lundi 18 août 2008, par
Récit de mon pèlerinage annuel
Un jour sans doute je n’irai plus au Pukkelpop. Sisi, ça arrivera. En attendant, voici un petit compte-rendu de l’édition 2008. Avec mon vieil appareil photo un peu pourri (ce qui explique le côté un peu empâté des images qui illustrent cet article), des bouchons pour les oreilles et une grosse motivation, j’allais à la rencontre de la Campine qui m’attendait.
Tous les ans il y a ce premier groupe, ces premières notes quand on vient de reprendre ses repères sur le site, souvent inchangé d’ailleurs. Cette année, c’était le retour des Dirty Pretty Things de Carl Barat. Eh bien le split d’un groupe génial (The Libertines) a donné naissance à deux formations poussives, les surestimés Babyshambles et les plus méconnus Dirty Pretty Things. Franchement, leur rock est moins brouillon mais reste inintéressant.
(Infadels)
Il y a trois ans déjà, on avait découvert sur la plus petite scène du Club un jeune groupe qui n’avait pas sorti d’album mais jouait avec un bel entrain. Les Infadels, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ont sorti depuis une poignée de bons singles, reçu un certain succès et reviennent avec un album qui s’annonce assez mal au vu de la faiblesse des titres joués live. Ils ne veulent visiblement que jouer à faire du rock à partir de leur éculé mélange dance-rock et leur reprise assez mauvaise de Steady As She Goes est assez révélatrice de la différence entre vouloir et pouvoir. Il restait heureusement des valeurs sures. Pas toujours digestes d’ailleurs, mais qui sauront nous mettre dans le bain. C’est donc le trio Menomena de Portland qui va nous lancer pour de vrai. Leur pop un brin cérébrale mais puissante, leurs compositions anguleuses ne surprennent plus à la troisième vision mais l’espoir revient grâce à plusieurs de leurs morceaux inoxydables comme Wet and Rusting, My My ou Evil Bee.
Un festival, c’est aussi l’occasion de revoir d’anciennes connaissances. Tricky, c’est surtout un souvenir d’album moite et fabuleux, Maquinquaye, sorti il y a déjà 13 ans. C’est d’ailleurs des titres de cet album qui nous accueillent. Mais il y a une trop grande différence entre un Tricky trippé au possible et des musiciens compétents, qui ne peuvent pas montrer qu’ils sont peut-être brillants à cause du rôle secondaire qui leur est dévolu.
Peut-être est-on trop veux ou blasé pour succomber aux charmes simplistes d’Hadouken ! Mais une partie du jeune public y est sensible et leur énergie, finalement, est rassurante. Plus établi mais séduisant aussi un public jeune, Editors revenait sans avoir d’album à défendre. Leur rock teinté de références cold est toujours aussi nu dans ses compositions mais leur efficacité n’est jamais démentie. Ils ont les armes pour affronter la main stage et c’est tout ce qu’on leur demande. Mission accomplie avant, on le devine, de revenir sur cd.
(Iron and Wine)
Il y a des groupes comme ça, que j’effleure en attendant de pousser plus loin l’exploration. Iron & Wine par exemple. Leur folk est bien plus complexe et psychédélique que je ne l’aurais pensé. Et leur rythmique, toujours placide, comporte des éléments de funk qui enrichissent encore le tout. Voilà du matériel auditif pour mon retour à la vraie vie.
(Roisin Murphy)
Maintenant complètement livré à moi-même, je vais aller voir Roisin Murphy. L’irlandaise, pour laquelle je nourris une petite attirance assez paradoxale vu qu’une femme qui s’attife pareillement a forcément des problèmes d’image de soi, a livré il y a un an un album pour cabines d’essayage, mais pour rester dans la métaphore textile, « il faut voir mis ». Pour ses poses entre l’ivrogne de pub et la diva d’art contemporain notamment. Pour la voix surtout. Dans un monde logique, elle ne devrait pas être une grande dame. Dans le nôtre cependant elle l’est. Et donc, ce fut une excellente surprise. Evidemment, la présence d’un impeccable Forever More, qui nous fait encore plus regretter Moloko n’y est pas pour rien. Les changements de tenue sont légion, les choristes participent en plein à la fête, et même si tout a l’air préparé, minuté, un concert reste un spectacle. Deux morceaux seulement ont survécu de l’excellent premier Ruby Blue, plus organique, et le Ramalama de clôture était d’une puissance indéniable. Rester jusqu’à la fin d’un concert signifie souvent rater une partie du suivant. Ou ne pas pouvoir rentrer sous la tente du club pour voir The Ting Tings. Pas trop grave, je peux voir (de loin) les toujours hauts en couleurs The Flaming Lips. Des déguisements, un light-show coloré, des confettis, ils n’avaient pas fait les choses à moitié. Et oui, ça tenait la route musicalement. Tenir la route, Holy Fuck a fait bien mieux que ça, le quatuor de Toronto étant en effet un de mes meilleurs souvenirs. Avec une section rythmique impitoyable et des bidouilles analogiques (vraies bandes, rebranchements manuels, etc…) ils one incendié le Château, l’endroit qui compte dans ce Pukkelpop. Il est une heure du matin, le camping m’appelle, je lui réponds que j’arrive.
