lundi 24 novembre 2008, par
Moi aussi j’ai pratiqué l’éclectisme dans ma jeunesse
Comment en suis-je arrivé à critiquer des groupes folk par paquets et créer une rubrique au nom bien foireux ? C’est un mystère que je ne m’explique pas encore. Mais ce n’est vraiment pas le moment de se poser la question à l’heure d’aborder une réussite. Ce n’est pas spécialement que l’actualité se ralentit, mais il y a quelques albums qui trainent dans mes couloirs, sagement assis sur une chaise, attendant patiemment une mise en ligne malgré des louanges presque unanimes (merci ToX d’ailleurs). Celui-ci attend, d’autres auront leur tour. C’est qu’on n’a qu’une vie mes bons amis.
Ce qui frappe dès l’abord et ne se démentira jamais au long des écoutes, c’est une facilité assez hallucinante à créer des mélodies, quel que soit le tempo, le propos ou le nombre d’intervenants. C’est ce qui vous ramènera immanquablement sur cet album, autant vous prévenir. L’autre grande qualité est la variété, leur capacité à jouer avec les humeurs. Mais il y a une tristesse dans la joie et un espoir dans cette mélancolie-là.
All We Could Do Was Sing. C’est le nom de l’album et est un manifeste de leur viscérale volonté de chanter qui se ressent tout au long de l’écoute. On entend cette phrase dans le I Woke Up Today d’ouverture qui visiblement se chante par paquets. Sur ce terrain-là, c’est moins pop mais largement aussi bon que les premiers I’m From Barcelona. Ceux qui attendaient leur dose de dépression solitaire sont déjà allés troquer leur col roulé contre un plus seyant pull lycra coloré, accrochant une paire de maracas au passage. Mais vouloir adapter la tenue à l’ambiance tiendra de la gageure.
C’est qu’on peut très bien se retrouver face à un folk plus hippie et minimal comme celui une Jana Hunter (In Vino Veritas) ou alors face au bon Fisherman’s Son en folk avec une simple guitare acoustique en picking et des voix dédoublées. De l’autre côté du spectre, on peut croiser du rock indé comme on en a entendu du côté de The Rural Alberta Advantage (Close The Lid) ou comme du Wolf Parade en moins sombre. Dans la lignée des Cloud Cult et autres Plants and Animals ou The Acorn (critique imminente), voilà un album qui montre non seulement une belle ambition mais aussi une versatilité réjouissante.
Parfois à l’intérieur d’un même morceau puisque du folk classique dans sa composition et ses thèmes se voit rendu plus ample par l’apport de cuivres et de cordes, voire devenir carrément électrique avec un Pigeonhold qui explose dans une jam. Ou alors The Rooftop Song qui évolue dans un chorus instrumental très dense, électrifié quand il avait commencé par des voix féminines chorales et éthérées. Pour clôturer le tout, on termine par une chanson misérabiliste qui parle d’une catastrophe écologique, volontairement enregistré de façon très lo-fi (Valdez), tranchant sérieusement avec la luxuriance du premier morceau, comme pour montrer le chemin parcouru depuis et tout le spectre d’ambiances et de moyens balayé entretemps.
Vous l’aurez compris, il y a plein de choses à entendre chez Port O’Brien. Et comme tout ce qui est à entendre est réussi, il vous faut l’écouter.
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