vendredi 11 août 2006, par
Vu les critiques élogieuses glanées ça et là, je ne suis pas le premier à sombrer corps et âmes dans ce Funeral. A force de chercher des raisons personnelles à mon attachement à cette découverte, c’est muni de très nombreuses écoutes que je vous écris. Avec plus envie de le réécouter que d’en parler, ce qui est bon signe. La vitesse avec laquelle ces chansons finalement simples s’immiscent est rare. Alors, qu’en est-il ?
Il s’agit surtout de l’oeuvre d’un couple canadien de Montréal qui a décidé de s’unir et de composer cet album suite à une série noire de décès (d’où le titre pas très fête). Et le but ne fait pas de doute : Arcade fire ne veut pas nous faire danser (encore que Neigborhood #3 y parviendrait sans problème, avec un très gros son qui tranche) ni réfléchir mais susciter l’émotion. Par tous les moyens, ce qui est finalement extrêmement périlleux. On convoque les accélérations sur presque tous les morceaux, les violons (des riffs, pas des nappes larmoyantes), l’accordéon, etc...
Pour ce qui est des références, c’est plus difficile. Tout au plus se remémore-t-on certains Mercury Rev inspirés (circa Deserter’s songs) pour la grandiloquence de Wake up par exemple. La mélodie limpide rend ce moment qui aurait pu être kitsch finalement attachant (pour moi, mais j’admets qu’il y a une part de subjectivité immense). La fin du morceau me conduit plutôt dans les eaux d’un Essex Green. On pense aussi à Miranda sex garden pour la voix féminine sur The back seat ou encore aux Pulp de leur période sur Fire records. Les morceaux lents et à tiroirs se retrouvent aussi sur le dernier album de Bright eyes.
La pièce maîtresse de cet album est Neigborhood, fresque en quatre parties (fort différentes, on n’est pas dans le conceptuel), inspirée et intense, surclassant l’Archive de You all look the same to me sur le terrain de la sophistication. Ces quatre morceaux-là valent à eux seuls le déplacement.
Même quand on n’a pas un chef d’oeuvre d’émotion, ce n’est pas ridicule, juste un peu en retrait jusqu’à l’inévitable accélération bordélique. Et quand elle ne vient pas on reste sur sa faim dans un morceau par trop répétitif (Haïti).
Pas modeste pour un sou mais vraiment attachant, je vous conseille au moins d’essayer cet enterrement flamboyant. (M.)
Il y aurait beaucoup à écrire sur les groupes dont les noms évoquent des morceaux d’autres artistes. Obligatoire pour les tribute-bands, cet hommage se retrouve souvent entre Radiohead, dEUS ou The Blank Agains ou Don Aman. Si le nom du groupe de Montréal nous a tout de suite évoqué un classique de Can, la musique n’est pas Kraut ici. Ou pas que.
Même s’il ne convient pas de juger un livre (…)
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