Accueil > Critiques > 2003

M : Qui De Nous Deux ?

mardi 8 août 2006, par marc


Encore un qu’on attendait, qu’on guettait, tant on avait usé nos platines de son impeccable live. On avait aimé le feu, les guitares, le funk irrésistible, l’humour, les reprises improbables (Jacques Brel). Alors, vous pensez, un nouvel album... Oh, bien sûr, on avait eu des amuse-gueule (Labo M, Les triplettes de Belleville) mais bon, l’album, le voilà. Tout d’abord, n’espérez pas faire le tour de celui-ci en une seule écoute. Rien ne dit qu’il ne recommencera pas de compositions fiévreuses, le contraire m’étonnerait assez d’ailleurs, mais l’essentiel du propos n’est pas là. Il reste comme points de repère le single Qui de nous deux et Je me démasque mais c’est l’intimité qui prime. Et révèle un excellent auteur-compositeur qu’on n’attendait pas sur ce terrain.

Etre schizophrène au point de s’inventer un personnage de scène (M, donc...), il profite de cette possibilité de distanciation pour nous asséner des douceurs qu’on savoure. Le radeau, Ton echo et La bonne étoile sont tout simplement irrésistibles. La récréation est encore présente sur des Psycho-bug et Gimmick, c’est un rien moins convaincant mais rassurant sur la variété de M qui s’est laissé des respirations pour ne pas avoir l’air de forcer le ton, de ramer à contre-courant.

Si cet album comporte des longueurs (oh, rares), la chaleur dégagée et l’inventivité jamais démentie (Peau de fleur, mais pas que le titre) le rendent plus qu’attachant. Il est trop tôt pour penser à la suite, mais il semble ici que M ajoute tout simplement une corde (sensible) à son arc. Il peut donc affronter sans complexe (du corn flakes) la suite de sa passionnante carrière. (M.)

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Nicolas Jules – La Reine Du Secourisme

    Jusqu’où s’arrêtera-t-il ? Practice makes perfect, tel est le dicton dans une langue non pratiquée par Nicolas Jules. Mais force est de constater qu’il le met en application avec un rythme de publication quasi annuel qui voit son œuvre se polir et se distinguer. Il se situe pour cet aspect-là dans le sillage du regretté Murat.
    Une musique n’est pas parfaite quand il n’y a rien à ajouter mais quand il (...)

  • Beyries - Du Feu Dans Les Lilas

    Honnêtement, on l’a vu venir cet album. Inconsciemment, on l’a espéré aussi. Si Encounter avait vraiment plu, c’est le seul titre en français qui avait le plus marqué. On avait retenu le nom, et le temps a passé. Quand Du Temps a été lancé en éclaireur, l’échine s’est serrée immédiatement.
    On avait détecté sur l’album précédent une tendance à produire des morceaux soyeux mais occasionnellement lisses, c’est (...)

  • Bertier – Machine Ronde

    L’essoufflement est un phénomène bien connu en musique. Un des mécanismes pour le contourner est de s’entourer. Autour des deux membres fixes du projet (Pierre Dungen et Lara Herbinia), il y a toujours eu une effervescence créative, ce qui leur permet non seulement d’évoluer mais de présenter avec ce quatrième album une sorte de synthèse et leur opus le plus abouti et enthousiasmant.
    Chanson (...)

  • Louis Arlette – Chrysalide

    Si on ne connait pas encore très bien Louis Arlette, on peut dire que le patrimoine a une grande place dans sa vie. Après avoir revisité le volet littéraire sur un EP de mise en musique de poésie française, les thèmes de ces morceaux vont chercher des allusions historiques. Mais le ton a changé, radicalement. Si l’EP se voulait iconoclaste et l’était peu (ce qui n’est pas un problème en soi, (...)