mardi 9 avril 2013, par
Parfois, il ne faut pas se mettre la pression et faire des textes trop longs. Surtout quand on écoute des groupes attachants qui ne sont pas là pour la controverse.
The Cave singers, c’est une histoire d’accointances, de collaborations. Rappelons que dans la formation de Seattle, il y a un membre des Pretty Girls Make Graves (référence à Manchester qui ne vous a pas échappé), maintenant un des Fleet Foxes et qu’ils ont tourné avec Band Of Horses.
Pourtant, rien ne change vraiment, on retrouve la formation avec beaucoup de plaisir et toujours peu de choses à en dire. C’est surtout la voix éraillée qui fait très western, mais pour le reste ils se basent toujours sur des riffs de guitare acoustique classique, voire une basse bien ronde (No Tomorrows).
Très sagement, ils ne descendent pas sous une certaine vitesse et il y a toujours un gimmick par chanson. Evergreens est la vitesse minimale qu’ils s’autorisent pour éviter le décrochage. Comme sur l’album précédent, on dénote encore une petite touche de psychédélisme sur ce morceau. C’est pour passer de l’autre côté de l’émotion que c’est un peu plus compliqué (Week To Week). Pour le reste, c’est sans doute leur album le plus enthousiasmant sur la longueur et on sait qu’on écoutera leur prochain album comme tous les autres
Comme l’album des Cave Singers, il est aussi facile d’écouter The Leisure Society qu’il est compliqué d’en parler. Après un premier album qui sonnait comme une réponse anglaise à la vague pastorale à barbe à la mode outre-Atlantique, ils ont évolué vers une musique bien douce et discrète très influencée par les seventies (ou les sixties en fait), tout en mélodies aériennes et arrangements classieux et très discrets.
C’était sur lnto The Muky Water et c’est exactement pareil sur cet album. Ce n’est pas nécessairement passéiste de reprendre d’anciennes recettes, surtout si la qualité est là. On n’est pas dans la copie servile, le revival clin-d’oeil mais dans la reconnaissance d’un savoir-faire bien établi et uniquement tourné vers le plaisir de l’auditeur. Avouez que la démarche est sympathique. Et le résultat à la hauteur, c’est-à-dire léger, évanescent, caressant, avec de vraies mélodies dedans et forcément vite oublié. Mais on retient le nom, comme on se souvient de Vetiver quand il s’agit de s’entourer d’un voile cotonneux, quand on se dit que le meilleur endroit, c’est la maison.
Un chouette nom de groupe, c’est toujours bon à prendre, et ça pique la curiosité. Celui-ci est un des plus réussis dans la sous-catégorie ‘détournement de noms connus’, où on retrouve pêle-mêle Com Truise, Danananankroyd ou Duran Duran Duran.
La musique de ce groupe norvégien est essentiellement instrumentale, dans la veine de Do Make Say Think ou Tortoise avec qui ils partagent une structure de son et le goût de la batterie légère, souvent à la limite de l’acoustique (Low Entropy). Les morceaux sont courts (pour le genre) et parfois secoués de petites secousses, mais pas en enfonçant comme des brutes les pédales de distorsion. On est vite tenté de parler de math-rock quand le rythme s’accélère (Race To The Self-Destruct Button) et qu’ils laissent libre cours à des guitares assez libres (entendez ‘free’) et du saxophone (…And Then We Met The Locals). L’apport du chant, sans être désagréable, est parfois déroutant, et semble assez décalé. D’une manière générale, cet album léger et dense à la fois est une chouette découverte assez inattendue.