mardi 28 août 2007, par

Low fidelity
Le premier contact qu’on a avec un album, c’est la pochette. De nos jours, les productions même non signées sur un label peuvent être impeccables. La pochette bleue du cd d’Orouni est dépliable et montre une île. C’est bien pensé, bien fait et met d’emblée dans de bonnes dispositions.
Ces dernières années ces groupes folk de toutes obédiences poussent comme des champignons après la pluie. C’est dans cette optique qu’Orouni peut apporter quelque chose. Car son univers n’est pas l’americana mais la volonté d’imposer un style lo-fi personnel, intime mais jamais misérabiliste. Dans un monde globalisé, ou un artiste d’Ouagadougou ou de Denver est aussi facilement accessible qu’un chanteur d’Erps-Kwerps, la concurrence vient de partout. Car nos journées sont limitées, notre espace disque aussi (mais moins). Donc c’est de toutes parts que vient la ‘concurrence’.
Orouni est le nom d’une plante parasite. Gageons que c’est surtout la bele sonorité du terme qui doit être retenue comme explication. Pas de musique du monde en vue cependant mais un folk original pour cette œuvre qui doit tout à son concepteur parisien. Du singer-songwriter dans la plus pure tradition. Bercé de notes éparses de piano pour embellir The Perfume Conspiracy ou The Late Polish Plumber. Quand on entend le début de The Old Days Of Our New Life, on est tout de suite bien luné. De temps à autres se fait même entendre une guitare qui vrombit en fond pour bien montrer la palette des ambiances qu’il peut installer (The Girl Is In Love) puisqu’on a aussi droit à de petites comptines mélodiques (Bee Flat). L’album est rempli à ras bord d’idées charmantes et accessibles. Et l’absence de mon habituel name-dropping vous laisse sans doute à penser que les références ne sont pas légion.
Alors va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible ? Album de l’année ? Non. Parce qu’il y a une petite faiblesse. Le chant. Pas la voix, non. Elle a une fragilité qui colle à la musique, même si l’orchestration semble plus solide. C’est l’anglais. La première fois que j’ai entendu Orouni (sur leur myspace), c’est ce qui m’a frappé. Coup de bol, j’avais des anglophones sous la main vu que je vivais à Seattle. Ca ne les a pas choqués. Ils ont juste eu du mal à comprendre alors que pour moi c’était assez limpide. Le bon côté, c’est que vous allez tout comprendre à ces histoires, qui plus est bien troussées, bien observées (Toothpaste On My Suitcase). Ou moins (I Want To Have Money). Peut-on faire du folk en anglais en France ? La question mérite d’être posée. Dans ce monde globalisé, tout le monde est capable de faire de la bière acceptable. Partout sur le globe les pils se défendent de mieux en mieux. Mais rien à faire, c’est dans certaines régions du globe avec plus d’expérience qu’elle reste la meilleure. De même, il semblera plus naturel à un américain de prendre une guitare acoustique et de jeter ses sentiments en pâture. Il est donc d’autant plus remarquable qu’Orouni puisse apporter une touche vraiment personnelle. Vous ne pouvez pas le confondre avec un autre groupe. Quand on pense qu’il s’agit d’un premier album, on apprécie d’autant mieux la performance
Replacé dans son contexte de premier album auto-produit et auto-distribué, Orouni présente de très intéressantes dispositions. Reste la langue mais ça c’est une affaire de goût personnel. On peut pratiquer ce genre de lo-fi intimiste en France et rester crédible. Pour les amateurs de jolies choses délicates, tristounes sans jamais être glauques, il y a certainement matière à découverte.
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