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Kasabian - West Ryder Pauper Lunatic Asylum

lundi 10 août 2009, par Fred

Remontée d’acide


Leur précédent album m’avait laissé une bon souvenir et les présentait déjà comme une étrangeté dans la scène pop anglaise avec un positionnement plus proche des Stone Roses ou de Primal Scream que de Suede et Oasis.

Pour ce troisième album, on peut dire que rien que le titre frappe déjà très fort. La pochette est quant à elle à la hauteur de ce titre à tiroir.

On avait pu goûter il y a quelques semaines au single mis en téléchargement libre sur leur site.
Grosse claque que ce Vlad The Impaler, qui résonnait comme un l’appel à la poursuite des hostilités. Un gros son décomplexé, imparable et puissant, aux accents Big Beat.

Mais cet album est en fait beaucoup plus complexe que ne le laissait paraître ce single. Kasabian cherche tout autant à brouiller les pistes qu’à se diversifier semble-t-il.
Là où, Empire s’écoutait comme un album de chanson, Asylum semble devoir s’apprécier comme un album d’atmosphère, comme une voyage psychédélique, comme un Animals des Floyds, un Sergent Peppers’ des Beatles, ...
Kasabian varie donc les plaisirs, pour nous offir sa version du trip psyché : tantôt rock, tantôt orientalisant, tantôt plus electro, tantôt balade.

C’est dans une atmosphère feutrée orientale que tout commence (Underdog).
On enchaine avec des rhytmiques à la Death in Vegas sur le fort réussi Where Did all the love go, suivi d’une pièce psyché ambiant à la Pink Floyd, première époque : Swarfiga, qui manque malheureusement trop d’enjeu et d’ambition pour ne pas paraître inutile.

Le ton et le tempo s’élève lentement sur un Fast Fuse, fusion étrange de rythmique et une guitare punk crasse, de backing psychés, traversés quelques inclusions electroniques. Mais le swing et le compo tiennent un bon bout et ça glisse finalement dans nos oreilles comme un shot de Tequila (ou de Mescal).

Une fois passé une phase plus calme et moins percutante composée d’une balade folk une peu plate Thisk as Thieves, d’une mélopée Western entonnée aux côté de Rosario Dawson West Rider Silver Bullets, du dégoulinant Ladies and Gentleman..., la fin de l’album révèle encore quelques bonnes surprises.
Un Secret alphabets pour commencer, entouré de nappes planantes, de guitares orientalisantes, et de quelques notes d’electro ambiant de bonne aloi, qui se conclut sur des lignes de cordes "cinématographiques".
Un Fire, ensuite, poursuit le voyage psyché en y incorporant une dose de Big Beat. C’est du Basement Jacks sous acide.!

Ce n’est probablement pas le meilleur album de l’année, mais il mérite une mention honorable pour ses ambitions hors des sentiers battus. Et si le taux de réussite de ce West Ryder Pauper Lunatic Asylum est inférieur à son prédécesseur, c’est probablement le prix de la diversification.
Difficile, touffu, au premier abord, cet album révèle ses qualités et ces quelques perles (Underdog, Fire, Secret Alphabets, Fast Fuse, Vlad) après quelques écoutes.

Posologie : A savourer dans son entièreté au calme, ou conserver les parties les plus rythmées sous le coude pour égrainer sur une playlist/ un set.

    Article Ecrit par Fred

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3 Messages

  • Kasabian - West Ryder Pauper Lunatic Asylum 12 août 2009 07:17, par Laurent

    J’ai vraiment été épaté par cete album, car je n’ai jamais soupçonné Kasabian - avec son côté outrancier parfois risible (sur scène en particulier) - de pondre quelque chose d’aussi solide. J’aurais rajouté une étoile : pas l’album de l’année sans doute, mais au rayon rock anglais à forte prégnance psyché, pour le coup ils ont fait fort (je trouve).

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    • Kasabian - West Ryder Pauper Lunatic Asylum 13 août 2009 14:20, par Fred

      Effectivement, tu as raison, ça mérite probablement bien 4 étoiles.
      Ca vaut en tout cas d’être mis en avant car dans le style on a pas eu grand chose de mieux dernièrement.
      donc, je m’en vais changer ces étoiles...
      Tiens, ils ont déjà commencé une tournée hors du Royaume Uni ?

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  • Kasabian - West Ryder Pauper Lunatic Asylum 13 août 2009 16:51, par Uliketeam

    Bonjour à toute l’équipe de "mes critiques",

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