(The Flaming Lips)
(Holy Fuck)
Une équipe réduite provisoirement à un membre a un avantage (et un seul malheureusement), celui d’arriver tôt sur le site et d’en profiter. Il est à peine onze heures et demi quand commencent les cinq suédoises de Those Dancing Days. Oubliez les clichés esthétiques cependant. Mais leur pop qui tend parfois du côté des Long blondes est solide et à part une guitariste peu à son affaire (rater ses cordes, je ne l’avais quand même jamais vu…), le reste du line-up, la chanteuse en tête assure vraiment. A vérifier sur album imminent, les musiques légères restent indispensables. Légers aussi et clinquants sont Pete and The Pirates, groupe comme seule l’Angleterre peut nous en envoyer. A noter aussi dans son petit calepin (je ne prends jamais de notes ceci dit).
(Those Dancing Days)
Ceux qui figuraient depuis longtemps dans mes rendez-vous ce sont The Dodos. Et comme pour nous récompenser d’avoir découvert Visiter, leur très recommandable album, le duo a tout simplement donné une des prestations les plus époustouflantes du festival. Imaginez un chanteur avec une guitare acoustique et un batteur. Oui, vous avez vu ça déjà plusieurs fois. Ce qui les distingue, c’est l’excellence des compositions, leur petit grain de folie et, on le sait maintenant, une intensité d’interprétation assez rare. Du niveau d’un Woven hand par exemple, rien que ça… Et ils avaient l’air tout surpris que les gens les applaudissent encore alors qu’ils rangeaient leur matériel cinq minutes après le concert. Un de ces moments qui rendent un festival précieux…
(The Dodos)
C’est plutôt en coup de vent que l’exploration de l’affiche se fait, le temps de vérifier la bonne santé des Sons and Daughters, qui ont définitivement tourné le dos au vénéneux acoustique de The Repulsion Box. Décernons au passage à la chanteuse le prix du goût le plus douteux pour la combinaison gants et mascara à paillettes dorées sur robe turquoise. Lightspeed Champion est né de la dissolution des trop bruyants Test Icicles. Mais le genre est ici plus folk-rock. Pas mal du tout. Girls in Hawaï fait toujours couler autant d’encre et de salive chez nous. En concert, les progrès sont évidents. Et trois premiers morceaux plus rentre-dedans sont vraiment convaincants. Mais bon, le reste est un peu geignard et passe moins bien la rampe. De toute façon, c’est Caribou que j’attends en ce début d’après-midi. Et le groupe de Dan Snaith répond à l’attente. Les duos de batterie sont toujours aussi percutants (c’est facile, je sais…), leur musique tendue qui doit tant à Can reste hypnotique en diable. Un régal du début à la fin. J’avais beau les avoir déjà vus, c’est un plaisir chaque fois renouvelé. Si on avait dit à Holger Csukay et à Brian Wilson qu’une des meilleures musiques en 2008 proviendrait de leurs émules…
(Girls In Hawaï)
Il y a parfois des différences entre un album et un concert et c’est en partie ce qui explique qu’on s’y rende encore. Donc, comme une bonne partie de l’album de Los Campesinos ! tire les mêmes ficelles le concert aussi. Il y a trop de couches dans cette pop-punk survoltée. D’autres jeunes se produisaient un peu plus loin. J’ai déjà dit le bien que je pensais de l’album de Foals et de leurs prestations scéniques. Celle-ci sera en dessous de celles du Polslag et de Dour. La faute à un son défaillant (le son de basse et de grosse caisse), une attitude toujours aussi arrogante et à une surprise un peu éventée. Mais il y a des bombes là-dedans, et ils seront au rendez-vous des bilans de fin d’année.
