jeudi 19 novembre 2009, par
Albion strikes back
A ma connaissance limitée, le monde merveilleux et un peu frappé du folk pastoral passé à la moulinette de l’époque et posé sur des mélodies bien présentes et qui s’étend, disons, de Fleet Foxes à Port O’Brien en passant parLe Loup et autres Ruby Suns est un phénomène presque exclusivement américain. Même leurs souvent brillants voisins canadiens sont un peu en retrait pour le coup. L’Angleterre semblait un peu étrangère au phénomène jusqu’à ce que Leisure Society pointe le bout de son nez. La musique dans ce cas n’est pas affaire de cocardes, mais voyons ce que The Leisure Society a à proposer pour la cause d’Albion. Cet album est sorti en mars et vient de bénéficier d’une nouvelle mise sur le marché (avec un EP en plus) il y a peu et c’est seulement maintenant qu’on en cause.
Il va bientôt falloir une oreille fameusement entrainée pour distinguer toutes les formations proches qui nous sont arrivées dans les oreilles. Mais dans cette pléthore, The Leisure Society a quelques arguments à faire valoir. Quand on est amené à citer quatre groupes dans le paragraphe d’introduction, on sait qu’on va rester sur un pré carré bien défini. Souvent j’ai l’impression que ce blog vire monotone à force de références circulaires, d’albums souvent enchanteurs mais appartenant à un genre limité. Ce qui pourrait faire croire que je n’écoute que ça. Tant que j’y suis et pour être sur de n’oublier personne, je citerai encoreDM Stith mais sans les instruments étranges. Et puis Midlake pour l’insolente facilité à trousser des mélodies mais avec ici une constance supérieure (et moins de géniaux surgissements aussi). A Short Weekend Begins With Longing va voir lui du côté de Sufjan Stevens. On reste en famille je vous l’avais dit.
Il ne faut pas être rebuté par un aspect classique, très bien fait, certes, mais ayant un indéniable côté déjà entendu. De telle sorte que j’ai parfois perdu mon temps à chercher une référence sur le bout de la langue mais qui ne venait pas. Sur The Sleeper notamment. Mais si vous n’êtes pas aussi tordus que moi, le moment sera encore plus profitable. Parce que ce qu’on a envie d’entendre finalement, ce sont de bonnes chansons. Pour ceux qui comme moi ont été convaincus par The Last Of The Melting Snow et sa captivante douceur, il n’y a qu’à tendre les bras vers un album qui ne peut pas décevoir. Est-ce que ça peut être trop mignon ? Sans doute, pour moi le charmant Save It For Someone Who Cares l’est trop.
A Matter Of Time étend un peu leur horizon, en ajoutant batterie et violons, ampleur. Mais la délicatesse est toujours là, ce que vient confirmer la résurgence sur la fin, tout en finesse. Ce sont des gens de goût qui n’aiment pas le tape à l’œil, pour le plus grand plaisir des esthètes. Il faut dire qu’on a rarement eu l’occasion d’entendre un sens de la mélodie (We Were Wasted par exemple) et du mid-tempo pareils sans tomber dans une mièvrerie propre sur elle. Ce qui fait qu’une fois qu’on aime un morceau, il y a toutes les chances que tous soient uniformément appréciés. A tel point qu’il est difficile de faire ressortir un titre par rapport aux autres
Pour ceux qui veulent de la délicatesse, de la douceur, des harmonies vocales pas nunuches et une vraie réussite mélodique, The Leisure Society est sans doute un must. Et il est tellement accessible pour être conseillé à tous ceux qui veulent une pause, une musique de samedi matin. Vous vous rendez compte, on est tellement exigeants qu’une impeccable série de chansons impeccablement interprétées et arrangées se voit taxer de manque d’originalité. Leisure Society vient donc s’ajouter à une liste déjà longue de groupes folks ensoleillés, mélodiques, sincères et talentueux. Pas révolutionnaire donc, mais tellement agréable.
http://www.myspace.com/theleisuresociety
Il y a des albums qu’on détaille, dont on analyse chaque parcelle. Et puis il y a ceux qui se conçoivent dans leur globalité tant leur style est transparent. Ce huitième album de Stranded Horse appartient à ces derniers tant il est cohérent de la première à la dernière note de kora.
Si le style vous est familier, sachez que rien ne change vraiment ici, et c’est tant mieux tant cet univers (…)
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)
Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
Dans le rayon du mid-tempo plus roots, des (…)
Comme Raoul Vignal dans un genre proche, l’évolution de Jawhar l’amène à plus de douceur, à plus de rondeur, avec une vraie beauté qui en résulte, un peu différente de celle des débuts, mais tout autant indéniable. Lui qu’on avait notamment entendu aux côtés de Françoiz Breut ou Monolithe Noir dans un passé récent, il reprend ici le fil de sa discographie avec une certaine continuité. Ne (…)