Accueil > Critiques > 2008

Xploding Plastix - Treated Timber Resists Rot

mercredi 3 décembre 2008, par Paulo

Ma surprise de l’année


"Inattendu ! Tout simplement inattendu cet album de Xploding Plastix " [1].
Bon d’accord, je mets tellement de temps à écrire une critique, que quand je la finis, mon engouement du début (sorti en septembre tout de même) a tous les airs d’un rosbeef froid... cela dit, ce n’est pas mauvais non plus.

Donc, il y a desfois comme ça où l’on attend quelque chose, on scrute le net à l’affut d’un mouvement, d’une news... et rien, calme plat sur la mer morte. Et puis un ami vous poke et fait "tu veux entendre le dernier Xploding Plastix ?" et là d’un coup la journée s’illumine, les yeux pétillent "Ah enfin du neuf, de l’intéressant"

Personnellement je pensais le projet mort, tel que je l’avais toujours connu, puisque découvert vers 2004 juste après leurs dernières productions. Depuis, peu de nouvelles avaient filtré et j’en restais à écouter ces perles et à jouer avec les animations flash de leur site web
http://www.xplodingplastix.com/. Site que je vous conseille de visiter vu qu’une majorité de leurs titres sont en écoute, comme les très conseillés "Treat Me Mean, I need the Reputation" ou "Far-flung Tonic" sur leur premier album "Amateur Girlfriends Go Proskirt Agents".

Passons dans le vif du sujet. Le son de cet album Treated Timber Resists Rot se fait plus fin niveau acoustique, du moins sur certains titres, un peu suivant la tendance d’Amon Tobin sur Foley Room. On perçoit clairement l’inclusion d’enregistrements, comme ce jeu de rythme sur ballon gonflé sur The Rigamarole Shell Out, on sent également l’abandon des samples, la volonté même de dépasser la limite de la musique samplée en utilisant ses propres samples mais tout en poursuivant un objectif commun aux travaux précédents. On ressent tout de même moins directemnt l’influence jazz et bossa qu’on pouvait sentir sur leurs premiers morceaux. C’est d’ailleurs un tendance courante dans la carrière de musiciens travaillant les samples d’abandonner ces derniers. Sur ce point Bonobo est selon moi un très bon exemple où la distance entre enregistrements et sampling n’a que peu altéré sa conception de la musique. L’autre chose à la mode, c’est la collaboration avec Kronos Quartet (Comme amon Tobin sur Foley Room), on a presque l’impression qu’ils sont partout ceux-là, à notre plus grand plaisir d’ailleurs [Joyous insolence].

Cette clareté d’enregistrements est contrebalancée par l’utilisation de sons un peu cheap, synthétique, 8bits, frôlant parfois l’excès. Comme The Full Graft avec son lead un peu fou qui remémore les premières heures du Moog et les folies de Gershon Kingsley... très jouissif, bien sûr mais c’est très typé, il faut pouvoir apprécier.
Par contre là où il n’y a pas discussion, c’est sur la programmation des drums, mélodie de clochettes ou tintonnement de verres, ça apporte aux morceaux une richesse incroyable.

Conclusion, l’ensemble est extrêmement bien réalisé, oscillant entre synthétique et organique... Pour moi, les très bons morceaux de cet album sont A rogue Friend is a wild beast avec sa partie piano et ses envolées, le puissant Band Of Miscreants, Austere Faultline et sa très bel mélodie, ou encore l’émouvant The cost of resistance. Pas de doute, ça fait toujours plaisir de voir que le génie de ces musiciens n’étaent pas un one-shot.

D’autres liens pour l’écoute :

http://www.myspace.com/xplodingplastix

http://www.deezer.com/#music/artist/3900

    Article Ecrit par Paulo

Notes

[1Question : Xploding Plastix est-il un clin d’oeil à l’event multimedia des sixties d’Andy Warhol "Exploding Plastic Inevitable" avec comme accompagnement musical The Velvet Underground & Nico ?

Répondre à cet article

  • Danube - Cities

    Plusieurs morceaux étaient disponibles et ont attisé l’attente qui n’a pas été déçue par ce premier album de Danube dont les noms de morceaux sont des capitales européennes. Oui, un peu comme dans La Casa de Papel. Ce qui n’est pas clair par contre c’est qui se cache derrière ce projet. C’est secondaire évidemment, la musique primant tout.
    Quoi de plus compliqué à définir qu’un son ? C’est un challenge (...)