Le temps d’aller écouter un peu de folk teinté de bidouille des anglais de Tunng, on se rafraichit avant de se faire un peu décevoir par Martina Topley-Bird. Celle qui a commencé très jeune dans le giron de Tricky propose de bons musiciens, une voix aussi envoutante mais la prégnante sensation de ne pas être là. Quand elle se saisit d’une guitare électrique on s’en va.
(Caribou)
On a déjà parlé du syndrome des artistes issus de près ou de loin du monde électronique et voulant goûter des joies d’être un ‘vrai’ chanteur. Il y a des réussites (Fischespooner, LCD Soundsystem) mais Miss Kittin and The Hacker ne nous ont pas séduits. C’est qu’il faut plus qu’une robe en alu doré et un micro pour faire la chanteuse. Ce n’est pas ce qu’elle fait de mieux, loin de là.
Metallica. Le nom est lancé. Ce fut le premier nom lancé sur l’affiche, le sujet de bien des plaisanteries, et les fans sont là. Depuis très tôt parfois, plutôt âgés mais pas toujours, avec des t-shirts dont certain sont très réussis. Je déconne. Toujours est-il que dans un souci non pas de pluralisme mais de proposition d’alternatives permanentes, le festival programmait les Tindersticks en même temps. Sans doute par goût du contre-pied, c’est avec un volume faible et une track-list assez calme que le groupe de Stuart Staples a pris possession du Marquee. Et c’est toujours un grand moment de classe, de distinction et de subtilité, rehaussé de cuivres et de cordes. Dommage qu’ils passent toujours au-dessus de leurs morceaux les plus marquants de leur début de carrière (Drunk Tank, A Night In, ce genre), mais le temps file, signe qu’on passe du bon temps. Autres bénéficiaires du passage du groupe mastodonte du métal, Tokyo Police Club est aussi frais sur scène qu’on osait l’espérer. Devant le public conquis du Château, ils déroulent leurs morceaux courts et enlevés. Après, on va juste vérifier l’impact de Ricardo Villalobos de près. Parce que les morceaux qu’il passe ne donnent pas tout leur potentiel une fois éloigné du Boiler Room. C’est puissant, subtil, pas aussi exigeant (le mot est faible) que ses morceaux à lui, mais après plus de treize heures passées sur le site, il est temps de rentrer.
(Tindersticks)
Tous les ans c’est la même chose, le dernier jour est écourté par les préparatifs du départ. Mais le stretching des oreilles partira fort avec le duo Fuck Buttons. Alors, oui, c’est un peu l’album dans le même ordre, oui, ils sont dans leur trip et de part et d’autre d’une table, mais l’expérience est toujours aussi forte. Mais ceux qui ont fait l’impasse sur les bouchons doivent avoir les tympans qui saignent. Car c’est du shoegaze électronique de haut vol et à volume sonore dantesque. La journée est lancée. Je n’aurais pas dû aller voir The National. Ca a l’air un peu trivial dit comme ça mais faute de s’être placé correctement dans un Marquee qui est le pire endroit pour le son, je n’ai pas pu profiter pleinement de ce qui reste un de mes groupes préférés. Je me réfugie donc chez Two Gallants qui ne surprend plus mais est toujours là où on l’attend, dans des histoires de déchéance qui sentent bon ma veillée qui part en vrille.
(Fuck Buttons)
Le manque de groupes alléchants nous donne l’occasion d’aller dans ces endroits qu’on ne fréquente jamais comme The Shelter. La politique des festivals est de grouper les formations destinées au même public sur une scène commune. L’effet pervers est que ça mène à un cloisonnement du public. Ceci dit, ne pas voir Epica n’aurait pas été un problème. Même pour mes zygomatiques qui ont pu se délecter d’une aussi grande densité en clichés.
Retour aux musiques que je ne connais que trop avec Yeasayer. Moins contemplatif que sur album, le quatuor de Brooklyn a son style bien à lui, ensoleillé et bien barré. C’est toujours plaisant de voir un groupe à la singularité aussi affichée. Après un 2080 de toute beauté, on active le BVH (Bureau de Vérification de la Hype) pour MGMT. Le psyché revient en force, et ils surfent sur cette vague avec une belle santé. On aurait préféré un beau discernement. Car il y a peu de choses derrière la pose et les soli inutiles.
