Accueil > Critiques > 2009

Arctic Monkeys - Humbug

mercredi 2 septembre 2009, par marc

Silence, on grandit


Même si le groupe du jour est éminemment connu, une petite mise en perspective n’est pas complètement inutile. A la fin d’un des premiers buzz indés web, le succès du premier album des Arctic Monkeys a été le plus facile à prédire.Le titre kilométrique cachait une belle collection de morceaux très engageants. C’était parfois inégal, certes, mais prouvait qu’ils resteraient là bien plus longtemps que bien d’autres groupes à la page.Le second album sorti très vite les voyait plus urgents et ouvrait des portes. Puis ce fut l’escapade réussie du jeune leader Alex Turner chez les Last Shadow Puppets. Donc ce groupe a maintenant une place, un statut à part. Vont-ils le confirmer sur ce troisième album réputé difficile ?

Un problème couramment rencontré lors de la rédaction d’une critique est la difficulté d’exprimer ce qu’on ressent ou ce qu’on pense d’une musique. Ici, le problème est un peu différent vu que j’ai du mal à me figurer ce que je pense vraiment. Ce n’est pas une question de sincérité, mais un avis un peu déconcerté. Il n’y a rien sur cet album qui puisse rebuter, mais les premières écoutes se sont passées sans que le moindre avis ne pointe le bout de son nez. Et c’est assez rare. On finit pourtant par se familiariser avec cet album, un peu comme un compagnon dont on apprécie la présence sans jamais converser. Evidemment, le nombre des écoutes croissant et leur indéniable talent faisant son effet, on s’imprègne de cet album qui dispense alors ses charmes. Mais j’ai quand même peiné à me passionner et je n’ai pas trouvé le point d’accroche pour revenir ultérieurement et à coup sûr sur ce Humbug.

On est donc dans un album ‘entre-les-deux’ qui a perdu la rage des Arctic Monkeys sans avoir la grâce des morceaux des Last Shadow Puppets. D’ailleurs, le fait que cet album arrive après cette excellente livraison classieuse le déforce assez. Le résultat ne manque certes pas de classe (Crying Lightning), annonçant un feu d’artifice qui n’aura pas lieu. Sans doute manque-t-il un peu d’électricité et ce ne sont pas les (bons) soubresauts de Dance Little Liar ou Pretty Visitors qui pourront étancher notre soif.

Ils trouvent cependant une langueur qui leur va bien (The Jeweller’s Hand), typiquement un morceau de clôture d’album. D’ailleurs, c’en est un. C’est bien fait quand même. Mais elle est étrange cette sensation de second album de transition de suite après un Favourite Worst Nightmare sorti dans l’urgence. Il va se transpirer sur les claviers pour cet album. Mais comme je l’ai lu fort justement ici, il s’agit sans doute d’un de ces fameux albums de la maturité dont parlait leblog Black Candy dans un joli article.

L’évolution m’impressionne, j’ai aussi l’intuition que c’est une des meilleures voies possibles, mais le frisson n’est même pas venu pour de vrai lors de l’écoute. Je ne suis jamais arrivé à m’enflammer vraiment une seule fois, sans non plus que le moindre soupir ne s’échappe de ma poitrine. L’avenir dira s’il est un jalon dans la discographie des Arctic Monkeys mais il n’est certainement pas un jalon de mon année musicale.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

9 Messages

  • Arctic Monkeys - Humburg 2 septembre 2009 13:55, par seb (un autre)

    Je suis tout a fait d’accord avec toi ! c’est bien, c’est pro, mais sans plus....

    Je trouve que c’est un groupe à single pas à album, sur leur 3 disques il y a 2 ou 3 morceaux fantastique mais le reste manque franchement d’originalité...

    repondre message

  • Arctic Monkeys - Humburg 2 septembre 2009 19:22, par Laurent

    Ça risque d’être chiant mais on est tous bien d’accord. Super album, difficile de s’en plaindre au demeurant... mais il manque l’étincelle (la jeunesse ?) des premiers émois, le côté prolo-branleur aussi. Et puis en dehors des deux premiers titres, peu de singles pêchus et rentre-dedans.

