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Muse - The Resistance

mardi 29 septembre 2009, par Fred

Une question de goût


Afin de planter le décor, je dois avouer que Muse m’a perdu dès leur 3eme album. Bien que fort enthousiasmé par le premier effort et intéressé par les explorations du second, la dérive vers le romantisme et le lyrisme des albums qui suivirent me laissa perplexe. Ne me restent donc en mémoire des ces quelques dernières années que les morceaux les directs, ainsi que les morceaux rock fusion tels que Supermassive Black Hole qui laissaient entrevoir une autre évolution possible.

Premier constat, cet album est intelligemment construit : la première partie se compose des morceaux taillés pour les stades. Une seconde phase laisse la place à la grosse artillerie, plus rock/metal (Unatural selection, MK ultra). La dernière partie est quant à elle réservée aux délires prog, dont leur projet le plus mégalo en date, une mini symphonie, en trois parties qui fait, il faut le reconnaître, son petit effet.

Dans la gamme des morceaux qui sentent bon l’herbe piétinée des stades et des festivals, Resistance est lyrique, clair et immédiat avec un refrain fédérateur qui fait mouche, tout comme Undisclosed desire. Sur un groove quasi R&B et dans des textures new wave à la Depeche Mode, Muse est encore une fois là ou on ne l’attend pas et crée une bonne surprise. Au rayon groove, on épinglera aussi la fusion du métal et des groove à la Goldfrapp sur le single Uprising, qui marche probablement parce que Bellamy oublie de se prendre pour une diva.

L’ombre d’un Brian May plane sur certains legato de cet album (guiding light et United states of Eurasia). Sur ce dernier, Muse prouve encore une fois qu’il a les moyens de ses ambitions en se payant des cordes, des passages arabisants,... Et vous n’échapperez pas aux quelques notes de Chopin, pour clôturer cette guimauve peu digeste.

Pour poursuivre dans le registre des doléances, il n’y a rien à faire, les arpèges aux synthés me tapent sur les nerfs. Quand on y ajoute des guitares distordues, je ne peux pas m’empêcher de penser au metal symphonique scandinave. Ça vous gâche le plaisir procuré par les bonnes idées d’un (MK ultra).

Heureusement, Muse, ce sont des gars sympa qui ne veulent laisser personne au bord de la route, et nous ont tout de même réservé quelques morceaux de rock pour les hommes (Natural Selection) ; On retrouve les progressions de guitares d’un New Born, agrémentées d’accents de Tales of Cynthonia. avec une finale façon speed metal. Cet interlude revigorant ne ne constitue toutefois que la portion congrue de l’album.

Guiding light restera mon petit "Plaisir coupable" sur cet album. Après une ouverture façon chant-de-Noel- pour-une-oeuvre-charitative (Do they know it’s christmas at all ???), Muse tente de nous arracher des larmes avec des tenailles. Ils n’arrivent finalement qu’à me faire éclater de rire avec son solo qui transpire tellement les années 80 (Queen, Scorpions, ...), que ça commence à en être gênant. Suis-je le seul que ça fasse rire ?

D’un point de vue technique et production, Muse maîtrise son sujet. Tels leurs grands frères de Radiohead, tout semble étudié minutieusement et on ne trouvera pas à redire de ce côté-là.

Les paroles quant à elle sont dans la droite lignée des deux précédents albums : taillées pour les stades, préférant les "We" et "They" rassembleurs aux "I" et "You"intimistes (Uprising, ...) :
"They will not force us,
They will stop degrading us,
They will not control us,
We will be victorious"

Dans le registre de la dissertation sur l’oppression et l’aliénation moderne, je préfère la copie rendue par Trent Reznor, qui avait le mérite d’être plus mature et moins racoleuse.

Je pourrai me contenter de dire que Muse à mauvais goûts mais ce serait certainement réducteur et prétentieux de ma part. Je me contenterai d’avouer humblement que je ne partage pas les goûts de Matt Bellamy et de ses fans. Et là où certain verront un romantisme exacerbé et de grands élans lyriques, De ce grand déballage, je ne verrai que la mièvrerie et le maniérisme. En cela Muse me déçoit, mais pour sur cet album trouvera son public.

Il faut bien l’avouer, je ne suis pas friand de ces chroniques où je trouve finalement peu de positif. Mais je tenais en fait à vous soumettre cette question qui me taraude : Est-ce que Guiding Light vous fait rire aussi ?