(Yeasayer)
On n’a pas eu l’occasion de rentrer dans la Wablief ? On profite donc du peu d’assistance pour Moveis Coloniais de Acaju pour combler cette lacune. Le ska festif ne fait pas recette on dirait. Ne comptez pas sur moi pour m’en plaindre.
On remonte de plusieurs crans avec Black Mountain. Les années ’70 sont encore là mais c’est surtout la maitrise de l’intensité qui bluffe. Ces Canadiens déménagent, avec force et subtilité. Un peu de rock lourd juste ce qu’il faut, une touche de folie psychédélique et le tour est joué. Il me reste donc des Canadiens à découvrir.
Triste à dire sans doute, mais on n’attendait pas énormément de Bloc Party. Après un premier album qui est un classique de la décennie, ils se sont un peu fourvoyés sur leur second opus. Mais leur public est jeune et s’en cogne un peu. C’est ce qu’on peut en déduire d’une présence assez proche de la scène. Le public fort jeune à cet endroit n’a visiblement même jamais écouté Silent Alarm si on se fie au manque de réaction aux pourtant géniaux Like Eating Glass ou Modern Love. Mais quand c’est un Hunting For Witches qui est joué, c’est dans un pogo en bonne et due forme qu’on se retrouve pour notre plus grand plaisir. Car le gigotage dans une ambiance bon enfant est toujours aussi réjouissant. Bloc Party maitrise son sujet avec un généreux Kele Okereke et un guitariste qui lorgne franchement du côté de Johnny Greenwood, dans les riffs et même dans la coiffure. C’est qu’ils se sont transformés en groupe qui maitrise une plaine conquise. Voilà, ils sont devenus grands même et seul l’avenir nous dira s’ils réussiront leur transition d’un post-punk fiévreux vers une musique plus portée vers la technologie.
(Bloc Party)
La plaine où jouent 2 Many Dj’s, Simian Mobile Disco et autres Dr Lektroluv étant arrivée à saturation, on se coltine la soul vintage de Jamie Lidell. Inadéquation avec l’humeur ? Inutilité du vocoder ? Peut-être mais on a vite fui. C’est qu’il fallait aussi se placer en ordre utile pour Sigur Ros, une des têtes d’affiche paradoxales de ce festival. Paradoxale puisque ce groupe a un statut culte mais peu de diffusion. Gageons que leur impeccable prestation leur vaudra de nouveaux adeptes. Car ce groupe est précieux. Navigant sur des eaux post-rock mais chantées, délicates mais puissantes, intimistes mais amples, ils marient le feu et la glace, à l’Islandaise. C’est exactement le type d’apothéose dont on avait besoin. Je ne connais d’eux que leur très bon dernier album mais je sens que je dois d’urgence fouiller leur discographie, ne serait-ce que pour le formidable morceau de clôture.
(Sigur Ros)
L’enchainement avec M83 aurait été bienvenu mais par faute d’envie de rester loin de la scène du Château décidément bien fréquenté, j’écoute leur musique tendue de l’extérieur. Oui, la France compte de bien bon talents. Non, ils ne jouent pas à Spa…
On réactive une dernière fois le BVH pour les über-buzzy Crystal Castles. Le château est en émoi, et il ne sera pas déçu. L’electro bien balancée et la voix désincarnée font décidément bon ménage. On le sait depuis Suicide, plus de dix ans avant que les membres du duo ne naissent. Visuellement, c’est moins fameux. Une salle plongée dans le noir complet et juste éclairée d’un stroboscope qui décompose la surexcitation de la chanteuse, dont la voix triturée au-delà du raisonnable ne laisse passer que des bribes, ce n’est pas exactement formidable. Mais la puissance l’emporte.
Il est alors temps de vider les lieux, pas trop vite puisque la scène principale se ferme aussi, de même que tous les bars. Cette simultanéité crée d’ailleurs un bel attroupement. Puis c’est la transhumance. Puis c’est le train de nuit. Puis c’est ce récit. Puis c’est le remerciements de tous ceux qui m’ont accompagné longtemps ou pas. Marc donc. Paul, Walter et Jean-François aussi. Vincent, Manu, Sigrid et Cath. Merci à vous. Je ne peux vraiment donner tort sur le papier à ceux qui ne se sont pas laissé tenter mais il faut bien dire que si l’affiche était moins clinquante, la qualité d’un Pukkelpop n’est jamais décevante. Mon pèlerinage annuel ne sera pas le dernier.
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