mardi 8 avril 2008, par
Péroraison ou Exorde
Alison Goldfrapp et Will Gregory reviennent en ce début 2008 avec un album qui s’écarte un peu de la pop electroglam en focus sur les deux précédents opus Black cherry (2003) et Supernature (2005), en abordant des rythmes plus downtempo et des ambiances moins électrisées. Ils reviennent ainsi vers leurs première influences (Ennio Morricone...) et effectue le mix attendu de leurs albums précédents, en incluant donc la composante qui a fait le succès du premier album Felt Moutain. Ceci devrait séduire les fans de la première heure mais plutôt décontenancer les fans de la dernière.
Ainsi le single de ce dernier Goldfrapp n’est pas cette sympathique chanson avec plein d’entrain qui passe à la radio, celle-là est de Kylie Minogue et son titre 2 Hearts. Car on peut penser que les précédents albums de Goldfrapp furent une peu précurseur d’un style repris depuis par des artistes mainstreams dont justement Kylie Minogue.
A contrario, Seventh Tree est affublé d’un single, A&E, assez doux mais avec un pas tout de même marqué. A l’image de l’album en quelque sorte, on est en retrait par rapport à la puissance électronique du précédent Supernature.
Road to somewhere commence comme le fabuleux titre de Craig Armstrong Let’s Go Out Tonight (avec les mêmes sonorités), ce qui est plutôt une bonne référence même si la sensibilité de ce dernier titre est plutôt difficile à égaler.
Eat Yourself est une balade plutôt intimiste avec de jolies arrangements de piano, pas le genre à taper dans l’oeil au premier regard mais très attachante quand on s’y attarde. Cette chanson me fait également penser à des films comme la Gloire de Mon Père (un point de vue personnel). Ca évoque l’évasion, la nostalgie. On est à nouveau pas loin de Morricone.
Les vocalises de Cologne Cerrone Houdini nous replonge avec grand plaisir dans l’ambiance de Felt Mountain.
Des titres sont plus enlevés comme Caravan Girl ou Happiness mais qui frise la pop de supermarché ou une pseudo worldmusic festivive pour l’eurovision, mais c’est joli et bien fait, l’expérience est indéniablement là.
Mais dans l’ensemble, je dirais que l’album manque un peu de conviction, d’émotions majeures, c’est un peu le point faible de ce bon album mais un point qui risque d’être critique. Attendons la sortie du second single Happiness (mi-Avril) pour voir mais on peut penser qu’à l’avenir cet album sera considéré comme un travail de transition, de pause, comme un aboutissement et l’espoir d’un renouveau... puisque la voix et le talent sont là.
http://www.myspace.com/goldfrapp