samedi 4 avril 2009, par
La guerre des trois n’aura pas lieu
Quand on parle d’un groupe comme Swan Lake, on commence invariablement par le casting. Car, avant même de parler du résultat, il est indispensable de jauger les forces en présence. On commence par Spencer Krug, qui met son grain de folie et d’intensité aussi bien chez les indispensables Wolf Parade que dans les plus délirants Sunset Rubdown. Frog Eyes aussi mais je connais moins. Carey Mercer est d’ailleurs aussi membre de Frog Eyes. Et Dan Bejar est non seulement Destroyer à lui tout seul mais est également au casting des New Pronographers.
En un mot comme en cent et pour reprendre une expression économique, Swan Lake est un peu dans le core business de ce site au vu des formations évoquées. Donc, le style est ce si particulier, attachant et occasionnellement génial pan de l’indie canadien que j’affectionne tant. Si vous ne vous sentez pas perdus après ce name-dropping indispensable (pour une fois), vous êtes prêts pour ce groupe. Si ce n’est fait puisque Beast Moans avait précédé l’album qui fait l’objet de l’article du jour.
Il y a quinze ans, l’effet dEUS s’est manifesté non seulement dans quelques albums devenus classiques indémodables (les trois premiers peuvent revendiquer ce titre) mais aussi à cause de tous ses membres partis butiner à gauche et à droite dans des formations diverses et variées qui ont constitué une scène et laissé à la postérité de bien bonnes choses et dont certains égaient encore notre quotidien (Zita Swoon, Vive La Fête…). La situation canadienne est certes un peu différente ici mais on se perd aussi un peu dans les méandres des collaborations croisées des ressortissants du pays à l’érable.
Pour revenir au sujet, nous avons trois interprètes tellement particuliers que leur écriture est grandement modifiée, s’adaptant à leur diction et inflexions tellement uniques. On distingue donc facilement qui se cache derrière chacun des neuf morceaux de cette musique fatalement un peu lâche aux entournures d’aspect. C’est qu’on est dans un side-project de gens déjà très occupés. L’écriture et l’interprétation n’en sont pas pour autant négligées. Pas plus que l’intensité qui frappe d’entrée. Mais c’est dans l’absolu indispensable que leurs groupes d’origine. Sans doute manque-t-il de la tuerie ultime qui surgit souvent au détour des albums de Destroyer, Wolf Parade ou Sunset Rubdown (qui par parenthèse nous revient en juin).
Les surgissements de Dan Bejar par exemple sont un peu moins brillants que les hauts faits de Destroyer mais dans l’absolu méritent le détour (Spider) et il reste un des maîtres ce ces slows tordus dont il a le secret (Heartswarm). Spencer Krug quant à lui se lance dans un exercice de songwriting plus classique et le réussit (Paper Lace). La voix de Carey Mercer ressemble parfois à une impro très libre de Bowie ayant succombé aux charmes de la Westmalle triple (surtout sur Warlock Psychologist). Dit comme ça, je me rends compte que ça s’appliquerait aussi à Peter Murphy de Bauhaus. Personnellement, je trouve que c’est un peu éreintant sur la longueur.
Etrangement, même si elle reste assez identifiable géographiquement, la musique de Swan Lake a une cohérence que la disparité des talents en présence ne permettait pas nécessairement de soupçonner. Si les collaborations ne font pas autant d’étincelles, que, disons, la conjonction Krug/Boeckner dans Wolf Parade, ceux qui aiment les groupes cités se doivent de se frotter à cette formation.
http://www.jagjaguwar.com/artist.php?name=swanlake
http://www.myspace.com/swanlaketheband
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