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    Article Ecrit par Fred

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9 Messages

  • Muse - The Resistance 30 septembre 2009 07:44, par Laurent

    Tout à fait d’accord pour le chant de Noël, il y a du Little Drummer Boy là-dedans (paaa papapa paaa), mâtiné d’un zeste de Will You Be There (Jacko, si tu nous regardes...) pour la progression d’accords. Beaucoup d’émotions.

    En revanche, je dois reconnaître aussi qu’il y a des choses réussies sur l’album (comme toujours chez Muse, et c’est d’autant plus agaçant), mais la palme du kitsch revient selon moi aux choeurs queenesques (ou couinesques, c’est pareil) sur United States of Eurasia (on s’attend à entendre débouler à tout moment : "We are the champiooooons") et, cerise sur le gâteau, le solo de clarinette sur I Belong to You. Du grand art. Ces gens sont fous et n’ont peur de rien ; je suis persuadé qu’il doit y avoir un second degré sous-jacent, c’est pas possible autrement. Rien que pour leur humour, qui fait d’eux les Spinal Tap des années 2000, je préfère les encenser.

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    • Muse - The Resistance 30 septembre 2009 11:30, par Fred

      Oui, exact pour les choeurs queenesques (en plus de la guitare à la Brian). Je voyais bien aussi un "MagnificOOoooo oooo ooo".

      Je sais pas pour le second degré. Peut-être en fait....
      Mais tu crois que leurs fans les prennent au second degré par contre ?

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      • Muse - The Resistance 30 septembre 2009 14:34, par Laurent

        Mmm... moins sûr, de fait.

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      • Muse - The Resistance 29 octobre 2009 11:36, par PowlDodge

        Bonjour !
        Alors je suis vraiment très ’fan’ de Muse, et connaissant le groupe depuis plusieurs années (pas personellement, hein !) je vous affirme que le second degré (voire le 15ème) est omniprésent chez Muse, et c’est aussi pour ça que je les aime !
        Je reprends l’exemple de ’I belong to You’ et son solo de clarinette (que je trouve extrêmement osé et bien vu, au passage).
        Et bien dans une interview, les types ont déclaré qu’il s’agissait d’un morceau comico-cabaret-opéra, un truc comme ça !
        Donc pour répondre à ta question : oui ! Muse sont vraiment second degré ! Ils passent pour un groupe sérieux qui se prennent le chou, mais c’est exactement l’inverse et ils essayent de lutter contre cette image. Et les ’fans’, donc, les prennent au second degré également, ou alors... Ben ils ont rien compris au groupe qu’ils préfèrent ! XD

        Ps : Perso j’aime énormément ’Guiding light’ ! Outre le côté effectivement niaseux années 80, c’est un morceau puissant et très lyrique. Certes il faut aimer le style !

        Bonne journée à tous !

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  • Muse - The Resistance 30 septembre 2009 23:11, par nico

    Personnellement, c’est plutôt sur le refrain de Resistance que j’ai du mal à ne pas rire ...

    Pour le reste, j’ai un avis plutôt mitigé. Globalement, je garderais Uprising, Undisclosed Desires, I belong to you et Exogenesis. Les mots qui me viennent souvent sont "kitsh" ou "facile", mais en même temps ça reste agréable à l’écoute (quitte à sourire). C’est bizarre, cette impression d’être entre le ridicule et le "il fallait quand-même le faire" ...

    (waw, depuis le temps que je lis ici, mon premier commentaire ...)

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    • Muse - The Resistance 2 octobre 2009 16:42, par Fred

      Salut Nico et félicitations pour le premier commentaire.
      D’accord avec toi, Muse impressionne toujours par sa maîtrise et dans bien des cas, "il fallait quand même le faire", même si nous fait sourire.

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  • Muse - The Resistance 21 avril 2011 23:51, par Nadia

    The Résistance est un de leur meilleurs albums.
    Qu’ils continuent de nous faire rever, car c’est un peu psychédélique comme chansons.

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    • Muse - The Resistance 2 septembre 2011 11:22

      Critique de cet album totalement à l’opposé de ce que ce disque reflète, à savoir une qualité de composition comme toujours impécable chez Muse. L’album est génial il me fout les poils à chaque fois que je l’ècoute, et oui muse est un groupe de stades car vu leur succès il n’ y a que là que c’est assez grand pour eux et leur talent comme Queen à l’époque d’ailleurs. De plus balancer qu’il y a un coté racoleur chez ce groupe je m’excuse mais c’est totalement à coté de la plaque, ce groupe a dèja marqué l’histoire de la musique pour toujours et cela avec chacun de leurs albums, point barre.

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