Accueil > Critiques > 2007

Unkle - War Stories

mardi 7 août 2007, par Paulo

Death In Vegas soupoudré de Moby et de testostérone à la sauce new-wave... et autres accompagnements.


Plus un projet qu’un groupe (l’équipage change mais le capitaine reste : James Lavelle ) [1] , UNKLE revient pour un troisième album et en profite pour, toute proportion gradée, changer de registre.

Le fait de ce changement est sans doute la participation à la production de Chriss Goss. Les ambiances cinématiques d’un DJ shadow (est-ce un passé subtilement rappelé au cours du morceau d’introduction ?) ont laissé place à la testostérone de Queens Of The Stone Age. Mais le mélange fonctionne, c’est même complétement béton.

A titre d’exemple, on citera le titre Restless avec son style bien emballé par la voix de Josh Homme des QOTSA. Ce qui fait la distinction c’est une certaine approche progressive à la Death in Vegas (l’album Dead Elvis mis à part) mais en plus abouti, avec des chorus plus marqués et une énergie plus dominante Hold My Hand. Certains chorus font d’ailleurs penser à Moby.

Keys To the Kingdom révèle une caractéristique générale de l’album, l’utilisation de voix reverbérée, ce qui concède à cet opus un trait très new-wave. Ainsi, durant l’écoute du LP, on pensera à Depeche Mode, New Order, Joy Division... Parfois, comme sur ce dernier titre cité, l’effet est renforcé par le type de voix utilisé, celle de Gavin Clark.

Avec les précédents titres cités, le début de l’album est une véritable succession de bombes, parlons encore de Chemistry, instrumental déchiré et complétement trippant. Plus loin Burn My Shadow est un titre tout aussi prenant avec la voix profonde et mature de Ian Astbury.

Les voix, c’est ce dont il s’agit également sur cet album : Josh Homme, Gavin Clark, Ian Astbury, 3D, Liela Moss de The Duke Spirit, Autolux, et même (enfin je ne sais pas si c’est une évidence) Richard File d’Unkle. Si certaines correspondent au style d’introduction de l’album, d’autres s’en détachent, à la suprise de l’auditeur. Ce n’est pas mauvais mais cela sonne différent notamment lors des collaborations avec des groupe (The Duke Spirit, Autolux). Cela concède à l’album une hétérogénéité dont on se serait passé.

Avec le titre Mayday justement, collaboration avec le groupe The Duke Spirit dont le style et la voix de la chanteuse font un peu penser à Republica (en moins "dance"), on quitte les productions lourdes à la QOTSA pour un style plus punk rock.

D’autres titres plus loin feront penser à Air style Virgin Suicides ou à Fischerspooner Lawless (Richard File). Le joli coffret collector, ses deux cds (+instrumental) et son prix (16Eur) m’ont incité à acheter cet album. Cependant, même si j’en suis content, je me dois de signaler deux problèmes :
- 1. l’extrême difficulté pour sortir le livret contenant les cds du coffret. Problème signalé sur le site d’unkle et pour lequel une solution est donnée -> voir en bas War Stories [2]
- 2. les tags sur le cd sont en langues asiatiques.

C’est donc du Death In Vegas soupoudré de Moby et de testostérone à la sauce new-wave, mais c’est aussi autre chose, c’est Unkle, c’est bon, un de mes albums de l’année.

Unkle sera présent au Pukkelpop, reste à se demander comment vont-ils gérer en live toutes ces collaborations...
Quelques liens pour votre après-midi...

http://www.unkle.com/

www.myspace.com/unkle

www.myspace.com/gavinclarke

www.myspace.com/thedukespirit

www.myspace.com/autolux

    Article Ecrit par Paulo

Notes

[1pour plus de détails sur le parcours d’Unkle http://fr.wikipedia.org/wiki/UNKLE, et oui soyons fainéants

[2LIMITED EDITION Apologies to those who have been experiencing difficulties opening the limited edition War Stories. The vacuum packing technique looks great but does require some patience when opening. The secret is to give it time and not use any sharp implements that may damage the pack. Here is the process for picking the lock on this treasure chest of new UNKLE tunes : Step 1 : Pull the sides apart for about a minute to loosen up the outside package and let air in. Step 2 : Grab the box with the sliding end facing away from you and shake it hard for a couple of minutes. Step 3 : Once the inner case slides out a bit, grab it and pull. Step 4 : Smile because you’ve opened the new UNKLE treasure chest. Step 5 : Put the CD in, turn up the volume, check out the artwork in the booklet and enjoy !

Répondre à cet article

  • Dark Minimal Project – Remixes

    On vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait du second album de Dark Minimal Project, Ghost of Modern Times. On avait décelé un cousinage certain avec Depeche Mode et c’était loin de nous déplaire. Et la ressemblance se prolonge avec ces remixes, le groupe anglais étant très friand de l’exercice. Sur la pochette, les deux protagonistes Guillaume VDR et Ange Vesper semblent avoir pris cher mais (...)

  • Tinlicker – Cold Enough For snow

    Chacun va mettre sa ligne rouge sur cet album du duo de producteurs bataves Micha Heyboer and Jordi van Achthoven. C’est forcé tant cet album oscille entre trop et beaucoup trop, délicatesse et évanescence. Mais il est aussi impossible de ne pas trouver son compte non plus. Ce continuum qui va de la pop dansante et cotonneuse à du matos pour une rave à 4 heures du matin est en tout cas assez (...)

  • Jonas Albrecht - Schrei Mich Nicht So An Ich Bin In Trance Baby

    Si ce n’est pas trop visible pour le lecteur, certains distributeurs participent beaucoup à la ligne éditoriale. Parmi eux, Five Roses tient la pole position. Si l’éclectisme est remarquable, une des constantes est la présence d’artistes qui manipulent la percussion comme matière première. Dans un passé récent, on a eu le dernier Peter Kernel, la claque de Parquet et tous les projets d’Anthony Laguerre (...)

  • Parquet – Sparkles & Mud

    Alors que la technologie tente depuis très longtemps d’avoir des équivalents numériques à tous les instruments qui existent, la démarche de certaines formations va dans le sens opposé. Certes, c’est parfois anecdotique quand certains se présentent comme fanfare techno (Meute) mais dans le cas qui nous occupe, la force de frappe est indéniable.
    Parquet a été fondé en 2014 par Sébastien Brun qui a déjà (...)