mardi 8 août 2006, par
Le troisième album est depuis toujours considéré comme un moment de vérité ; les groupes s’étant imposés commercialement et artistiquement sur leur deux premiers opus se doivent de confirmer, de décider de leur orientation tout en se montrant à la hauteur des attentes. Qui peuvent être énormes et déçues (Oasis). Ouvrage dangereux donc que celui-ci. car les deux premiers albums de Muse (Showbiz et The origin of symmetry - oublions pour ce propos Hullabaloo, composé de lives et raretés) avaient beaucoup plu et c’est peu dire que l’attente était grande, dopée par deux années entières de prestations scéniques à couper le souffle (nous eûmes le souffle coupé, un après-midi de juin 2001 sur le site de Werchter).
Alors, quoi ? Et bien, il faut l’avouer, nous ne sommes pas déçus (je parle en mon nom, je sais qu’il en est des grincheux qui ne sont pas du même avis). Si plus d’une écoute s’impose, force est de constater que Muse est très haut dans le firmament du rock actuel (et bien seul, depuis que les Smashing pumpkins ont jeté le gant) par la profondeur de ses compositions tout d’abord. Du crescendo de Butterflies and Hurricanes (pièce montée désarticulée et prenante dès la première mesure, comme quand grâce à je ne sais quoi on sait d’instinct distinguer la brise du soir de la tempête qui couve) à la douceur de Blackout en passant par la furie de Tsp, tout le spectre des ambiances est représenté. Par la force de l’interprétation ensuite. Il émane d’une fureur rentrée (le single Time is running out), comme un tigre aux griffes limées. Mais pas fatigué, encore prêt à rugir, à blesser tout qui le prendrait pour une peluche. Les arrangements sans faille de Blackout sont somptueux et les guitares crachent des sons insensés. Si d’aucuns trouvent ça trop aseptisé, il faut reconnaître que beaucoup de cette force est rentrée, mais présente, et ce n’est pas une écoute distraite qui pourra déceler dans cet exemple majeur de ce qui se fait de mieux de nos jours. Muse quitte les bancs des bons espoirs et rejoint les tous grands. (M.)
’Cette année c’est la bonne’. C’est ce qu’on s’est dit quelques fois avant d’abandonner l’espoir d’un nouvel album de The Cure. Lequel n’était même pas indispensable, on les sait toujours capables de longues tournées de longs concerts de longues chansons. Et puis l’intégrité de la bande de Robert Smith, pronant le ticket pas cher à l’heure des prix dynamiques ou privilégiant les longues intros (…)
Nous sommes en 2013. Après un premier album acclamé emmené par le tube Foundations, la star de Myspace a confirmé avec My Best Friend Is You la plupart des espoirs placés en elle et la voici en position de définitivement asseoir son statut avec un troisième album traditionnellement piégeux. Mais elle va relever le défi.
Sauf que vous savez que ça ne ça ne s’est pas passé comme ça. Larguée (…)
Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom (…)
C’est un phénomène que j’ai du mal à m’expliquer. Il m’est difficile voire impossible de me plonger dans des œuvres récentes d’artistes que j’ai beaucoup aimés il y a longtemps. Si dans certains cas c’est la qualité de leurs albums qui est l’explication la plus facile (Muse, The Killers, Foals...), c’est plus mystérieux en ce qui concerne Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey.
Il faut dire aussi (…)