    Par contre, appelez ça l’intuition féminine (c’est pas ça), mais mon petit doigt me dit que le quatrième album sera excellent.

    repondre message

    • Arctic Monkeys - Humburg 8 septembre 2009 15:59, par seb (un autre)

      Généralement c’est au 3eme qu’on doit sortir un chef d’œuvre non ?

      repondre message

      • Arctic Monkeys - Humburg 8 septembre 2009 17:50, par Paulo

        et après plus rien...

        repondre message

        • Arctic Monkeys - Humburg 9 septembre 2009 13:17, par Mathusalem

          On dirait du "Last Shadow Puppets", mais avec Josh Homme en lieu et place d’Owen Pallett...
          Bonjour Chez Vous !

          repondre message

          • Arctic Monkeys - Humburg 9 septembre 2009 13:51, par Marc

            De fait. Il ne faut peut-être pas chercher plus loin pourquoi c’est moins passionnant. Les compositions semblent quand même plus complexes ici.

            Bonjour chez vous !

            repondre message

            • Arctic Monkeys - Humburg 10 septembre 2009 09:48, par Laurent

              Tiens, je viens de remarquer la faute de frappe (décidément, c’est ma semaine) : le titre de l’album s’écrit bien "Humbug" et non "Humburg" (qui donne faim). Dans l’attente impatiente de la critique du catalogue remastérisé des Scarabées de Liverpool, je vous prie d’agréer, etc. ;)

              repondre message

              • Arctic Monkeys - Humburg 10 septembre 2009 11:14, par Marc

                Ha oui tiens, elle m’avait échappé. Ca n’avait plus beaucoup de sens, du coup...

                Pour les Beatles, j’ai droit à un joker dites ? La copieuse rentrée va déjà beaucoup m’occuper je pense...

                repondre message

          • Arctic Monkeys - Humburg 11 septembre 2009 21:04, par roydanvers

            Bonjour Mathusalem,
            je suis assez d’accord avec toi. Je n’ai pas suivi la hype autour d’Artctic Monkeys et je n’ai pris la peine d’écouter last shadow puppets que longtemps après sa sortie pour me rendre compte du chef d’oeuvre. C’est ce qui m’a d’ailleurs incité à me procurer Humbug. Je n’ai pas été déçu. Pas du tout. Le talent est toujours au rendez-vous. Un grand disque.

            repondre message

  • The Smile - Wall of Eyes

    Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom Skinner au (...)

  • PJ Harvey – I Inside The Old Year Dying

    C’est un phénomène que j’ai du mal à m’expliquer. Il m’est difficile voire impossible de me plonger dans des œuvres récentes d’artistes que j’ai beaucoup aimés il y a longtemps. Si dans certains cas c’est la qualité de leurs albums qui est l’explication la plus facile (Muse, The Killers, Foals...), c’est plus mystérieux en ce qui concerne Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey.
    Il faut dire aussi qu’elle a pris (...)

  • Ralfe Band - Achilles Was A Hound Dog

    Outre un flair hors-normes pour dégotter des talents très actuels (Nadine Khouri, Raoul Vignal, Emily Jane White...), Talitres a aussi le chic de remettre en selle des formations culte. A l’instar de Flotation Toy Warning ou The Apartments, Ralfe Band était passé sous nos radars et c’est le label bordelais qui nous le signale.
    Et il fait bien. Si les albums précédents du groupe d’Oly Ralfe datent (...)

  • The Veils – ...And Out of the Void Came Love

    The Veils est ancré à l’histoire de ce site puisqu’à peu de choses près ils avaient constitué un de nos premiers coups de cœur, en 2004. On avait évidemment suivi toute leur discographie, noté qu’ils étaient absents depuis un petit temps mais il faut être honnête, on avait un peu oublié l’album solo de Finn Andrews. En une heure et quinze morceaux, un des albums de l’année fait le tour du propriétaire et des (...)