dimanche 18 janvier 2009, par
Un samedi soir sur la terre. Ou presque.
Il est un peu étrange de penser que l’année de concert 2009 commence comme 2008 dans le Labozaal du STUK de Leuven. Le bon souvenir d’Okkervil River, le bon son de l’endroit, tout s’annonçait bien.
La première partie était assuré par Highlife. Ca y est, j’en ai dit quelque chose. En léger retard à cause de menus tracas techniques semble-t-il, le désormais trio prend possession de la scène. The Geologist et sa lampe frontale à gauche (pour le public), Panda Bear (qui assure aussi une partie des vocaux) à droite et Avey Tare au milieu, c’est exactement la même configuration qu’au Botanique il y a un peu plus d’un an. Et tout commence par Also Frightened qui parait bon, alors que c’est sans doute un des titres qui m’agite le moins sur l’excellent Merriweather Post Pavilion. un inédit plus tard, l’ambiance monte de plusieurs crans avec le génial Summertime Clothes. Le public est visiblement connaisseur, et réserve au morceau l’accueil qui se doit. La salle est évidemment comble, soldout oblige. Pour le reste, ce fut un pur moment d’Animal Collective. Il nous a sans doute manqué la magie des premières fois de celles qui mettent sur le toit. Car ce groupe reste sans doute la fine pointe de ce qui se fait de mieux dans la musique indépendante et aventureuse. Parce que ces garçons-là savent composer des morceaux lumineux, sans esbroufe aucune, sans suivre de mode puisque ce sont eux qui sont à la pointe. Alors, oui, on sort parfois de sa zone de confort, oui, certaines circonvolutions marchent moins bien, surtout quand la pulsation se fait moins intense (c’est d’ailleurs ce qui me rend les premiers albums plus hermétiques), mais on sait que tout est pour la bonne cause, la seule qui vaille la peine, celle de la musique tout simplement.
Et puis il y a cette intro qu’on devine comme étant celle de Fireworks. Un peu de délire et puis un des tout meilleurs morceaux de ces dernières années décolle. A le verticale, vers le haut, Cap Canaveral style. Ces houhihouhihous sont véritablement entêtants, le chant d’Avey Tare est habité, le pont vraiment délirant, avec un Panda Bear hystérique aux fûts. Et puis, contre toute attente, c’est le même morceau qui reprend. Je ne dirai qu’un mot : gargl. Je tiens ma première émotion musicale de l’année.
Animal Collective est finalement un nom qui convient bien aux trois New-Yorkais. Car la conjonction de leurs talents, de leurs voix, de leurs pulsations, de leurs étrangetés donne un bouillon de culture vraiment neuf. A la limite de tellement de styles et de qualités que je ne me lancerai même pas dans une tentative d’inventaire, avec une santé et une maitrise qui prouve qu’ils savent exactement où ils vont, on a assisté à une prestation qui n’était pas parfaite, et qui y puise sa substance même, créer de l’humain à partir de l’artificiel, de l’euphorie avec des instruments. C’était simplement un samedi soir sur la terre. Paraît-il.
Quelques images supplémentaires : http://picasaweb.google.be/marc.mineur/AnimalCollective#
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