lundi 18 mai 2009, par
Attention, chanteuse hantée
Les Nuits Botanique terminaient ce samedi. En guise de conclusion, la talentueuse Autrichienne de Soap & Skin. Feu d’artifice ? Ce n’est pas vraiment le terme approprié. Un feu d’artifice peut enchanter, mais il ne bouleverse pas.
Après quelques concerts dans un Cirque Royal classieux mais un peu grand pour moi ou une Orangerie toujours aussi accueillante (je n’ai pas mis un orteil au chapiteau cette année), j’étais content de retrouver cette bonne petite Rotonde.
La première partie était assurée par Fink. Ne connaissant rien de ce qu’il a fait, ce sera donc une découverte. Manu est là pour lui, on lui fait confiance. Et on a raison. Avec une simple guitare classique et accompagné d’un bassiste (5 ou 6 cordes c’est selon, avec un bottleneck en prime occasionnelle), c’est le line-up minimal de celui qui est hébergé comme tant de bonnes choses chez Warp. Le jeu de guitare est assez particulier, assez percussif, et le résultat n’est pourtant pas toujours éloigné de José Gonzalez. Quand la voix monte, elle prend le ton éraillé d’Andrew Finn (The Veils). Le concert durera presque une heure, longueur inhabituelle qu’on doit sans doute au festival. A part d’inévitables longueurs, c’est une découverte pour moi. Je devrais vous en reparler, ça pourrait vous plaire aussi.
Bien mis en jambes par cette bonne introduction, très bien placés (au milieu tout devant), le doute étreint un tout petit peu. C’est que l’excellent album d’Anja Plaschg attisait l’attente. Sombre, viscéral, il ne tolère pas la demi-mesure. Le doute durera trois secondes exactement, le temps qu’à mis cette boule à me monter à la gorge. Elle ne me déserrera plus. La dernière fois que j’avais été pris aussi vite, c’était avec un "Come on Alex" d’Arcade Fire il y a tout de même quatre ans. Le piano mélodique en diable passe donc parfaitement, mais qu’en sera-t-il de la voix ? Pareil. Et cette impression durera tout le set. Quand on a autant usé un album que le premier de Soap & Skin, on ne peut théoriquement plus être surpris par un morceau. Et pourtant si. Il est difficile d’extrapoler une réaction personnelle à une salle entière mais l’ambiance était tellement à la concentration que les deux morceaux se sont enchainés sans blanc, donc sans applaudissement. Le portable sur son piano à queue a lancé les accompagnements, mais c’est surtout le duo voix-piano qui a tout emporté. Pas de commentaires entre les morceaux, juste un "thank you" qu’on devine plus qu’on entend. C’est qu’Anja est véritablement habitée, emplissant la salle d’une intensité absolument unique. Mais on n’est pas au bout de nos surprises. La lumière s’éteint, et elle avance vers le rebord de la scène, descendant la petite dénivellation à tâtons en s’appuyant sur nous. Elle fera quelques pas dans le public, s’assoiera même un moment, avant de fixer du regard des spectateurs qui devaient se poser bien des questions. D’un très intense moment musical, on vire au presque flippant. La suite viendra le confirmer, cette musique-là se vit. Et quand elle hurle hors micro, ou assène un déchirant "please help me" (sur Spiracle) véritablement déchirant, on sent son échine être le siège d’étranges phénomènes... Pas la peine de disséquer la set-list qui reprend tout l’album. Fait remarquable, il n’y aura à aucun moment de baisse de régime, de récupération, de répit pour des nerfs à bout.
C’est debout qu’elle interprètera son sa terrible Marche funèbre. Et puis elle reviendra. Juste une fois. Il nous faudra alors sortir. Attendre une bonne demi-heure pour récupérer un peu, en silence, se demandant ce qui s’est passé...
Le ressenti d’un concert, il n’y a pas plus subjectif. Au bout de Nuits Botanique qui ont été quand même copieuses pour moi (lire par ailleurs), la plus intense des expériences est venu presque de nulle part. Quand il n’y a personne entre quelqu’un d’aussi particulier qu’Anja et vous, que toutes les notes résonnent sur vous, il faut bien convenir qu’on a pris une claque rare, de celles qu’on n’ose plus attendre. Je ne sais pas si je m’y refrotterai au Pukkelpop. Parce que l’ambiance ne sera pas à ça. Si vous tentez la chose, prévoyez quand même une petite plage de récupération. Je pensais en avoir vu d’autres, mais certaines personnes sont toujours à même de renverser vos certitudes.
Par ici les images : http://picasaweb.google.be/marc.mineur/SoapSkin#
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