  • Dark Minimal Project – Remixes

    On vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait du second album de Dark Minimal Project, Ghost of Modern Times. On avait décelé un cousinage certain avec Depeche Mode et c’était loin de nous déplaire. Et la ressemblance se prolonge avec ces remixes, le groupe anglais étant très friand de l’exercice. Sur la pochette, les deux protagonistes Guillaume VDR et Ange Vesper semblent avoir pris cher mais (...)

  • Tinlicker – Cold Enough For snow

    Chacun va mettre sa ligne rouge sur cet album du duo de producteurs bataves Micha Heyboer and Jordi van Achthoven. C’est forcé tant cet album oscille entre trop et beaucoup trop, délicatesse et évanescence. Mais il est aussi impossible de ne pas trouver son compte non plus. Ce continuum qui va de la pop dansante et cotonneuse à du matos pour une rave à 4 heures du matin est en tout cas assez (...)

  • Jonas Albrecht - Schrei Mich Nicht So An Ich Bin In Trance Baby

    Si ce n’est pas trop visible pour le lecteur, certains distributeurs participent beaucoup à la ligne éditoriale. Parmi eux, Five Roses tient la pole position. Si l’éclectisme est remarquable, une des constantes est la présence d’artistes qui manipulent la percussion comme matière première. Dans un passé récent, on a eu le dernier Peter Kernel, la claque de Parquet et tous les projets d’Anthony Laguerre (...)

  • Akira Kosemura - Love Is __

    On n’a pas vu la série Love Is __ qui n’a connu qu’une seule saison sur la chaine d’Oprah Winfrey mais on devine qu’elle repose sur l’intime, qu’elle ne regorge pas de zombies et de poursuites en voiture. C’est l’impression que se dégage de ses musiques composées par le Japonais Akira Kosemura et sorties sur son label Schole Records dont on vous reparlera bientôt.
    L’absence forcée de support visuel ne (...)

  • Frank Riggio - Anamorphose

    The Tobin Replica
    Résumons, j’avais déjà introduit le travail de Frank Riggio dans la critique de son premier album Visible In Darkness l’année dernière, et tenté de décrire son univers, de pister ses influences parmi les Cinematic Orchestra, Bonobo, DJ shadow, et bien évidemment Amon Tobin.
    Si ce premier album marquait encore une certaine distance avec ce dernier, force est de constater que, cette (...)

  • D-Brane : Shut The Blinders Pull The Curtains

    Voyage sonore de proximité
    Alors que les sorties et annonces de poids lourds (Arcade Fire, Andrew Bird, LCD Soundsystem, Modest Mouse) se succèdent à une cadence qui me fait un peu peur, je m’offre une pause. J’en profite donc pour livrer quelques impressions sur un album que j’écoute. J’aime bien écrire sur ce que j’écoute, je ne sais pas si vous avez remarqué. C’est amusant de penser qu’un lecteur (...)

  • The Cry – The Cry

    On le répète souvent parce qu’on est chaque fois surpris de l’omniprésence de la musicienne française Christine Ott. Et sa productivité est aussi surprenante. Ainsi, six mois après le second album de Snowdrops et l’ayant croisé récemment en solo ou avec Theodore Wild Ride, la voici dans un nouveau projet. Ce n’est jamais pareil, seule l’exigence et la qualité sont constantes. Aussi ce mélange de tortueux (...)

  • Charlotte Greve - Sediments We Move

    La technique ne vaut que par ce qu’on en fait. Ce lieu commun prend tout son sens avec l’Allemande installée à New-York Charlotte Greve. Sa formation jazz est évidemment immédiatement identifiable mais la matière proposée ici en dévie sensiblement, ou plus précisément la pervertit avec une mine gourmande.
    Il faut dire que la matière première de cet album, ce sont les voix du chœur berlinois Cantus (...)

  • Ola Kvernberg - Steamdome II : The Hypogean

    S’il est plaisant de découvrir un artistes à ses débuts, de tracer son évolution, il peut aussi se révéler valorisant de le prendre en cours de route, avec une belle progression. On ne décèle pas tout de suite le potentiel de la chose mais il apparait bien vite que le potentiel du compositeur norvégien est indéniable.
    Arpy commence de façon un peu douce, mélodique, simple. Mais imperceptiblement, (...)

  • Rouge - Derrière Les Paupières

    On a été en contact avec plusieurs albums piano solo récemment, ceci est purement fortuit, et complètement indépendant du concours Reine Elisabeth. Ce qui étonne en fait, c’est la grande variété des moyens et des résultats. Avec ce trio articulé autour de la pianiste Madeleine Cazenave flanquée de la basse de Sylvain Didou et de la batterie de Boris Louvet, on se rappelle que le piano est un instrument à (...)