samedi 3 octobre 2009, par

Pourquoi se calmer ?
C’est comme ça. Il y a des groupes qui inspirent d’office la sympathie. On a beau ne pas avoir succombé à tout sur ce qu’on a d’abord écouté, avoir un peu décroché sur le second album, et, on va le voir, pas été retourné par leur dernière production, mais ils gardent ce petit je-ne-sais-quoi qui nous les rend chers. Je n’ai pas dit que c’était rationnel, c’est juste comme ça.
Le changement était annoncé dès l’album précédent et c’est dans cette brèche que s’engouffre ce Vapours. C’est bien la moindre chose de laisser les artistes suivre leurs évolutions mais bon, on n’est pas obligés de les suivre à tous les coups. L’évolution entamée par le second album continue ici. Mais pour ceux qui auraient skippé Arm’s Way, le choc risque d’être rude. Que viennent faire ces synthés vintage ? Ils restent discrets, certes, mais leur absence ne plomberait certainement pas les morceaux, de même que cet occasionnel vocoder.
On remarque très bien en concert la place prépondérante de la basse, autour de laquelle les délires se structurent. Plus discrète sur album, elle tient quand même l’église au milieu du village. C’est net sur les morceaux plus sautillants (tout est relatif) comme la plage titulaire.
Pour trouver un point de repère externe, il m’est arrivé de penser à Of Montreal sur Devout. Avec moins de variations évidemment. On en retrouve un peu le peps mais sur un format tellement ramassé. Il y a encore des traces de variations sur Tender Torture mais l’ampleur moindre rend le tout un peu inoffensif. Et quand on a l’impression que le morceau peut repartir, il est en fait déjà terminé. C’est cette compacité qui frustre au final, plus que leur évolution. Sur Heartbeat, le discret roulement de batterie fait regretter l’héroïsme de bon aloi qui s’est fait la malle. Le morceau ne démérite pas, mais on ne peut s’empêcher de ressentir un goût de trop peu. Parce que ce qui marchait sur leurs morceaux épiques, c’est l’absence de retenue et les idées poussées à leur maximum. Un Swans était assez exemplaire à cet égard.
Un morceau comme Shining s’en sort quand même mieux parce que d’emblée l’ambiance moins légère. La lourdeur n’est pas une qualité en soi mais on constate qu’on a immédiatement un intérêt accru. Il reste un songwriting et une interprétation toujours singulière. Qui parfois repose sur un curieux mélange de mélancolie sur les refrains et de mélodies vraiment insouciantes pour le reste (Tender Torture). Il reste quand même des morceaux comme On Foreigner ou EOL qui en dépit des écoutes s’écoulent comme des jours trop tranquilles, sans laisser aucune trace entre les oreilles.
Comme le côté pop un peu foutraque mais inventif des Unicorns et du premier album d’Islands s’éloigne en même temps que le côté épique, on perd non seulement ses repères mais aussi une bonne partie de l’intérêt qu’on y avait. Le tout reste toujours agréable et décalé mais quand on sait de quoi on vient, la déception est quand même de mise. Mais il se dégage à la longue une connivence qui rend l’écoute bien agréable. Si vous avez apprécié ce qui a précédé ce Vapours, prévoyez donc un temps d’adaptation pour que le tout fonctionne.
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