lundi 5 janvier 2009, par
Joseph d’ailleurs
Après un court repos bien mérité, les critiques reviennent. Au programme de janvier, le reliquat de l’année passée avant de se plonger dans les sorties qui sont imminentes. Bonne année en notre compagnie en tous cas.
Tout d’abord, ne cherchez pas cet album de Joseph d’Anvers dans un magasin belge. C’est qu’il n’est tout simplement pas distribué dans notre riant royaume. On ne peut que se désoler qu’une partie du marché francophone (pas la plus plantureuse mais quand même) n’ait pas d’accès direct à ce qui est un des meilleurs auteurs de notre langue.
Sur son premier album, la filiation était assez facile à trouver. Ceux qui ont aimé Miossec, Dominique A et autres Florent Marchet (marrant, tout ce que j’aime) ne pouvaient qu’apprécier Les Choses d’en Face. Le changement de cap n’en est que plus intéressant. C’est toujours réconfortant de voir que des artistes empruntent des voies qu’on ne leur voyait pas aborder. Et son évolution passe par un déplacement outre-Atlantique (Brésil et Etats-Unis) et des collaborations plus larges, comme Money Mark des Beastie Boys qui apporte sa voix évoquant Damon Albarn sur Kids ou Rodeo (A Mi-Distance).
Tous les chanteurs ont des tournures de mélodies qui leur sont typiques. Joseph n’échappe pas à la règle. On sait qu’il s’agit de lui sur une chanson comme 1000 Fois, avec son faux air monocorde et répétitif sur les couplets, qui aurait très bien pu se trouver sur le premier album. On n’en sent que mieux la différence dans les arrangements qui dénotent ici une bien plus grande confiance, une plus grande maitrise. Même si parfois les gimmicks sont trop systématiques (Sept Jours d’une Vie)
C’est ce genre de chose qui le rend un peu atypique. Pas étrange, à peine original, mais qui pourrait tenir la route si c’était chanté en anglais. C’est un test à faire. Que resterait-il d’un morceau si on n’en comprenait pas les paroles. Ne vous mèprenez pas, ce n’est ni étrange ni difficile, juste un peu plus consistant que ce qui nous est souvent infligé dans notre langue. Toujours est-il qu’on peut faire du rock avec du sens, une vraie personnalité et de la musique qui n’est pas juste là pour faire joli. C’est sans doute une lapalissade mais c’est toujours utile de le répéter quand les radios sont envahies de variété fadasse (ne comptez pas sur moi pour balancer, vous le savez mieux que moi). Un peu d’électricité sert ici à renforcer le morceau, à l’intensifier (Entre Mes Mains)
Il y a des réussites dans le genre un peu acariâtre (Les Anonymes et son « La foule arrive et chaque pas attise l’envie de ne pas en être ») et le ton général est un peu narquois, un peu résigné (Dieu seul sait pourquoi je reste/Je suis l’homme des mauvais choix), mais évite tous les écueils du mal de vire affiché avec complaisance. La barre de la chanson superbe avait été placée tellement haut avecParis s’Allume Sous Mes Pas qu’il est difficile d’en trouver un équivalent ici. Ma préférence va tout de même à l’Amnésie, son électricité bien exploitée, sa mélodie plus accrocheuse et sa simplicité qui font mouche.
Toi aussi tu aimes bien la chanson française qui ne renie pas la forme pour le fond et se rit des modes et des succès éphémères ? Alors viens compléter ta collection avec Joseph d’Anvers. Impossible à confondre avec les autres, il trace son chemin seul et c’est ça qu’on aime chez lui.
Normalement, on se concentre exclusivement sur l’aspect musical des choses. Même les musiques de film, série ou danse sont vues pas le simple prisme auditif. On va faire une exception ici parce qu’on l’a lu, Mes Battements d’Albin de la Simone. Et on a bien fait tant c’est un bonheur de sincérité et d’humour. Ce sont des anecdotes, un peu, des histoires courtes, des instantanés écrits et (…)
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)
Même si un peu de documentation est souvent fournie, c’est souvent au moment de boucler un article qu’on vérifie des faits, qu’on collecte des informations. Bref, alors que je m’apprêtais à dire que la voix du chanteur de iAROSS me faisait furieusement penser à celle de Colin Vincent entendu chez Volin et Muet, il se fait que c’est lui aussi qu’il a été guitariste de cette formation. Mais (…)
Rien n’est plus plaisant que de constater l’évolution des artistes. On avait déjà rencontré l’univers particulier de Sophie Djebel Rose, apprivoisé son ton particulier, on apprécie d’autant plus la façon dont elle élargit elle-même son univers. Moins folk, plus franchement gothique, ce second album la rapproche d’artistes comme Anna von Hausswolff dont elle ne partage pourtant pas la rage (…)