mercredi 1er octobre 2008, par
Bon, je vais arrêter de dire que je parle de groupes que je ne connais pas bien, vous allez vous demander ce que je fais là, à force…Donc, exceptionnellement, je ne me plaindrai pas de n’en pas toucher une en post-rock. Parce que c’est de moins en moins le cas d’abord et puis l’excès, même d’humilité, nuit en tout.
Le contact avec l’album, comme d’habitude, commence avec la pochette. Celle-ci est incongrue et n’est pas sans rappeler l’étonnante image du vinyle de This Will Destroy You, qui était du plus pur style t-shirt-Johnny-du-marché ou husky à l’aérographe. C’est un peu inhabituel et c’est évidemment voulu.
L’album commence par des claviers sur I’m Jim Morrisson, I’m Dead, comme la progression d’Auto Rock qui ouvrait leur précédent opus et magnifiait un moment du Miami Vice de Michael Mann. Et puis, comme pour répondre au Glasgow Mega-Snake de Mr Beast, il y a le très burné Batcat (seul survivant de l’EP du même nom sorti en éclaireur) dans la foulée. J’imagine que c’est volontaire mais c’est déconcertant de similitude. Ils veulent sans doute insister sur le fait qu’ils comptent abandonner le classique quiet-loud-quiet de leurs toujours excellents précédents albums. Maintenant, les changements se feront d’un morceau à l’autre, plus au sein d’une même structure. Fort bien, pourquoi pas, mais cela entraine une certaine dilution du propos.
Ce qui ne pose pas de problème dans leurs moments forts comme les répétitions qui font leur petit effet comme celle de The Sun Smells Too Loud. On voit alors toute leur capacité à créer une accumulation complexe mais digeste, et l’impression de lancinance qui en résulte est assez pénétrante. Même dans les morceaux uniformément lents, ils peuvent insidieusement, à l’insu de l’auditeur presque, faire monter la sauce. Les brouillards de guitare modulés à la wawah de Scotland’s Shame sont en tous cas de grands moments. Surtout qu’il succède à la plus grosse montée en intensité de l’album sur I Love You, I’m Going to Blow Up Your School et c’est là-dedans qu’il faudra rechercher les meilleurs moments.
L’anticipation et la surprise des moments dramatiques sont les deux plaisirs complémentaires de l’auditeur. Et la lente progression du bien nommé Precipice final installe petit à petit tous les ingrédients d’une tension dont on attend la résolution. Mais malheureusement, sur la longueur, on se prend à ne pas se passionner pour un Kings Meadow trop linéaire. C’est plus de l’ambient à la guitare électrique et c’est, disons, un peu ennuyeux. C’est évidemment sur l’ambiance, les textures sonores que leur maitrise se voit le plus. Mais quand elle est au service de morceaux un peu complaisants et pas passionnants (Local Authority), on attend en vain la flamme.
Car il faut être juste. Cette musique n’est pas adaptée à notre époque ipodisée. Parce que pour s’apprécier, ça s’écoute fort. Voire même très fort, selon la tolérance de vos contemporains de proximité. De plus, l’agencement des morceaux est étudié pour une écoute intégrale, pas pour que tout leur univers soit défloré en un morceau. Voilà un conseil d’écoute. Par exemple, un Thank You Space Expert (cet art des titres intrigants) est aussi difficile à sortir de son contexte d’album.
En tous les cas, le non-spécialiste mais amateur que je suis s’est occasionnellement un peu ennuyé à l’écoute de ce rock bien fait, langoureux quand il faut, qui fera sans doute remuer des têtes en cadence (lente) mais les trop grosses ficelles d’Explosions in The Sky m’ont plus permis de réaliser que j’étais encore en vie. Mais peut-on décemment se plaindre d’un album agréable à l’écoute ? Les spécialistes du post-rock ont sans doute leurs adresses et celle-ci n’en est sans doute pas une. Mais pour le néophyte que je suis de moins en moins, ce Mogwai-ci est trop peu viscéral pour vraiment faire succomber. Certes, il reste des moments de bravoure, des moments qui valent l’écoute de ce Hawk is Howling, et leur sens mélodique ainsi que leur maitrise ne sont jamais prises en défaut, mais cette belle ouvrage m’a trop peu inspiré de passion. Là n’est pas le but recherché sans doute et cette ampleur fait toujours plaisir à entendre.
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
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