imperceptiblement, (...)
On a été en contact avec plusieurs albums piano solo récemment, ceci est purement fortuit, et complètement indépendant du concours Reine Elisabeth. Ce qui étonne en fait, c’est la grande variété des moyens et des résultats. Avec ce trio articulé autour de la pianiste Madeleine Cazenave flanquée de la basse de Sylvain Didou et de la batterie de Boris Louvet, on se rappelle que le piano est un instrument à (...)
Quelle est la chance d’un cocktail dont vous n’êtes pas fans des ingrédients vous plaise ? Elle n’est pas énorme peut-être mais elle n’est pas mince non plus, et c’est dans cet interstice que s’est glissé cet album d’Angrusori. Il se propose en effet de partir d’un corpus de musique traditionnelle rom slovaque revu par le filtre d’un ensemble contemporain norvégien.
Si cette association semble étrange (...)